Alexis Sanchez a donc été recruté par Manchester United avec un salaire pharaonique: pour dynamiser l'attaque mais aussi injecter une sérieuse dose de concurrence qui pourrait avoir un impact sur Anthony Martial, et dans une moindre mesure sur Paul Pogba.
Martial, ailier gauche comme Sanchez, risque-t-il de se retrouver sur le banc d'Old Trafford à six mois du Mondial en Russie ? Pas si vite !
L'un des principaux atouts du Chilien est sa polyvalence. Ailier gauche de formation, il peut très bien jouer en pointe, où il a fait des merveilles à Arsenal. Mais, droitier naturel, il peut très bien dépanner aussi sur le flanc droit, où il évoluait au Barça, ou comme second attaquant.
Bref, la place d'Anthony Martial, en pleine bourre en ce début d'année 2018, n'est pas encore menacée.
L'ancien Monégasque, qui a maintenant inscrit un but lors des trois dernières journées de Premier League, semble avoir gagné sa place sur l'aile gauche des 'Red Devils', aux dépens de Marcus Rashford.
Certes, en conservant Martial sur son côté naturel, José Mourinho se passerait alors des retours intérieurs dévastateurs du Sud-Américain, mais pourquoi cesserait-il brutalement de faire confiance au Français au vu d'une forme actuelle qu'il ne cesse de louer?
La victime serait alors à chercher ailleurs. Et les principaux noms sont Jesse Lingard, Juan Mata et... Paul Pogba.
Mata et Lingard victimes ?
Dans son attaque, Mourinho aligne une pointe, un poste que devrait conserver la vedette belge Romelu Lukaku, recrue phare du mercato estival, un N.10 et deux ailiers.
Si Lingard revient en forme, il n'est certainement pas encore du niveau de Sanchez, ni sur l'aile droite, ni en milieu offensif central. Quant à l'excellent Juan Mata, son physique restreint (alors que Mourinho met une certaine emphase sur cet aspect) et sa vitesse limitée en font la victime idéale de l'arrivée du Chilien.
Pour Pogba, sa place n'est évidemment pas en danger. Mais son rôle pourrait être impacté. Celui que beaucoup voyaient comme le futur N.10 de Manchester United, pourrait se voir cantonner à des tâches beaucoup plus défensives si Sanchez prend une place de deuxième attaquant.
C'est d'ailleurs ce que Mourinho espère au fond: un rôle plus organisateur pour relancer un Lukaku qui ne trouve plus la mire depuis son incroyable début de saison (seulement six buts lors de ses 23 derniers matches).
Selon le statisticien Opta, le Chilien a créé 183 chances de marquer lors des trois dernières saison à Arsenal : seuls Mesut Özil (Arsenal) et Christian Eriksen (Tottenham) ont fait mieux.
"Insatiable soif de victoire"
"Ca n'a aucune importance", assure Chris Waddle. "Nous savons déjà que Sanchez peut jouer partout en attaque, et nous savons à quel point il est bon. (...) Quand vous disposez d'un talent comme ça, l'important c'est juste de lui donner le ballon dans le dernier tiers du terrain."
Finalement, l'ancien ailier de l'OM, désormais analyste à la BBC, a peut-être raison: peut importe la tactique, avec Sanchez, Manchester United récupère un gagnant.
"Quand Sanchez va au travail, il part en guerre", note le Times, qui pointe son "insatiable soif de victoire". "Physiquement fort et mentalement dur, Sanchez se relève s'il tombe, encore et encore (...) Il ne fait pas de pause, il n'accepte pas les matches nuls", ajoute le journal, qui estime que le Chilien avait fini par se mettre ses anciens coéquipiers d'Arsenal à dos à force de leur reprocher leur passivité sur le terrain.
Dans l'esprit de Mourinho, nul doute que tout ça fera évoluer le niveau de son équipe. "En ce moment, il n'y a aucune concurrence. Nous avons quatre joueurs offensifs (Lukaku, Martial, Rashford et Lingard; Ibrahimovic est blessé) pour trois places. Trois qui débutent, un sur le banc. Nous avons besoin de concurrence interne", avait-il plaidé juste avant l'arrivée du "Nino Maravilla".
Et ça marche déjà, pointe l'ancienne légende des Red Devils Ryan Giggs. "Vous pouvez déjà constater sa contribution", assure le sélectionneur du pays de Galles sur 'Sky Sports'. "Anthony Martial a élevé son niveau de performance".