Ligue 1 : Lille-Monaco, l'élève face au maître

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Marcelo Bielsa présenté par le président lillois Gérard Lopez. AFP

Un Monaco en devenir ? Lille a érigé le modèle économique du champion de France comme la pierre angulaire de son nouveau projet, mais n'en récolte pas les fruits avec un début de saison raté, avant de recevoir l'ASM vendredi en ouverture de la 7e journée de Ligue 1.

Acheter des jeunes talents pour les revendre à prix fort: les Monégasques, passés de la dernière place de la Ligue 2 au sommet de l'élite en plus de cinq ans, ont basé leur succès sur une recette diabolique d'efficacité, aussi bien sportive que financière.

Avec près de 330 millions d'euros de ventes cet été, en incluant le prêt avec option d'achat de Kylian Mbappé, le club du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev a réalisé un mercato record, au point de susciter des vocations de 'trader' parmi les dirigeants du football français, comme à Lille.

"On est dans un projet de croissance et d'investissement", décrit le directeur général du Losc Marc Ingla, arrivé dans les bagages du nouveau propriétaire hispano-luxembourgeois Gérard Lopez quand celui-ci a pris les rênes du club en début d'année civile.

Un homme sert de pont entre le Nord et le Sud: le Portugais Luis Campos, la troisième roue de la direction du Losc. L'actuel conseiller sportif des 'Dogues' a servi à Monaco entre 2013 et 2016, sous la même étiquette puis comme conseiller spécial du vice-président Vadim Vasilyev. 

Le pont Campos

Il a porté le projet lillois sur des fonts baptismaux similaires à ceux de l'ASM: un entraîneur réputé pour sa capacité de formateur (Marcelo Bielsa, comme Claudio Ranieri puis Leonardo Jardim à Monaco), et de nombreuses recrues à fort potentiel de plus-value (13, avec un âge moyen d'un peu plus de 21 ans), pour un total de 70,4 M EUR dépensés.

Au pied du 'Rocher', son arrivée a aussi coïncidé avec un mercato mouvementé, à plus de 150 M EUR. Mais aux jeunes pousses (Anthony Martial, Geoffrey Kondogbia, Fabinho) s'étaient greffés des joueurs confirmés, avec les stars colombiennes Radamel Falcao et James Rodriguez, ou encore Joao Moutinho et Jérémy Toulalan -des cadres qui semblent manquer à Lille-. Au final, Monaco a terminé deuxième, s'est qualifié pour la Ligue des champions, mais a aussi écopé, en 2015, d'une amende de 13 millions d'euros de l'UEFA pour ne pas avoir respecté les règles du fair-play financier.

Lille dans le doute

Depuis, même si l'entraîneur a changé, Jardim succédant à Ranieri en 2014, et que de nombreux cadres sont partis, le club méditerranéen a trouvé son rythme de croisière et son seuil de rentabilité. Ce début de saison le démontre: en plus d'avoir une balance des transferts ultra positive, l'ASM, solide dauphin du PSG, a gagné cinq de ses six premiers matches de Ligue 1.

Lille n'en est pas encore là. "Nous ne pouvons pas être comparés" par rapport aux sommes investies sur Falcao et Rodriguez, remarque Bielsa. "Mais par la suite, il y a eu l'arrivée à Monaco de joueurs d'avenir. Je crois qu'à ce niveau-là, il y a davantage de similitudes." 

Pour le moment, son équipe ne convainc pas, tout comme certaines recrues, en première ligne le Brésilien Thiago Maia, la recrue la plus chère du club (près de 14 millions d'euros), dont le positionnement comme latéral gauche pose question. Dix-septième avec cinq points au moment de se frotter à son modèle monégasque, le Losc, qui vise le top 5, est déjà dans la crise.

Pour rassurer la direction nordiste, Jardim avait connu des débuts aussi difficiles lors de la saison 2014/15. Avec sept points, Monaco était 16e à la 6e journée... avant de finir troisième. Un scénario rêvé dans le Nord, mais l'élève devra montrer, vendredi, qu'il a bien appris la leçon de son maître.

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