Au moins 2 matches de Lens à huis clos après les heurts contre Lille

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Au moins 2 matches de Lens à huis clos après les heurts contre Lille. afp

Gradins vides à Lens jusqu'à début octobre: la commission de discipline de la Ligue a sanctionné lundi le club d'un huis clos à titre conservatoire pendant au moins deux matches, en attendant l'enquête sur les "graves débordements" entre supporters lensois et lillois samedi.

En ce début de saison de Ligue 1, le retour des supporters dans les tribunes s'avère particulièrement houleux: après les heurts de Montpellier-Marseille puis de Nice-Marseille, l'instance disciplinaire de la Ligue de football professionnel (LFP) a dû se pencher lundi sur les incidents survenus lors du derby du Nord entre Lens et Lille (1-0), de la 6e journée.

Et "au regard des graves débordements intervenus", elle a décrété un huis clos total au stade Bollaert-Delelis de Lens jusqu'au terme de l'instruction, avant une décision attendue le 6 octobre.

Cette mesure de huis clos concerne pour l'heure deux rencontres de Ligue 1 du Racing, contre Strasbourg mercredi et Reims le 1er octobre.

"Au-delà de la ferveur de son antre, composante centrale de son identité", le RC Lens "se voit par là même amputé de ressources économiques importantes liées à l’absence de supporters et de partenaires pour les deux prochaines rencontres", a regretté le club dans un communiqué.

La commission a également décidé la fermeture du parcage de supporters lillois quand le Losc joue à l'extérieur, à commencer par le déplacement prévu à Strasbourg samedi pour la 8e journée de L1.

- Echauffourées -

Il s'agit des premières sanctions disciplinaires prises après les heurts observés samedi après-midi à Bollaert.

A la mi-temps du match, des dizaines de supporters lensois ont envahi le terrain pour aller en découdre avec le parcage des Lillois. Les échauffourées, limitées par l'intervention des CRS, ont fait six blessés légers.

Le RC Lens "rencontrera dès mercredi les représentants des groupes de supporters concernés par les procédures d'identification en cours" et "présentera les sanctions adéquates retenues pour chaque type de comportement répréhensible", a affirmé le club, ajoutant qu'il allait déposer plainte contre les supporters adverses "auteurs de gestes et comportements inqualifiables".

Deux spectateurs ont été interpellés, dont un pour avoir lancé un siège sur les forces de l'ordre. 

Ce supporter lillois âgé de 26 ans a été jugé lundi après-midi pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique" avec "arme par destination", à savoir "un siège arraché". Sa comparution immédiate a été renvoyée au 18 octobre à 14h00.

L'homme est ressorti en liberté sous contrôle judiciaire assorti de plusieurs interdictions jusqu'au jugement, notamment l'interdiction d'assister aux matches du Losc et de Lens et de se rendre aux abords des stades pendant et avant les matches.  

"Ca ne m'est jamais arrivé d'avoir un comportement comme ça. Je suis désolé pour l'acte que j'ai pu faire, je ne pensais pas blesser la personne", a-t-il dit aux juges.

Pour ces violences avec trois circonstances aggravantes, il encourt sept ans d'emprisonnement, a dit le procureur.

- Retour tumultueux pour les supporters -

En raison de ces incidents, "fermement" condamnés dimanche par la LFP, le coup d'envoi de la seconde partie de la rencontre a été décalé de 30 minutes. Les Sang et Or se sont imposés 1-0.

La commission de discipline a déjà eu affaire cette saison à des dossiers similaires impliquant des supporters, symboles d'un retour tumultueux des spectateurs dans des stades longtemps restés vides en raison de la pandémie de Covid-19.

Le 22 août, le choc méditerranéen entre Nice et Marseille a été interrompu à la 75e minute après des incidents entre joueurs, supporters et membres de l'encadrement des deux clubs. Des coups avaient notamment été échangés.

Le 9 septembre, la commission de discipline a infligé à l'OGC Nice un retrait de deux points (dont un avec sursis) ainsi que le huis clos de son stade pour trois matches.

L'affiche devra aussi être rejouée, sur terrain neutre, le 27 octobre.

Pour Montpellier-Marseille (2-3), début août, interrompu quelques minutes en raison de projectiles lancés sur la pelouse, la commission a décidé de fermer, pour trois matches, les deux tribunes incriminées.

Et pour le football français, l'image présentée est peu reluisante. "Ce début de saison ne va pas nous aider. Une prise de conscience rapide de tous les acteurs du football, supporters en tête, est obligatoire", avait tweeté samedi la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu.

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