Euro-2016 : Gunnarsson, entre l'ombre et la lumière

BeSoccer il y a 7 années 286
Le milieu de léquipe dIslande Aron Gunnarsson (g) à la lutte avec le Danois Yussuf Yurary Poulseni (d) en amical, le 24 mars 2016 à Herning au Danemark

Aron Gunnarsson fait tout pour passer de l'ombre du Royaume-Uni, après une saison compliquée à Cardiff City où il a perdu sa place de titulaire, à la lumière de France, lors de l'Euro-2016 où il sera le capitaine de l'épatante sélection d'Islande.

Au Pays de Galles, ce puissant milieu défensif de 27 ans a dû se battre cette saison pour être dans le onze de départ, ce qui ne lui est arrivé que 16 fois en 46 journées de championnat de 2e division anglaise. Mais en Islande son statut n'a jamais été remis en cause.

L'homme a travaillé en silence, en pensant à l'échéance de toute une vie: cet Euro, première compétition internationale que va disputer le pays, une occasion en or de marquer l'histoire du football islandais.

"Je pense être d'abord et avant tout un joueur qui privilégie le collectif. J'ai conscience d'être une partie dans un groupe, un lien dans une chaîne qui est la plus solide quand tout le monde est à la hauteur", explique-t-il à l'AFP.

L'Euro, étrange destin pour un garçon qu'on croyait voué au handball, où son jeu musclé faisait des ravages. À 15 ans, alors qu'il est promis à une carrière dans ce sport, il opte pour le football où il a tout à prouver, mais où il prend plus de plaisir, dit-il.

Au hand "c'était trop facile pour moi (...) Comme j'étais solide et meilleur que les autres à mon âge, j'avais toujours deux joueurs pour me marquer", racontera-t-il plus tard dans la presse britannique.

- Une ancre entre le milieu et la défense -

Sa progression l'avait amené à 17 ans à l'AZ Alkmaar, entraîné alors par Louis van Gaal. De là il a rejoint Coventry à 19 ans, et Cardiff à 22 ans. S'il n'a jamais vraiment déçu en cinq saisons dans la capitale galloise, il y souffre de la concurrence même s'il ne manque pas de partisans.

"Milieu tenace, +box to box+, il s'est battu comme un guerrier pour le club, en compétiteur aguerri qui a aussi bouché les trous comme défenseur central quand c'était nécessaire. C'est le type de joueur dont toute équipe a besoin", écrivait un chroniqueur de WalesOnline en octobre 2015, qui voulait le voir plus souvent sur le terrain.

L'Islandais gardera toujours une place dans l'histoire de Cardiff City, pour avoir marqué en août 2013 le premier but en Premier League, contre Manchester City. Ce jour-là l'avenir semblait radieux. Il a finalement été sombre: lanterne rouge à l'issue de cette saison là, Cardiff est devenue une équipe de milieu de tableau en 2e division.

C'est donc en sélection que Gunnarsson s'épanouit le plus, ratisseur de ballons dans une formation qui préfère le contre. Il s'y décrit comme "une sorte d'ancre qui maintient le lien entre le milieu et la défense".

Le sélectionneur Lars Lagerbäck lui a confié le brassard parce qu'il comptait sur son exemplarité. Et il compte bien se montrer digne de cette confiance: "Je suis devenu capitaine relativement jeune, mais j'étais prêt à accepter tout de suite les responsabilités que ça comporte. Et dans notre équipe il y a beaucoup de meneurs".

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