Schmidt, la 'trequartista' aux cheveux rose

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Sophie Schmidt lors du match face aux Pays-Bas. AFP

On remarque d'abord la Canadienne Sophie Schmidt pour ses cheveux rose, avant de s'apercevoir que tous les ballons passent par cette fan de Zidane. Les Suédoises sont prévenues, avant leur 8e de finale, lundi à Paris.

Comment accorde-t-on "trequartista" au féminin? Avec le Canada, Schmidt joue dans ce rôle de milieu de terrain reculé, sublimé par Andrea Pirlo, lançant les offensives de derrière grâce à une technique délicate et sobre, et une vision de jeu éprouvée.

Elle trouve souvent des solutions simples sur le terrain, est toujours bien placée et sent les coups. Au premier match, gagné contre le Cameroun (1-0), elle a tellement régné sur le milieu qu'elle obligeait les Lionnes à le sauter pour avancer.

Schmidt n'est pas aussi connue que Christine Sinclair, la star du Canada, mais elle est un pilier de l'équipe: 187 sélections, 20 buts, et elle participe à sa quatrième Coupe du monde.

Les Françaises la connaissent bien, elle leur a deux fois barré la route aux Jeux olympiques, pour la médaille de bronze en 2012, et en quarts de finale en 2016, signant elle-même le but de la victoire d'une volée sous la barre.

Zidane et Old Trafford

Ses deux médailles de bronze restent les meilleurs souvenirs de la carrière de Sophie Schmidt, qui fêtera ses 31 ans le 28 juin, au lendemain d'un éventuel quart de finale contre l'Allemagne, si le Canada bat la Suède.

Elle se souvient aussi de la demi-finale perdue d'un souffle contre les États-Unis aux JO de Londres. C'était à Old Trafford, le temple de Manchester United, une défaite (4-3 a.p.) avec un but d'Alex Morgan à la 120e et dernière minute, "éprouvant pour les nerfs, mais cela reste un moment très intense", raconte-t-elle.

Son goût des beaux gestes, Schmidt le tient de Zinédine Zidane, un de ses modèles, avec la star américaine Michelle Ackers.

Zidane parce que c'était "le meilleur de tous", dit-elle au site Cross the line, spécialisé dans les interviews d'athlètes de haut niveau évoquant notamment leur foi chrétienne.

Ackers, meilleure buteuse de la première Coupe du monde, en 1991 (10 buts), Schmidt l'admire "pour son histoire" et "le courage dont elle a fait preuve pour assouvir sa passion" du football.

"Sur le terrain je l'ai croisée une fois, c'était sa fin de carrière, et c'était une bête", raconte l'admiratrice.

Son premier modèle de footballeur fut son grand frère, Spencer, "je voulais tout faire comme lui", se souvient-elle.

"Rien sans le Christ"

Sophie Schmidt est née à Winnipeg, de parents allemands, mais a également vécu petite fille au Paraguay, dans une communauté Mennonite, des évangélistes anabaptistes.

"Ma foi est vraiment ce que j'ai de plus cher. Même dans mes bons jours, je ne suis rien sans le Christ", confie-t-elle.

Elle a toujours aimé le football, mais se voyait plutôt devenir professeure, ou infirmière. Elle a remis à plus tard ces projets quand elle a découvert, vers 12 ans, au Canada, que les filles pouvaient envisager une carrière professionnelle.

Quand elle a goûté au foot au Paraguay, avec son frère, elle ne savait "même pas qu'il y avait une équipe nationale", rigole-t-elle.

Le professionnalisme lui a permis de jouer en Suède, une demi-saison à Kristianstads, et trois ans dans un des grands clubs européens, en Allemagne, au FFC Francfort.

Formée aux Vancouver Whitecaps, elle a aussi joué dans le championnat universitaire américain pour les Portland Pilots, et porte maintenant les couleurs du Houston Dash.

"Le foot féminin a vraiment progressé ces dernières années, estime Schmidt, c'est vraiment formidable de faire partie de cette histoire".

Elle pense qu'"il reste du chemin à parcourir, mais ça avance dans la bonne direction".

"Les filles jouent un football mieux organisé que jamais, et ça nous aide à élever notre niveau de jeu", ajoute celle dont les performances au Mondial français illustre parfaitement ses propos: elle organise.

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