Le verdict est tombé lundi, en fin de journée. Réunie exceptionnellement suite aux événements survenus dimanche lors de Saint-Etienne-PSG, la Commission de discipline de la LFP a prononcé une mesure de huis-clos total à titre conservatoire du Stade Geoffroy-Guichard, ouvrant une instruction sur la soirée. Une décision immédiate alors que plusieurs débordements ont eu lieu en marge de la rencontre.
Dans son communiqué, la LFP parle de "faits particulièrement graves". Elle évoque "l'usage massif et les jets d’engins pyrotechniques", qui ont animé une bonne partie du match, à l'occasion des 20 ans de l'Avant-Garde des Magic Fans.
Le service de sécurité de l'AS Saint-Etienne s'attendait à l'utilisation de nombreux fumigènes. Mais sûrement pas dans de telles proportions. Dans les échanges avec les supporters, il n'avait jamais été question de feu d'artifice. Pourtant, deux feux d'artifice ont été déclenchés, et près de 300 fumigènes.
Avant le coup d'envoi, les Ultras stéphanois sont allés jusqu'à forcer les entrées du stade, blessant plusieurs stadiers. Lundi soir, on dénombrait une quinzaine de stadiers blessés au moment des entrées, côté Green Angels, et deux blessés du côté des Magic Fans. Trois stadiers ont également été touchés par des jets de pétards des supporters parisiens en direction du Kop Nord. Et ce n'est pas tout ! Les débordements se sont poursuivis à la fin du match, entre stadiers parisiens et stadiers stéphanois. Ces derniers, très remontés, après avoir reçu des piles, des briquets et des bouteilles d'urine pendant une bonne partie de la rencontre, s'en sont pris directement aux supporters du PSG, avant de s'expliquer avec leurs homologues du club de la capitale. Une scène surréaliste.
Selon nos informations, 26 sièges cassés par les Parisiens ont par ailleurs été jetés en direction des supporters de l'ASSE, et des stadiers. Tout un lot d'événements qui interroge sur les moyens mis en œuvre dimanche afin d'assurer la sécurité des acteurs, et des spectateurs.
L'ASSE réclamait plus de forces policières, le PSG sanctionné aussi ?
Rappelons que trois semaines auparavant, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait signé une circulaire pour limiter les arrêtés préfectoraux d'interdiction et d'encadrement de déplacement des supporters. La Préfecture de la Loire, en accord avec les deux clubs, s'était alors prononcée en faveur du déplacement de 980 supporters du PSG, nécessitant le déploiement des forces de l'ordre. Mais justement, pour l'AS Saint-Etienne, c'est sur ce point qu'il y a un couac.
En interne, on regrette le faible nombre de fonctionnaires réquisitionnés sur ce match jugé à risques. Près de 150 au total. Soit 50 de moins que la saison dernière, pour le même match, alors qu'il y avait moins de 500 supporters parisiens la fois passée. Dans son communiqué lundi soir, le club stéphanois parlait juste de "sanction collective qui pénalise tout le stade", à propos de la décision de la LFP, et rappelait que près de 500 agents étaient mobilisés, regrettant l'agression dont certains ont pu être victimes.
"Avec la nouvelle circulaire, on a privilégié la venue des Parisiens, dont l'arrivée et le départ se sont bien passés, mais au dépend de la sécurité des autres personnes", précise pour 'Goal' un membre du board stéphanois. Il indique que "le ministère de l'Intérieur n'a pas attribué le nombre de forces de l'ordre nécessaire à la bonne organisation de la rencontre, pour la sécurisation de tous les publics." Et que par conséquent, "la police nationale n'a pas pu soutenir le club dans ses missions de sécurité, notamment au niveau des tribunes Ultras." Un discours que l'ASSE devrait soutenir le mercredi 8 janvier, lors de sa prochaine audition à la Ligue.
Les dirigeants stéphanois seront reçus jeudi à la Préfecture. Quant aux Parisiens, ils risquent aussi une sanction auprès de la Ligue qui enquête actuellement sur le jet d'une quinzaine de pétards en direction des supporters de l'ASSE. Quoi qu'il en soit, avant que le verdict final ne soit rendu, Saint-Etienne devrait jouer a minima un match à huis clos total dans son enceinte. Le 11 janvier, contre Nantes. Et la sanction pourrait s'alourdir à deux matches si les Verts venaient à se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue, en battant Nîmes ce mardi, et que le tirage au sort les fasse jouer à domicile.
Toujours selon 'Goal', le club du Forez envisage de prendre des mesures vis à vis des groupes qui ont commis des violences sur les agents de sécurité. Reste à savoir sous quelles formes. Côté Paris Saint-Germain, pour le moment, c'est silence radio.