Le Qatar "en bonne voie" après son succès contre la Suisse

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Le joueur de Al Sadd Xavi lors du match face à al-Wasl à Doha. AFP

Destinés pour certains à ne jouer qu'un rôle de figurants à leur propre Coupe du monde en 2022, les Qataris en ont surpris plus d'un par leur victoire mercredi contre la Suisse (1-0), 8e nation mondiale au classement FIFA.

La rencontre de Lugano n'était qu'un match amical, mais pour le Qatar, elle restera comme la première victoire de son histoire contre une nation européenne, sur son sol. La Suisse est également l'équipe la mieux classée jamais battue par "Al-Annabi" ("les bordeaux"), eux-mêmes classés 96e.

"Nous sommes en bonne voie", a déclaré à l'AFP Xavi en parlant du Qatar, où l'ancien champion du monde aux 133 capes avec l'Espagne joue désormais.

"Nous avons beaucoup de joueurs talentueux et cela signifie que (le sélectionneur) Félix Sanchez réalise un très bon travail", a ajouté Xavi.

Si la plupart des regards portés sur le Mondial-2022 se sont tournés vers les problèmes en dehors du terrain (soupçons de corruption, violations des droits de l'Homme, géopolitique régionale...), il existe une inquiétude certaine sur les performances du pays hôte sur le terrain.

La qualification pour le Mondial-2018 en Russie a été un échec cuisant pour le Qatar, dernier de son groupe avec plus de sélectionneurs (trois) que de victoires (deux).

Coup de jeune chez les joueurs

L'émirat sera le premier pays à accueillir une Coupe du monde sans avoir jamais participé à la compétition auparavant depuis l'Italie lorsqu'elle avait accueilli la 2ème édition du tournoi en 1934.

Selon les critiques, l'élimination a souligné l'absence de tissu footballistique dans ce petit émirat et le Qatar pourrait devenir la première nation hôte à ne pas gagner un seul match à sa propre Coupe du monde.

La Fédération qatarie de football (QFA) a alors décidé d'injecter du sang neuf dans l'équipe nationale avec des joueurs plus jeunes. Autre décision d'importance, la QFA souhaite désormais développer des joueurs nés au Qatar plutôt que de faire appel à des joueurs naturalisés. 

Un parallèle peut être fait avec l'Association qatarie de handball (QHA). En 2015, l'équipe de handball du Qatar avait surpris tout le monde en se hissant en finale de "son" Mondial avec une équipe de mercenaires qui avait tenu tête à la France (25-22). Mais des performances moyennes aux JO de Rio avaient poussé la QHA à ne garder que quelques joueurs naturalisés.

Participation à la Copa America

Pas moins de neuf joueurs titulaires à Lugano étaient nés au Qatar et parmi les 23 membres du groupe, 13 ont été formés à la fameuse académie Aspire, créée en 2004 justement pour faire éclore des talents qataris.

La promotion des jeunes joueurs a été facilitée par la décision d'embaucher l'Espagnol de 42 ans Félix Sanchez qui a travaillé à l'académie de Doha et avec les équipes nationales U19, U20 et U23.

Sanchez est un homme affable mais timide, qui semble vouloir opérer à l'ombre des lumières médiatiques, ce qui convient parfaitement à la Fédération qatarie.

Beaucoup s'attendent à le voir cependant remplacé par un grand nom d'ici 2022. Xavi est pressenti, lui qui a admis être "ouvert" à ce rôle de sélectionneur de l'émirat.

En attendant, 2019 est une année importante pour Sanchez et son équipe. 

En janvier, ils joueront dans la Coupe d'Asie aux Émirats arabes unis et, durant l'été, ils participeront à la Copa America en tant que nation invitée.

Ces deux tournois détermineront à quel point le Qatar a progressé.

Et si la victoire contre la Suisse n'est qu'un petit pas en vue de 2022, le Qatar peut rêver en consultant les livres d'histoire: en 1934, les Italiens ont gagné la Coupe du monde à leur première tentative.

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