"Déjà indispensable", "notre nouveau chouchou", "l'arme secrète"... depuis sa belle prestation contre l'Irlande du Nord, dimanche, la presse allemande n'en a que pour Joshua Kimmich, révélé au Bayern Munich et en qui beaucoup voient le nouveau Philipp Lahm.
"Si dans deux ans, Philippe Lahm prenait sa retraite aussi au Bayern, on n'a aucun souci à se faire pour remplir son poste. Joshua Kimmich deviendra le nouveau latéral droit du Bayern".
L'auteur de cette phrase extrêmement élogieuse, quand on sait ce que représente Lahm pour le club bavarois et à quel point sa retraite internationale a creuser un vide difficile à combler dans le cœur des supporteurs de la Mannschaft, n'est pas n'importe qui.
Il s'agit d'Hermann Gerland, entraîneur depuis 15 ans au Bayern, de la réserve ou comme adjoint de l'équipe première.
"J'ai déjà entendu ces comparaisons, mais personnellement, je pense qu'elles n'ont pas beaucoup de sens", a répondu vendredi, presque gêné, Joshua (prononcez Iozoua) Kimmich.
"Philipp est l'un des meilleurs latéraux du monde, si ce n'est le meilleur. J'ai joué une fois arrière droit en sélection, lui il l'a fait des années, en confirmant à chaque fois qu'il jouait à un très haut niveau. Je n'ai qu'une saison en Bundesliga derrière moi. C'est clair que ça fait plaisir, mais on ne peut vraiment pas comparer", a poursuivi la révélation de la saison au Bayern Munich.
Sa polyvalence a séduit Pep Guardiola qui a déjà aligné ce milieu défensif de formation, en latéral droit et même stoppeur en Ligue des Champions, malgré un gabarit un peu juste pour ce poste (1,76 m, 70 kg).
Son bon match contre l'Irlande du Nord dimanche, où il a notamment adressé neuf centres - meilleure performance du match -, a confirmé tout le bien que les observateurs pensent du jeune homme.
"Joshua a très bien joué. C'était une très bonne décision de le titulariser. Avec lui, on était plus dangereux devant", avait commenté, plein d'élégance, Benedikt Höwedes, dont il avait pris la place dans le onze de départ.
Moins doué au tennis
Aussi, personne n'était vraiment surpris de le voir dans la liste des joueurs pour l'Euro dévoilée le 31 mai par Joachim Löw, malgré une prestation mitigée pour sa toute première sélection en A face à la Slovaquie lors d'un match amical perdu à Augsbourg (1-3).
Aligné dans l'axe droit d'une défense à trois, il était à créditer d'une bonne contribution offensive, mais aussi de quelques carences défensives qui avaient profité à ses adversaires, qui se dresseront encore dimanche sur la route des champions du Monde, en huitième de finale à Lille.
"Il est évident que quand on perd, cela ne fait jamais bon effet sur les joueurs", a-t-il jugé en conférence de presse, avec l'insouciance de ses 21 ans.
Avec sa bouille encore enfantine, très proche de sa maman Anja, bon élève de surcroît, puisque ses notes au baccalauréat réputé pour sa difficulté en Bavière lui auraient valu une mention "bien" en France, il semble avoir trouvé le bon équilibre entre humilité et aisance.
"Il est très cool et pas du tout nerveux. Il a fait du très bon boulot contre l'Irlande du Nord. Mais on savait qu'on pouvait lui faire confiance. Lors des matchs internationaux avec le Bayern, on a toujours pu compter sur lui, quelque soit la position qu'il occupait", a d'ailleurs commenté à son sujet Manuel Neuer, qui est une sorte de "grand frère" en sélection, comme Thomas Müller.
"Cela aide toujours d'avoir des copains dans l'équipe. On s'entend très bien avec Manu, même si je lui en veux toujours un peu pour le tennis", a confirmé Kimmich, qui a subi un terrible 6-0, 6-1, 6-0 de son aîné, raquettes à la main, lors d'un jour de repos.
Pour l'instant, "personne ne me reconnaît trop quand je me promène dans le centre de Munich. Je ne suis pas international depuis très longtemps", a-t-il également raconté.
Malheureusement pour lui, son anonymat ne survivra probablement pas à cet Euro.