Monaco-Lille, duel d'attaques patraques

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Monaco-Lille, duel d'attaques patraques. AFP

Dominatrices la saison dernière, les attaques de Monaco et Lille ne sont que l'ombre d'elles-mêmes cette saison et contrarient les ambitions du club monégasque et du champion de France en titre, qui se rencontrent vendredi en ouverture de la 14e journée de Ligue 1 (21h00).

L'ASM, 17 buts en 13 matches, et le LOSC, 16 buts, ne savent plus marquer. Leurs entraîneurs avouent travailler avec ardeur pour y remédier.

"Ne pas marquer sur nos trois derniers matchs (deux en L1, un en Ligue Europa, NDLR) ne nous satisfait pas", souffle l'entraîneur monégasque Niko Kovac. "Même sans Wissam (Ben Yedder) et Kevin (Volland, retenus en sélection), on a passé dix jours à travailler les mouvements offensifs, assure-t-il. En football, il faut des déclics, se battre contre la situation, rester positif pour forcer l'adversaire à faire des erreurs."

Son homologue Jocelyn Gourvennec tient un discours identique et pointe "un problème de régularité dans l'efficacité". "On montre des choses mais ce souci dure, analyse-t-il. On a beaucoup insisté depuis quinze jours pour s'habituer à marquer sur le moindre ballon".

Le constat est identique. Mais les raisons de cette apathie offensive diffèrent: Monaco tente trop peu, Lille rate trop.

Monaco subit le moins de tirs en L1 (117, soit 9 par match). Elle est aussi une des équipes qui frappent le moins (17e, 130 frappes tentées, 10 par rencontre).

"Être plus unis et compacts"

C'est insuffisant pour Monaco qui vise le podium mais peine à se réinventer collectivement. "Les adversaires savent que nous sommes dangereux et ferment plus le jeu", justifie Volland. "Nous devons jouer en équipe, plus unis et compacts. C'était notre force la saison dernière. Si on le fait, ça reviendra. Si on joue de façon trop individuelle, comme parfois, on n'y arrivera pas."

Au-delà de la baisse de performances du duo formé par Ben Yedder (six buts, deux passes décisives en L1) et Volland (trois buts, deux passes), Myron Boadu, alternative nº1, déçoit. Acheté 17 millions d'euros et considéré comme un très grand talent, le Néerlandais de 20 ans n'a pas marqué en 377 minutes disputées en L1. 

"Il est talentueux, il faut qu'on lui donne du temps, insiste Kovac. Un attaquant doit jouer et marquer. Or, la concurrence est rude. C'est le problème. Mais durant dix jours, il a beaucoup travaillé. Ses qualités lui permettront de réussir à Monaco."

Selon Kovac, les Monégasques digèrent aussi "l'apprentissage des semaines à trois matchs, avec l'Europe, contrairement à la saison dernière". Il fait donc tourner pour préserver chacun. Ben Yedder et Volland sont ainsi moins souvent alignés ensemble. "Cela ne sert à rien de faire trop jouer des joueurs fatigués, lance Kovac. J'observe et vois la fatigue."

Yilmaz en difficulté

Les Lillois, dont onze joueurs (comme Monaco) reviennent de sélection, suivent aussi cette cadence infernale. Pourtant, le co-meilleur buteur de L1 Jonathan David (8 buts) répète les voyages au Canada avec sa sélection.

À ses retours, il est systématiquement remplaçant, comme à Lorient (défaite 2-1) et Clermont (défaite 1-0), les plus mauvais matchs lillois cette saison, avec la défaite contre Nice (4-0)... où David était aussi sur le banc.

Touché à un œil contre le Mexique (2-1) mardi et sorti blessé, il pourrait jouer très peu de temps à Monaco.

C'est un mauvais présage pour Lille, qui, selon le statisticien Opta, est l'équipe de L1 qui marque le moins par rapport au nombre de buts attendus (16 pour 21,6 buts attendus). Son attaquant turc Burak Yilmaz n'a inscrit que deux buts, loin de son rendement de la saison passée.

Gourvennec pointe ce manque de réalisme depuis longtemps, mais ne veut "pas en rajouter pour ne pas crisper les joueurs". La solution passe par la capacité à "être plus relâché et déterminé dans le geste final".

Cela vaut notamment pour le Turc Yusuf Yazici, qui, comme Boadu à l'ASM, est transparent. "Il est revanchard, a le bon état d'esprit et, quand il est comme ça, est plus performant", se convainc toutefois Gourvennec.

Car lui et Kovac savent combien l'opposition de vendredi est importante, combien il est urgent de marquer pour gagner.

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