"Un plan anti-Messi est un bien grand mot"

Vous allez fêter votre 80e match à la tête des Bleus face à l'Argentine et ainsi battre le record chez les sélectionneurs. Est-ce une donnée importante à l'aube d'un tel match ?

Didier Deschamps : Cela fait presque 6 ans que je suis sélectionneur. On a fait un quart de finale au Mondial et une finale à l'Euro, là on est en huitième. Ça fait plutôt plaisir mais je ne cours pas après les records. Le plus important c'est le match de demain avec une très belle affiche. Tous les matches sont importants, le haut niveau ce sont les résultats. C'est tout ce qui compte. Donc demain toute mon énergie est focalisée sur ce match et pour que tout se passe bien. 

Vos certitudes acquises depuis le début de la compétition vous sont-elles venues après le match face au Pérou ?

C'est difficile de comparer. On a eu 3 matches qui laissent une impression mitigée. Le Pérou est notre match le plus abouti même si notre deuxième mi-temps a été insuffisante dans la phase offensive. Je ne cherche pas d'excuses, mais j'ai 14 joueurs qui n'avaient pas connu cette compétition. Peu importe les capacités qu'ils peuvent avoir, cela peut amener un peu d'indulgence. Mais vu l'impression laissée par les grosses équipes, je dirais que les compteurs sont remis à zéro. C'est une nouvelle compétition qui démarre. Maintenant c'est ça passe ou ça casse. 

Comment va Lucas Hernandez touché à la cuisse face au Danemark ?

Il va bien, il n'y a aucun souci. En revanche, Benjamin Mendy ne sera pas disponible car il a un petit souci musculaire. 

Antoine Griezmann monte-t-il vraiment en puissance ?

Il a eu une entrée difficile dans le tournoi. Après, les 65 minutes face au Danemark lui ont fait du bien. Il avait besoin d'enchaîner pour prendre le rythme. L'équipe de France a besoin de Griezmann à son meileur niveau et il fait tout pour que ce soit le cas. 

Comment vous préparez-vous à jouer contre Lionel Messi ?

Messi c'est Messi, il n'y a qu'à regarder ses statistiques. L'ideal dans l'absolu c'est de le neutraliser même si on sait qu'il est capable de faire les choses avec très peu d'espaces. Il y a plusieurs solutions pour faire en sorte de limiter son influence. L'équipe ne tient pas que sur lui mais il est très influent. Un plan anti-Messi est un bien grand mot, mais nous allons essayer de limiter son influence seon les zones où il se trouve. 

Certains de vos joueurs notamment en défense le connaissent bien...

Evidemment d'avoir déjà joué contre lui, certaines situations peuvent se répéter par rapport à où il se situe sur le terrain. Avec le talent qu'il a, il peut faire une étincelle avec peu de choses. 

Pouvez-vous nous parler de la complémentarité entre Kanté et Pogba ?

Ils sont dans deux registres différents. Kanté est plus dans l'agressivité, la récupération et moins dans la création. Quand il y a un duo comme ça, ils se complètent bien parce que les qualités de l'un et de l'autre rendent le duo plus fort. Kanté est lui aussi capable de choses intéressantes dans la passe mais Paul est plus porté vers l'avant et les gestes décisifs offfensifs sont plus dans son registre. 

Julien Quelen, à Kazan.