Rennes-Amiens : James Léa Siliki, de l'éclosion à la confirmation

BeSoccer il y a 6 années 949
James Lea Siliki, Rennes, Ligue 1. GOAL

Titulaire au milieu de terrain depuis quelques matches, James Léa Siliki s'affirme comme un élément important de l'équipe dirigée par Sabri Lamouchi.

Le football, c'est un peu comme les jeux vidéos. Les joueurs passent les niveaux, poussent la porte des défis et cherchent l'évolution. Pour James Léa Siliki (21 ans), l'histoire est d'autant plus belle qu'il n'était pas titulaire en début de saison. Repositionné au cœur du jeu, à son poste de prédilection, le natif de Sarcelles vient d'enchaîner six titularisations dans l'axe, aux côtés de Benjamin André. "C’est un joueur différent, qu’on n’avait pas à ce poste, souffle son partenaire et capitaine. Il est très élancé, prend beaucoup d’initiatives. Il a un bon pied gauche, mais il faut lui laisser du temps. Ce n’est pas facile d’assumer ce rôle de titulaire. Il va monter en puissance petit à petit." Déjà utilisé à la fin de l'ère Gourcuff, James Léa Siliki l'est tout autant avec Sabri Lamouchi. Une suite logique pour celui qui a connu sa première titularisation dans l'élite le 14 octobre à Guingamp, neuf mois après ses débuts en Ligue 1.

C'est justement à Guingamp, où il a poursuivi son apprentissage d'août 2011 à juin 2014, que l'ancien joueur du PSG aurait pu faire ses débuts en professionnel. "Il voulait rester, mais le club ne lui a pas proposé de contrat stagiaire", souffle un proche. Une opportunité pour le Stade Rennais et Laurent Huard, l'ancien entraîneur de la réserve, qui se souvient très bien de ses premiers pas au centre de La Piverdière. "Il est arrivé avec moi dans le groupe Espoirs. On a eu un très bon contact. Il avait déjà beaucoup de qualités, mais devait être canalisé par rapport à son poste. Il y a eu beaucoup d'interrogations et de recherche pour savoir où James pourrait s'exprimer le mieux", raconte celui qui a rejoint le Paris Saint-Germain par la suite.

"Un mix entre Matuidi et Kondogbia"

"Je n'avais aucune certitude sur son poste. La seule certitude que j'avais, c'était son envie de travailler", précise Laurent Huard, qui décrit un joueur "à l'écoute et intelligent, avec lequel il est possible d'échanger". L'ancien formateur du club breton ajoute : "À un moment donné, on réfléchissait à le mettre à un autre poste, notamment celui de latéral gauche, pour partir d'un peu plus loin parce qu'il a un gros volume de jeu, des jambes et qu'il peut se projeter vite vers l'avant." Une problématique qui s'est vérifiée en professionnel. D'abord utilisé sur l'aile gauche, et même à droite, James Léa Siliki a fini par revenir dans l'axe. "Après Rennes-Bordeaux (03/11), Christian Gourcuff lui a dit : 'je crois qu'on a trouvé ton poste'. Mais ce n'est pas un ailier. C'est un pur milieu relayeur. Il a dépanné sur l'aile parce que le coach avait besoin de son pied gauche, mais depuis qu'il a 12 ans, il joue milieu axial", rappelle son entourage.

Resté très proche de Marcus Coco à Guingamp, James Léa Siliki trace sa route dans la région voisine. Pour Laurent Huard, le 4-2-3-1 installé par Sabri Lamouchi devrait lui permettre d'exprimer au mieux ses qualités : "Dans un 4-4-2, il a le profil idéal pour jouer sur un côté et rentrer à l'intérieur, mais dans un 4-3-3 ce n'est pas le joueur le plus percutant et dribbleur. Au cœur du jeu, c'est un très bon joueur, qui bonifie l'équipe et lui apporte un plus." "C'est un mix entre Matuidi et Kondogbia", ajoute un membre de son entourage. Ce à quoi Laurent Huard répond : "Il a peut-être moins de qualités de récupérateur que Matuidi et moins de puissance que Kondogbia, mais il a quelque chose en plus, c'est qu'il peut être buteur."

Pour l'instant, James Léa Siliki n'a pas trouvé le chemin des filets en Ligue 1, mais il n'hésite pas à prendre sa chance en dehors de la surface. Le gardien bordelais Benoît Costil et le Nantais Cyprian Tatarusanu l'ont notamment privé de sa première réalisation dans l'élite, au Roazhon Park. Des situations que le jeune rennais a certainement revu et commenté avec ses deux frères. "Les soirs de match, l'un va au stade et l'autre regarde à la télé. Ils observent et debriefent tout ça ensemble après. Quand tu écoutes James parler de ses matches, tu as l'impression d'entendre un coach", explique un proche de celui qui a prolongé avec le Stade Rennais jusqu'en 2021 en fin de saison dernière. Laurent Huard, lui, estime que son ancien protégé "doit encore gagner en calme et sérénité sur certaines situations, sans s'éparpiller, pour passer une nouvelle étape". Un défi tout trouvé pour parfaire son évolution et confirmer.

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