Euro-2016 : Evra, Sagna, éviter les courants d'Eire

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Le défenseur Patrice Evra lors d'un match de l'Euro contre l'Albanie au Vélodrome à Marseille. AFP

Ils sont les aînés et ne sont jamais mis de côté : Patrice Evra, 35 ans, et Bacary Sagna, 33 ans, sont les indéboulonnables latéraux de l'équipe de France, mais doivent améliorer leur rendement dans cet Euro-2016, à deux jours d'affronter l'Eire en 8e de finale dimanche à Lyon (15h00).

Depuis le début du tournoi continental, ils ont joué l'intégralité des trois matchs du groupe A contre la Roumanie (2-1), l'Albanie (2-0) et la Suisse (0-0). Ils n'ont laissé aucune miette à leurs doublures respectives Lucas Digne et Christophe Jallet, qui, sauf blessure ou suspension, n'ont pas vocation à être titularisés d'ici la fin de la compétition.

Si aux yeux de Didier Deschamps Evra et Sagna sont incontournables, c'est que le vide ou presque les entoure à leur poste. Si on excepte Mathieu Debuchy, absent sur blessure mais qui n'a jamais retrouvé son niveau du Mondial-2014, et à un degré moindre Benoît Trémoulinas également forfait, la pénurie des latéraux de niveau international est réelle en France. Quant à la relève, incarnée par Djibril Sidibé, Layvin Kurzawa ou encore Sébastien Corchia, elle peine à convaincre.

C'est tout logiquement donc qu'Evra dispute en France sa cinquième compétition majeure (Mondiaux 2010, 2014, Euros 2008, 2012, 2016) et Sagna son troisième tournoi (Mondiaux 2010, 2014, Euro 2016). Et si la question de leur avenir international se posera inéluctablement d'ici les deux semaines à venir, celle de leurs performances actuelles se pose maintenant.

Le match d'ouverture face à la Roumanie a confirmé à la fois les points forts et les carences de l'un comme de l'autre, mais cela s'est plutôt traduit par un constat négatif.

 Les ailes du désir 

Naturellement, l'un sacrifie souvent sa tâche défensive pour peser offensivement, l'autre privilégie son boulot d'arrière quitte à moins monter. Mais face aux Roumains, Evra a trop délaissé sa zone et surtout commis la faute qui a conduit au penalty de Stancu, quand Sagna pourtant prometteur en préparation, n'a rien apporté offensivement.

En bon leader, Evra ne s'est pas défilé après sa piètre entrée en matière : "Il y avait beaucoup d'appréhension. Je peux mieux faire. J'étais énervé de créer ce penalty pour mes coéquipiers, c'est ma nature. Mais bon, je n'ai rien lâché, j'ai joué mon football".

L'arrière gauche, qui a prolongé jusqu'en 2017 à la Juventus Turin, a montré du mieux depuis, en étant plus vigilant défensivement, même s'il reste poussé par les ailes du désir vers Dimitri Payet ou Paul Pogba, avec lequel il a retrouvé ses automatismes turinois contre les Suisses.

A présent, face à une équipe d'Eire forcément un peu revancharde plus de six ans après la fameuse main de Thierry Henry qui l'avait privée de Mondial-2010, Evra va devoir confirmer sa montée en puissance, même si pour Guy Stéphan "tonton Pat" aura son importance à travers son leadership. 

 Promesses non tenues 

"Pat est un joueur très expérimenté, qui a connu beaucoup de compétitions. Il a souvent le mot juste, il est très respecté, écouté. Il sert aussi de guide à quelques jeunes", a expliqué vendredi l'entraîneur adjoint. 

Comme son partenaire gaucher, Sagna doit élever son niveau alors que la compétition devient sans filet.

Si sa rigueur défensive lui a permis d'être peu souvent pris à défaut, le latéral droit n'a pas tenu ses promesses des matchs amicaux où il était apparu alerte et très adroit sur ses centres, l'un d'entre eux ayant offert un but à Olivier Giroud contre l'Ecosse (3-0). 

La bonne surprise qui avait accueilli ces progrès entrevus a été égale à la rancœur du joueur face à la presse qui soulève son faible rendement offensif depuis plusieurs années. "Les critiques en équipe de France, c’est mon quotidien. Je ne l’ai pas toujours bien pris, il m’est arrivé de venir à reculons" chez les Bleus, s'est-il répandu la semaine passée. 

"Je sais qu’on va m’attendre sur mes centres en bleu, je travaille pour", a néanmoins insisté Sagna qui compte quatre passes décisives en 60 sélections.

Les deux vétérans auront eu une semaine pleine pour optimiser leur influence dans les couloirs et, tant qu'à faire, éviter les courants d'Eire.