Roma-Lazio : Immobile inébranlable ?

Traumatisée par son élimination en barrages de la Coupe du Monde 2018, l’Italie s’apprête à renouer avec la Serie A à l’occasion du derby romain, samedi, en ouverture de la 13e journée de championnat. Impuissant lors de la débâcle, l’attaquant Ciro Immobile devra pourtant retrouver sa forme rayonnante en club pour oublier et s’imposer comme l’attaquant de demain, indispensable à la 'Squadra Azzurra'.

Tel un lendemain de beuverie pour oublier, l’Italie s’est réveillée mardi avec un mal de tête, des relents et une nausée qui risquent de perdurer jusqu’au soir du 15 juillet 2018. Éliminée par la Suède en barrages de la Coupe du Monde 2018 (0-1, 0-0), la 'Squadra Azzurra' manquera la grand-messe mondiale pour la 1ère fois depuis 1958. Un drame national que ne sauraient apaiser le départ tant attendu du sélectionneur honni Giampiero Ventura, l’espoir qu’il soit remplacé par le plébiscité Carlo Ancelotti ou la reprise de sa Serie A, qui offre pourtant un derby romain en ouverture de la 13e journée, samedi. Il lui faut, malgré tout, tourner la page. Et cela concerne aussi son attaquant, Ciro Immobile.

L’homme-clé de Ventura

Joueur le plus utilisé (15 matches) et meilleur buteur (6 buts) de l’Italie sous l’ère Ventura, son ex-entraîneur au Torino, l’international italien n’a étonnamment pas pesé lors de cette double confrontation face à la Suède (180 minutes jouées, 4 tirs, 1 cadré). Un comble pour le joueur impliqué dans le plus de buts dans les 5 grands championnats européens cette saison, un but toutes les 49 minutes, qui s’est montré décisif lors de 9 de ses 11 matches de Serie A 2017/18, et qui enchaîne un 2e exercice de haut vol, après ses 23 buts en championnat la saison passée, inédit pour un joueur du Latium depuis Hernan Crespo en 2000/01 (26). Mais le Napolitain n’en est pas à son 1er coup d’arrêt, bien au contraire.

Car s’il y a bien quelque chose qui n’est pas Immobile chez Ciro, c’est sa trajectoire. Révélé au cours de l’exercice 2011/12 sous la houlette de Zdenek Zeman en compagnie de Marco Verratti et Lorenzo Insigne, Ciro Immobile avait contribué au titre de Pescara en Serie B, dont il avait fini meilleur buteur (28 buts), lui permettant d’accéder à la Serie A. Passé ensuite au Genoa, où l’instabilité sportive est un art de vivre, il avait eu beaucoup de mal à s’adapter à l’élite du football italien, avant de marcher dessus sous les couleurs du Torino et de finir de nouveau meilleur buteur du championnat avec 22 réalisations. Le joueur post-formé à la Juventus était même rentré dans le club fermé des joueurs ayant fini meilleur buteur de Serie A et de Serie B.

La Lazio pour oublier

Mais malgré son titre de Capocannoniere et sa participation à la Coupe du Monde 2014 (88 minutes sur 2 matches), il n’a pas réussi à franchir le cap qu’il s’était fixé en rejoignant le Borussia Dortmund. Pas plus à Séville, avant de plier bagages et de revenir au bercail, au Toro, puis de rejoindre la capitale. "La Lazio a été une occasion en or de me relancer après deux années difficiles, a-t-il confié au site de l’UEFA. C'est comme si on m'avait donné une 2e chance que je ne voulais et que je ne veux absolument pas laisser passer."

Prolongé jusqu’en 2022 après que les 'Biancocelesti' aient refusé une offre de 70 millions d’euros du club chinois du Shanghai Sipg, homme-clé de son entraîneur Simone Inzaghi, Ciro Immobile va donc devoir une nouvelle fois forcer son destin pour s’inscrire dans les plans du nouveau sélectionneur, surtout s’il se nomme Carlo Ancelotti, qui le connaît moins bien que Giampiero Ventura. Son salut passe par la Lazio avant, peut-être, que celui de l’Italie ne passe par lui dans ce chantier immense qui s’annonce pour la Nazionale.