"Notre seule envie, c'est de rejouer au football"

BeSoccer il y a 3 années 519
Bourigeaud veut reprendre le football. AFP

Le milieu de Rennes Benjamin Bourigeaud a retrouvé avec plaisir le ballon à l'entraînement mais a des fourmis dans les jambes, comme nombre de ses coéquipiers, et n'attend qu'une seule chose : "rejouer au football", explique-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Rennes a repris l'entraînement la semaine dernière, comment cela se passe-t-il ?

"Habituellement on arrivait le matin, on déjeunait tous ensemble, ensuite on travaillait en salle tous ensemble pour aller ensuite sur le terrain tous ensemble. Là c'est différent, c'est par petits groupes. On arrive le matin au centre d'entraînement. Il y a une prise de température dès l'entrée du centre. On arrive déjà habillés, on repart habillés, on se douche chez nous (...). C'est compliqué de ne pas pouvoir rejouer correctement au football mais il y a une organisation qui a été faite pour qu'on puisse retrouver les sensations. Les changements de direction, les appuis... Sur des terrains, avec des crampons."

Quel effet cela vous fait ?

"Ça fait du bien au moral de pouvoir retoucher un peu de ballon (...)! Même si on n'a toujours pas de jeu, toujours pas de contacts. L'essentiel est qu'on ait pu se retrouver, même à distance. Pendant deux mois, ça a été compliqué d'être privés de notre quotidien. Même si quand on voit les personnes qui se battaient au quotidien contre ce virus, et qui se battent encore d'ailleurs, je sais que nous les footballeurs, on est des privilégiés."

Qu'avez-vous ressenti ce week-end en assistant à la reprise du championnat allemand ?

"C'est assez particulier... En plus à la télé ça fait assez drôle. On a toujours l'habitude de voir des matches de foot avec des stades pleins, des ambiances. Là on aurait dit un match amical, même si pour eux ça comptait (...). En tant que joueur et compétiteur, on a envie d'être à leur place. On est footballeurs avant tout et notre seule envie, c'est de rejouer au football. Mais après, il y a des risques liés à l'épidémie. Il y a tout un système médical, et le gouvernement, et la Ligue, qui ont décidé cet arrêt. Nous, on n'a pas le choix."

Certains joueurs s'étaient dits inquiets à l'idée de reprendre...

"Avec deux mois d'arrêt, les risques de blessures augmentent, donc c'est sûr que si c'est pour revenir et se blesser, c'est moyen."

Comment abordez-vous la saison prochaine, avec la Ligue des champions en ligne de mire ?

"Ça fait trois ans que je suis à Rennes, trois ans que le club évolue. Je ne vois pas pourquoi du jour au lendemain ça s'arrêterait. On est sur une forme de progression depuis des années maintenant. On travaille dur au quotidien pour avoir les meilleurs résultats possible et être le plus performants possible. Après (...), je ne sais pas de quoi est fait demain. Je ne sais pas dans quelles conditions on va reprendre. C'est un peu flou mais nous on évolue au jour le jour et on voit ce qui se passe et on s'organise pour pouvoir reprendre de la meilleure façon possible."

Votre nom est parfois évoqué pour le mercato de cet été...

"J'ai prolongé à Rennes jusqu'en 2023. On ne sait pas de quoi est fait l'avenir mais je suis très bien dans ce club. Je suis arrivé d'un club de Ligue 2 (Lens en 2017, NDLR), j'ai signé à Rennes pour continuer ma progression. Chaque année on arrive à franchir des caps supplémentaires (...) C'est un club qui avait une image qui n'était pas celle qu'il méritait. Là ça fait quelques années qu'on montre que le Stade Rennais fait partie des grands clubs de Ligue 1."

Propos recueillis par Fanny CARRIER pour l'AFP.

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