Ibrahimovic revient, comment l’associer à Lukaku ?

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Quelles possibilités offertes à Manchester United avec le retour de Zlatan Ibrahimovic ? Goal

Quelles possibilités offertes à Manchester United avec le retour de Zlatan Ibrahimovic ? Sera-t-il associé à Romelu Lukaku ? Analyse.

Il revient, il a faim, il n'est pas végétarien. Zlatan Ibrahimovic et son sourire carnassier retrouvent les terrains après une période de convalescence très courte compte-tenu de la gravité de sa blessure. Après tout, il l'a annoncé lui-même : "Les lions ne récupèrent pas comme les humains". Son retour est forcément une bonne nouvelle pour Manchester United, mais pas forcément pour Romelu Lukaku. "Ibra" n'ayant pas pour habitude de jouer les seconds rôles.

La question est surtout de savoir comment José Mourinho va gérer ce délicat renfort et son égo hypertrophié. Le tacticien portugais avait annoncé en conférence de presse d'avant-match contre Brighton qu'il attendait le soutien d'Ibrahimovic "plutôt sur le terrain qu'en dehors." Même si on on peut faire largement pire comme générateur de motivation dans le vestiaire. Après la victoire poussive de samedi, le retour du Suédois sonne-t-il le glas du titulariat de Lukaku après une série de performances très mitigées du géant belge, lequel avait signé 10 buts lors de ses 9 premiers matches sous la vareuse rouge, avant de n'en marquer qu'un seul lors des dix dernières rencontres ? Après tout, Zlatan est un grand attaquant et le propre des attaquants est de savoir être là au bon moment...

Les chiffres très honorables (12 buts en 20 matches) de Lukaku protégeront-ils sa position face au lion affamé ? Tout dépendra de comment José Mourinho voit l'apport du Suédois. Face à Newcastle, à l'occasion du retour de ce dernier après 7 mois d'absence, Lukaku avait été décalé vers la droite dès l'entrée en jeu de l'ancien joueur du PSG alors que United avait initialement débuté la rencontre en 4-4-2 avec la doublette Lukaku-Rashford devant. Anecdote éloquente, c'est Zlatan lui-même qui avait transmis les ordres de Mourinho à Lukaku à son arrivée sur le pré.

Face à Brighton, Ibrahimovic est de nouveau entré en cours de jeu, Lukaku débutant la rencontre. S'agit-il des contours d'une tendance qui va se dessiner définitivement pour le reste de la saison, ou d'un retour progressif du Suédois pour retrouver le rythme sonnant comme un sursis pour Lukaku ? L'avenir, et les performances de chacun, nous le diront. En attendant, on peut interroger le passé et le passif de Mourinho (et d'Ibrahimovic) sur le sujet des forces vives en attaque et de son utilisation de ces dernières.

Cette saison, l'attaquant inamovible et intouchable du Mou, ça a été de l'internationnal belge, qui a toujours débuté malgré une forme fluctuante et les questionnements pressants de la presse anglaise. La saison dernière, cette étiquette appartenait à Zlatan. Intéressant de voir qui va devoir s'adapter pour laisser l'autre s'épanouir naturellement entre les deux mastodontes offensifs.

Questionné à ce sujet en conférence de presse, le coach des 'Red Devils', qui a toujours eu une prédilection marquée pour l'attaquant unique dans ses schémas précédents, a pris soin de ménager la chèvre et le chou, sans préciser qui de Lukaku ou d'Ibrahimovic était le chou : "Les bons joueurs peuvent jouer ensemble. C'est facile. Vous avez un problème quand les joueurs ne sont pas bons. Mais quand il sont bons, c'est possible".

Historiquement, le seul club où Ibrahimovic a dû changer de rôle pour laisser libre cours à la concurrence, c'est Barcelone, où le buteur scandinave avait dû s'adapter aux desiderata tactiques de Leo Messi sous l'inflexion de Pep Guardiola. On connaît tous l'épilogue de ce chapitre, Zlatan le relatant avec force dans son autobiographie. L'attelage des David Trezeguet, Adriano, Alexandre Pato ou encore Edinson Cavani a toujours dû altérer ses prérogatives ludiques devant Zlatan. Mais on parle d'un Ibrahimovic encore jeune, au top de ses capacités et dans des formations moins industrieuses et exigeantes en termes de volume et de repli défensif que le Manchester United de José Mourinho.

En prenant compte ces spécificités, on voit mal le Zlatan actuel, 36 ans, 842 matches professionnels, jouer hors de sa zone de confort et presser la première relance sur un flanc par exemple. Comme on voit mal Lukaku évoluer en ailier droit, United possédant des joueurs bien plus adaptés sur les côtés avec les Rashford, Martial, Mata, Mkhitaryan ou Lingard. Le Belge l'a démontré cette saison, il n'est pas un modèle de flexibilité tactique avec une grande prédilection pour le centre du pré et une position de point d'ancrage dos au but. À moins que l'ancien buteur d'Everton n'évolue personnellement et en profite pour ajouter quelques cordes tactiques à son arc. Ce qui serait forcément bienvenu, autant pour United que pour enrichir son profil, assez unidimensionnel.

Mentor de Marcus Rashford la saison dernière, Ibrahimovic, insubmersible, est le concurrent de Lukaku cette saison. S'il a laissé son numéro 9 au Belge pour récupérer un 10 non moins prestigieux, le lion n'abandonnera pas son royaume si facilement. Les prochaines importantissimes échéances, contre Arsenal et Manchester City notamment, offriront des opportunités aux deux joueurs. Et Zlatan sait forcément, après 577 buts en carrière, que savoir saisir les occasions, c'est aussi le propre d'un grand attaquant. 

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Z. Ibrahimovic
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