Vincent Demarconnay, Paris FC : "On ne peut pas se permettre de rêver"

BeSoccer il y a 6 années 1.1k
Vincent Demarconnay, Paris FC. GOAL

Vincent Demarconnay, le gardien du Paris FC, se réjouit d'être sur le podium (3e), mais ne fait pas d'une montée en Ligue 1 un objectif pour autant.

Alors qu'il devait évoluer en National cette saison, le Paris FC a profité de la rétrogradation administrative de Bastia pour accéder à la Domino's Ligue 2 l'été dernier. Trois mois plus tard, le club francilien se retrouve sur le podium (3e), à 4 points du leader, le Stade de Reims. Une juste récompense pour Vincent Demarconnay (34 ans) et ses partenaires, vainqueurs de 7 de leurs 12 premiers matches de championnat. Le gardien et capitaine du PFC rappelle toutefois que l'objectif du club reste le maintien.

Parier sur un podium pour le Paris FC après 12 journées pouvait paraître incroyable en début de saison. Êtes-vous surpris aujourd'hui ?

Si on nous avait dit ça au moment du repêchage, on aurait eu du mal à le croire, forcément. Le groupe a été bâti pour jouer le haut de tableau en National et au final, avec cet effectif, on fait de bonnes choses en Ligue 2. L'histoire est belle, mais on n'a pas le sentiment que c'est inespéré non plus. Les points qu'on a aujourd'hui, on ne les a pas volés.

Nombreux étaient ceux à vous annoncer morts avant même que le championnat ne commence. Cela vous a-t-il vexé ?

On n'a jamais eu à l'esprit de faire taire les gens qui disaient qu'on était morts d'avance. On s'attendait à un championnat difficile, et il le sera. Notre effectif est assez inexpérimenté à ce niveau, mais on a su combler ce déficit avec beaucoup d'envie et de solidarité. Des vertues qui font que le groupe est fort aujourd'hui.

Vous comme Fabien Mercadal, l'entraîneur, mettez régulièrement en avant cette notion de groupe. Est-ce vraiment ça qui fait la force du Paris FC ?

C'est notre force depuis qu'on a inversé la tendance la saison dernière. On a touché le fond mi-décembre en étant avant-dernier de National. Il y a eu une grosse prise de conscience du groupe et même s'il y a eu du changement, ceux qui n'étaient pas là l'année dernière se sont imprégnés de tout ça pour nous permettre de rester dans une certaine continuité.

On ne peut donc pas parler uniquement d'effet Mercadal, arrivé cet été à la place de Reginald Ray...

Il a quand même une grande part de responsabilité dans notre réussite. L'effectif a été remodelé en grande partie, beaucoup de choses ont changé. Il a su s'appuyer sur ce qu'on faisait de bien la saison dernière, tout en mettant sa patte. Lui comme nous, on prend ça comme une chance d'être en Ligue 2. On a envie de la saisir, de montrer qu'on a le niveau pour remplir l'objectif du club qui est de se maintenir cette saison, et pour le moment ça fonctionne.

"Par expérience, je sais qu'on va connaître des périodes plus difficiles" Certains observateurs doutent encore de votre capacité à tenir la cadence, qu'avez-vous à leur répondre ?

C'est logique. Même nous, on ne sait pas trop jusqu'où on est capable d'aller. Être troisième après 12 journées ne nous donne aucune garantie sur notre classement à la 38e. Aujourd'hui, on parle de nous comme la bonne surprise du championnat. D'autres imaginent qu'on peut se mêler à la montée, mais ce n'est pas quelque chose auquel on pense.

À aucun moment, vous ne vous êtes donc mis à rêver...

Ah non, aucun ! Par expérience, je sais qu'on va connaître des périodes plus difficiles. On ne gagnera peut-être pas, on aura du mal, moins de réussite. On ne peut pas se permettre de rêver, on sait d'où on vient, on sait qui on est. On ne se prend pas pour d'autres. Il y a tellement de grosses équipes dans ce championnat. Le mieux, c'est de se focaliser sur soi, de prendre les points, et plus vite on atteindra les 42, mieux on se portera.

Avez-vous senti un changement d'attitude chez vos adversaires ? Peut-être vous craignent-ils un peu plus...

Je n'ai pas ressenti de grosse différence, mais j'imagine que les équipes nous regardent autrement. Au début, peut-être que certains adversaires se disaient qu'il fallait absolument gagner contre le PFC. Mais depuis le début de la saison, plusieurs joueurs m'ont dit qu'on avait une belle équipe. Peut-être ne le savaient-ils pas avant... L'effet de surprise s'est déjà estompé et le championnat est tellement homogène que personne ne peut se permettre de prendre un adversaire à la légère.

"Dans d'autres clubs, on se serait peut-être fait insulter..." Pour vous, qui avez connu énormément de choses en 9 ans au Paris FC, ça doit être un immense plaisir de le voir là actuellement...

Forcément ! Je suis plus que ravi de voir le PFC si bien classé en Ligue 2. Il y a deux ans, on était monté, je n'avais pas eu l'occasion de jouer. Le club s'était ramassé et cette année l'histoire est différente. On est parti sur d'autres bases. On s'est rendu compte que le plus important, c'était le groupe, et tout ça c'est ce qu'on veut mettre en avant.

Quand on parle de groupe au PFC, on peut presque englober le staff, les dirigeants, les supporters et les bénévoles. On sent une atmosphère positive à tous les étages...

C'est exactement ça. Même l'année dernière, quand on était dans le trou, les supporters sont restés hyper positifs, et nous, les joueurs, on n'a jamais lâché. Dans d'autres clubs, on se serait peut-être fait insulter. À juste titre, hein ! Mais ça nous a aidé à vouloir leur rendre tout ce qu'ils nous ont donné.

Que pensez-vous justement de l'ambiance à Charléty ? 

On aimerait qu'il y ait plus de monde, que ce stade soit plus adapté au foot, mais nos deux groupes de supporters font du bruit. On ne s'en rend pas toujours compte à la télé, mais ce sont des vaillants. À chaque match à l'extérieur, ils sont là. Nous, on a envie de leur faire plaisir et l'atmosphère positive dont vous parliez aide aussi à créer une dynamique qui doit permettre au club de progresser pour continuer à grandir.

On a souvent dit que le Paris FC aurait du mal à passer ce palier pour exister dans l'ombre du PSG et devenir le deuxième club de Paris. Qu'en est-il aujourd'hui ?

On est sur la bonne voie, mais ça ne se fera pas en une saison pour autant. On dit qu'il n'y a pas assez de monde à Charléty, mais attirer un public, développer son image, ça se fait en plusieurs années. Moi, par exemple, si je me balade dans Paris et que je dis à quelqu'un de lambda que je suis footballeur au Paris FC, il ne connaîtra sûrement pas. Bien sûr, si un jour le club est amené à monter en Ligue 1, ça ira plus vite. Mais le projet du deuxième club à Paris dont on parle au PFC, c'est un projet à moyen, long terme.

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