Pourquoi le match du PSG face au Bayern est d'une importance capitale

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Le PSG se déplace ce mardi soir sur la pelouse du Bayern Munich. Goal

Le PSG se déplace ce mardi soir sur la pelouse du Bayern Munich avec la volonté de garder la première place du groupe comme mission principale.

Si le PSG est déjà qualifié, le match en Bavière n'en revêt pas moins un caractère particulier. Alors que les joutes verbales entre les dirigeants bavarois et parisiens vont s'arrêter le temps d'un match, l'équipe francilienne se doit d'obtenir un résultat afin de poursuivre sa mue en une équipe favorite pour la victoire finale en Ligue des champions. C'est l'un des enjeux du soir.

La communication est souvent utilisée comme effet de manche pour balayer des crises, des critiques ou des mauvaises passes. À ce petit jeu, les joueurs du Bayern sont en passe de devenir des maestri. Tandis que les Bavarois ont été balayés au Parc des princes fin septembre lors du premier round (3-0), le principal fautif a été vite désigné à l'heure du rappel cette semaine. Et comme les absents ont toujours tort, Carlo Ancelotti en prend pour son grade. "Cette soirée à Paris avait été très déprimante pour nous. Nous n'avons pas bien joué, derrière nous étions mal organisés", avance d'ailleurs Sven Ulreich dans Kicker cette semaine. Pour Jérôme Boateng, Jupp Heynckes, successeur de l'Italien, est parvenu à "remettre le club sur la bonne voie en installant de l'ordre, de la discpline et des structures" avec une "ambiance plus chaleureuse et familiale". Ancelotti appréciera. Lui mettre la défaite de la première manche sur le dos permet au club d'éviter les questions qui fâchent atour d'une rencontre ratée où les individualités, comme le collectif, ont failli.

 Terminer premier, invaincu et mettre le Bayern dans les cordes

Depuis son retour dans le football européen qui compte, le PSG n'a jamais terminé une phase de groupes avec 6 victoires en autant de matches. La meilleure performance remonte à la saison 2012-2013 avec Carlo Ancelotti et 15 points engrangés sur 18 possibles. C'est le total du club parisien avant la dernière rencontre à Munich ce mardi soir. Réussir cette performance soulignerait une performance XXL avec un mastodonte européen dans sa poule et montrerait que Paris est bel et bien un favori à la victoire finale.

Gagner en Bavière mettrait également un sérieux coup au moral des Munichois, peu habitués à prendre des leçons en compétitions européennes, et encore moins avant le début de la phase à élimination directe. C'est d'ailleurs pour cela que c'est un grand d'Europe et que la "gagne" fait partie de son ADN.

 Gagner pour son égo et pour calmer les dirigeants bavarois

Uli Hoeness et Karl-Heinz Rummenigge sont régulièrement en première ligne des critiques visant les dépenses du PSG depuis l'arrivée de QSI à la tête du club francilien. La scène est devenue banale : un micro, une question sur le PSG, et les deux fortes têtes du Bayern distribuent les critiques acerbes. "Le transfert de Neymar ? C’est un signe de faiblesse, expliquait Hoeness. Si je dois dépenser beaucoup d’argent pour ne rien obtenir en retour, ça veut dire que je n’ai pas bien travaillé en amont." Rummenigge renchérissait quelques jours plus tard : "Au Bayern, nous devons avoir une philosophie différente : nous ne voulons pas de ça, nous ne pouvons pas faire ça." Même quand la question ne tourne pas autour du club de Nasser Al Khelaifi, les comparaisons pleuvent. "Nous n'allons pas payer le type de salaire offerts par Manchester City ou le PSG, affirmait Rummenigge à l'évocation de la prolongation de Robert Lewandowski. Nous donnons de très bons salaires, mais ces clubs offrent des salaires fous. Et ce n'est pas comme ça qu'on gagnera plus de trophées."

Les dirigeants bavarois supportent mal l'arrivée des nouveaux riches que représentent le PSG et Manchester City. Alors que les deux clubs veulent aussi se tailler une part du gâteau en Ligue des champions, Hoeness et Rummenigge représentent un football conservateur et moralisateur, où leur seule stratégie économique devrait faire figure de modèle. Défendant tour à tour un fair play financier plus strict et parfois même l'installation d'un salary cap, les deux hommes n'hésitent jamais à exprimer tout le mal qu'ils pensent des dépenses XXL du PSG. Gagner en Bavière serait plus qu'un résultat sportif. Il serait aussi une revanche médiatique et égotique pour les décideurs parisiens et leurs supporters.

 Plusieurs joueurs doivent donner une réponse majeure 

Si le PSG est cité de tous comme l'un des favoris à la victoire finale, grâce à un début de saison séduisant, à la fois en Ligue des champions et en Ligue 1, certaines réponses ne peuvent arriver qu'avec les grands chocs. Ceux où l'énorme pression peut avoir un effet exaltant ou à l'inverse inhibant pour les 22 acteurs. Ce match, quelques jours après une défaite surprise à Strasbourg en championnat (2-1) arrive à point nommé. Dans un championnat qui apparaît de plus en plus trop grand pour lui, le PSG n'a pas de nombreuses occasions de s'étalonner face à un adversaire de haut niveau. Ce sera le cas face au Bayern.

Recruté pour parvenir à enfin décrocher le Graal, Neymar doit s'affirmer comme le leader de son équipe. Alphonse Areola sera lui certainement sollicité et devra donner des garanties. Le milieu de terrain Draxler-Rabiot-Verratti, séduisant en championnat et face à Anderlecht et au Celtic, va cette fois se frotter à ce qui se fait de mieux en Europe. L'intensité risque également d'être toute autre avec une équipe habituée à rythmer ses matches avec Heynckes à ses commandes.

Il y a plus d'une bonne raison pour le PSG de livrer une prestation majeure ce mardi soir à Munich (20h45). Que les arguments soient sportifs, psychologiques ou stratégiques, le club parisien va livrer des premières réponses ce mardi soir. De quoi ajouter un surplus de pression à un match déjà capital.

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