Monaco : Subasic aime la pression

Monaco peut-il réitérer la saison dernière ?

"On a fait une saison exceptionnelle parce qu'on avait un groupe soudé. Tout s'est passé parfaitement. L'ambiance, le bien vivre ensemble sont importants. Quand ça a été compliqué pour certains, les autres étaient là. Il y a toujours eu un équilibre, un soutien mutuel. Dans les moments difficiles, tu montres ton caractère. Beaucoup le font. Glik, Raggi... Moi aussi, je donne le maximum. Je suis toujours là."

Même lorsque vous faites des erreurs ?

"Cela fait parfois du bien. Si tu es mentalement fort, cela rend meilleur. Si tu ne l'es pas, tu tombes. Et c'est fini. Après une erreur, tu veux montrer que tu n'es pas mort. C'est mon état d'esprit. En revanche, on ne m'entendra jamais critiquer un gardien. Quand j'en vois un faire une boulette, je suis toujours mal à l'aise. Je sais ce qu'il ressent."

Vus les gardiens N.2 passés à Monaco, vous aimez les défis.

"J'aime la pression, le challenge. Avant Benaglio (international suisse, ndlr), il y a eu Romero et Stekelenburg (Argentin et Néerlandais, finalistes des Mondiaux 2014 et 2010, ndlr), de grands gardiens. Je suis N.1. Mais ça ne veut rien dire. Sans travail ni régularité, ça peut vite changer."

Il vous reste deux ans de contrat. Souhaitez-vous rester ?

"J'ai 32 ans. Ce n'est rien pour un gardien. J'ai des sollicitations mais je ne souhaite pas partir. Depuis 5 ans et demi, on fait des choses extraordinaires. Je suis bien ici. Pourquoi changer ? On discute d'une prolongation. Vadim (Vasilyev) m'a dit: +T'inquiète pas Suba, on va faire+. J'attends, je reste tranquille."

Pour suivre la lignée des Ettori et Roma...

"J'ai disputé environ 250 matches pour le club. Pas mal pour un petit gardien croate. Mais mon rêve, c'est jouer la Coupe du monde. Au Brésil, j'étais sur le banc. Il faut d'abord se qualifier. Après on verra. En Croatie, on a du talent mais il manque toujours quelque chose."

En attendant, Monaco doit encore se reconstruire.

"Monaco vend ses joueurs. C'est ainsi. C'est bien de rester pour aider les jeunes. Le +mix+ est bon. Cinq départs, c'est beaucoup. Mais ça donne encore plus envie de montrer qu'on a les qualités et le caractère pour rester à haut niveau. Malgré la difficulté, pas de problème pour moi."

Qu'attendre de Monaco alors ?

Faire preuve d'humilité, se taire et travailler. Si tout le monde reste, l'objectif est le podium, comme les quatre dernières années. Ce n'est pas facile quand tu perds trois titulaires (Silva, Bakayoko, Mendy, ndlr) et les fantastiques Nabil (Dirar) et Valère (Germain), importants pour le groupe."

Mbappé, aussi, pourrait partir.

R: "J'espère qu'il restera, avec la Coupe du monde pour objectif. Mais comme désormais les transferts sont fous... Il faut le laisser jouer au football. Il va encore progresser. Comme à tous les jeunes, je lui ai déjà répété mille fois d'accepter de défendre, de jouer pour l'équipe. Parce qu'à haut niveau, si un ou deux ne défendent pas, on est morts. On l'a vu contre Paris au Trophée des champions (1-2). On fait une bonne première mi-temps, avec des occasions. Mais Paris est un club qui achète toujours des joueurs top niveau, pas des jeunes en devenir."

La différence entre Alves et Tielemans ?

Et encore... Tielemans a beaucoup d'expérience. Comme Sidibé et Mendy l'an dernier qui venaient de grands clubs, avec d'énormes qualités. Aujourd'hui, Mendy est le meilleur latéral gauche du monde."

Pensez-vous retrouver un jour la plénitude de la saison dernière ?

On ne sait jamais. Dans deux ans, pourquoi pas ? Si les jeunes acceptent de jouer pour l'équipe, comme Bakayoko ou Fabinho. Aujourd'hui, beaucoup ne jouent que vers l'avant. Il faut défendre aussi. En ce sens, Lemar est un top joueur, un exemple."

Propos recueillis par Christophe Belleudi