Après son match face à l'Irlande, Corentin Tolisso sème un peu plus le doute

Sa dernière titularisation remontait au déplacement en Allemagne au mois de novembre dernier (2-2) mais l'impression laissée par Corentin Tolisso était déjà la même : celle d'un joueur capable de se hisser parmi les titulaires en puissance de l'équipe de Didier Deschamps. Lundi soir, pour le premier match de préparation des 'Bleus' face à l'Irlande, le milieu de terrain du Bayern Munich a confirmé qu'il pouvait évoluer à ce niveau de manière régulière. "C'est bien pour lui et pour l'équipe, remarquait sobrement Didier Deschamps en conférence de presse. Coco reste sur de très bonnes performances avec nous et il a confirmé ce soir qu'on pouvait compter sur lui." Sur ses 99 ballons joués face à l'Irlande, Corentin Tolisso a presque tout montré de ses qualités ; de la récupération (il a récupéré 8 ballons soit le total le plus élevé, ndlr) à sa capacité à éclairer le jeu des siens. À l'aise dans la relation technique avec les offensifs, adroit dans le jeu long et rigoureux dans le placement, l'ancien Lyonnais prend de plus en plus de place dans l'entrejeu des 'Bleus'.
Un milieu à trois pourrait le propulser
Aligné à son poste de prédilection dans une position de relayeur soutenu par une sentinelle, Corentin Tolisso a fait preuve d'une grande activité (voir schémas ci-dessous) même si c'est avant tout la justesse de ses choix et leur application qui ont marqué une excellente prestation d'ensemble. Intelligent et généreux dans les phases sans ballon, ses projections lui ont également permis de se trouver dans la zone de vérité d'où il aurait même pu marquer un but si sa frappe en première intention sur un service de Sidibé n'avait pas rencontré le poteau de Doyle. Dans la même configuration dont il a l'habitude en Bavière, Corentin Tolisso peut exprimer à loisir toutes les facettes de son jeu. "Coco a fait un super match mais pour moi ce n'est pas étonnant, concédait Nabil Fekir en zone mixte. Je pense qu'il est devenu plus mature au Bayern. Jouer avec de grands joueurs aide à progresser". Bien entouré aussi en Bleu, l'ancien lyonnais se fait une place qui pourrait tout de même dépendre en grande partie du système de jeu préféré par Didier Deschamps.
Même si ses prestations lui apportent beaucoup de crédit depuis l'automne dernier, Corentin Tolisso reste soumis à la concurrence de Paul Pogba qu'il est difficile d'imaginer ailleurs que sur le terrain, à l'instar de N'Golo Kanté. Si Didier Deschamps décidait de réduire la voilure au milieu pour évoluer avec un double pivot dans l'entrejeu, ces deux-là seraient très certainement l'idée de base du sélectionneur. "J'aurais des choix à faire, ça ne concerne pas que Paul Pogba, rétorquait-il après la victoire. Ce sont des registres, des associations... J'ai beaucoup de milieux de terrain qui peuvent être titulaires et cela peut changer d'un match à l'autre". Le suspense sera donc maintenu, au moins jusqu'à vendredi prochain et le match face à l'Italie. "L'avantage d'avoir trois milieux de terrain, c'est que ça donne un peu plus de garanties dans la transmission de la phase offensive à la phase défensive et inversement. C'est un secteur de jeu où il peut y avoir beaucoup de monde selon les adversaires", expliquait le sélectionneur la semaine passée. Lundi face à l'Arabie Saoudite (2-1), la Nazionale de Roberto Mancini évoluait bien avec trois milieux de terrain... de quoi pousser Deschamps à reconduire le même schéma ? Probable. Avec une nouvelle titularisation de Corentin Tolisso ? Possible. La réponse qui sera donnée à ces deux questions en dira un peu plus sur le statut auquel peut désormais prétendre le Munichois.
Julien Quelen, au Stade de France.