Lyon – Marseille n’a pas pu se disputer ce dimanche. Après 4 minutes, suite à un jet de bouteille sur Dimitri Payet, la rencontre est interrompue et elle n’a jamais repris. Pourtant, l’arbitre avait demandé au bout d’une heure et trente minutes que les acteurs reviennent sur la pelouse. Les Marseillais ont refusé et c’est pourquoi il y a eu arrêt définitif. Au coup de sifflet final, Ruddy Buquet est venu s’expliquer sur ce revirement de situation, tandis que les deux présidents ont fait part de leurs points de vue respectifs.
Jean-Michel Aulas (président de l'Olympique Lyonnais, Amazon Prime Vidéo) : "C’est une situation assez paradoxale. La bouteille lancée sur Dimitri Payet a créé une situation incroyable. La sécurité a interpellé l’individu. Il était seul, pas en relation avec les groupes de supporters. On avait avec le préfet imaginé que le match puisse reprendre. L’arbitre avait décidé la reprise du match. Quand Mr Buquet est venu annoncer cela aux joueurs, entraîneurs, capitaines, il y a eu une réaction violente de la part des Marseillais. Ils ont demandé que l’arbitre vienne prendre des nouvelles de Dimitri (Payet). Le médecin de l’OL m’a confirmé qu’il y avait plus de peur que de mal. Il y a eu un tel mouvement réactions des Marseillais que Mr Buquet a demandé à revoir le préfet et inverser sa décision. La décision de Mr Buquet est incompréhensible. Cependant, on n’a pas a déjugé de sa décision. On est bien organisé sur le plan de la sécurité, l’auteur indépendant a été incarcéré, on pensait que le match pouvait reprendre. On s’est réuni pendant une heure (…), c’est bien Mr Buquet qui a pris la décision. Il n’y avait aucun risque de nouveaux jets de projectile. Je vous l’ai dit, l’auteur a été appréhendé. La longueur de la décision est incompréhensible. On n’aurait pas du dire au public qu’on pouvait reprendre, mais qu’on n’a pas pu sous la pression des dirigeants de l'OM. On a demandé un constat précis des dégâts. Ça n’est pas quelque chose qui doit être sanctionné sur place, même si on est catastrophé. Il faut raisonner de manière objective et rationnelle. Quand l’arbitre prend la décision de reprendre le match, au vu des informations données (des boucliers dans les angles etc) … je ne critique pas le premier arrêt. Ce que je critique, c’est le changement de décision. Il y avait le délégué, l’arbitre, le préfet, Pablo Longoria. C’est la réaction marseillaise qui a fait changer d’avis l’arbitre."
Pablo Longoria (président de l'Olympique de Marseille, Amazon Prime Vidéo) : "Le club a dit dès le départ que c'était à l'arbitre de prendre la décision. On a demandé à l'arbitre d'aller voir l'état psychologique de nos joueurs. Il n'a pas souhaité les voir. Dimitri Payet est touché psychologiquement. Personne qui aime le football peut être content ce soir. C’est pas agréable de voir cela. (...) On doit se poser des questions car c’est pas normal toute cette violence dans le football. Le spectacle doit être sur le terrain. On doit prendre du plaisir à jouer au football, pas à parler de tout ça. Après une telle soirée, je pense qu'on peut demander à réfléchir tous ensemble pour qu'un tel incident n'arrive plus. On doit réfléchir à ce qu'il s'est passé. On respectera les décisions de la Ligue."
Ruddy Buquet (arbitre de la rencontre sur Amazon Prime) : "On aurait voulu que ça se passe autrement. Ma décision sportive a toujours été de ne pas reprendre. Il a été évoqué des risques de troubles à l’ordre public. Je maintiens que ma décision était de ne pas reprendre. Ma décision était d’arrêter la rencontre pour des raisons sportives évidentes. Il y a beaucoup de considérations à prendre en compte, mais la décision in fine, c’est moi qui l’ai prise. Il y a une première étape faite avec une annonce micro. La seconde étape, c’est le retour aux vestiaires. On se doit de protéger les acteurs du monde du football. Nous sommes les premiers garants de leur sécurité. Il y a tellement de paramètres à prendre en compte : un stade plein, l’évacuation des joueurs … une commission va se réunir et des décisions seront prises. Le monde du sport attend d’autres actes. Les décisions sont importantes à prendre, et je les assume complètement."