"J'ai dit aux joueurs : aujourd’hui, je ne peux vous promettre que du travail et de la souffrance. Peut-être qu'un jour on va rigoler...", avait déclaré Halilhodzic lors de sa présentation. Eh bien, ça a rigolé plus vite que prévu.
Coup sur coup, Toulouse (4-0), Amiens (2-1), Montpellier (3-0) ont cédé sous les assauts d'un secteur offensif qui était pourtant le point faible du FC Nantes depuis son retour dans l'élite.
Il faut remonter à novembre 2000, saison du dernier titre de champion pour retrouver 9 buts sur 3 rencontres de 90 minutes consécutives en Ligue 1.
"Ça a été un très grand joueur, un très grand attaquant donc évidemment on l'écoute attentivement car il peut nous donner beaucoup de conseils, qui peuvent nous servir", a récemment expliqué Emiliano Sala qui connaît la période la plus faste de sa carrière avec 9 buts toutes compétitions confondues en autant de matches disputés.
Sa réputation d'entraîneur prudent ne serait-elle qu'un affreux malentendu ?
Courir mieux pour jouer mieux
"Je suis un ancien attaquant, j'ai envie que l'on marque beaucoup de buts. Mais 90% des succès viennent à la base d'une très bonne assise défensive", a-t-il rassuré en conférence de presse vendredi.
Si l'on met de côté le premier match raté à Bordeaux (3-0) cinq jours après sa nomination, la performance défensive de Nantes, qui n'a pris qu'un but en trois matches contre 13 en 8 rencontres sous Miguel Cardoso, est d'ailleurs tout aussi remarquable que ses prouesses offensives.
"J'aime beaucoup le travail que l'on fait avec lui (...). On a beaucoup changé dans la mentalité, le travail et l'intensité. On se sent bien physiquement et mentalement", a jugé le stoppeur brésilien Diego Carlos, redevenu le robuste rempart des deux dernières saisons.
Si le Bosnien a fait du travail athlétique une de ses priorités, estimant ses joueurs légers dans ce domaine, ce n'est pas tant la quantité que la qualité des déplacements et des efforts qu'il a amélioré.
Sans vouloir diminuer son implication, son dialogue constant avec les joueurs pour expliquer à chacun son rôle, ni son souci des détails, on pourrait presque dire que ce n'était pas très compliqué de remettre d'équerre le système prôné par Miguel Cardoso, resté arc-bouté sur ses idées excessivement ambitieuses jusqu'au bout.
Révolution au recrutement
Des latéraux moins hauts, un Valentin Rongier un peu plus bas également, pour lui permettre d'avoir le jeu devant lui, des défenseurs autorisés à jouer long quand il le faut : les ajustements tactiques du nouveau coach n'ont rien de révolutionnaire même si les résultats sont spectaculaires.
Fini aussi les longues phases stériles de possession, style handball. Avec Halilhodzic, place aux transitions offensives rapides, à la percussion, ce qui colle bien davantage aux qualités de son effectif.
Alors que Nantes avait 57% de possession de balle sous Cardoso, il n'affiche plus que 43% sur les trois derniers matches de L1.
Évidemment, c'est sur la durée qu'il faudra mesurer l'apport de Vahid Halilhodzic, qui a presque toujours réussi ses entrées en scène mais beaucoup plus rarement ses sorties.
En attendant, il semble vouloir imprimer sa marque au-delà du seul terrain, puisqu'il a obtenu de la direction du club la constitution d'une vraie cellule de recrutement.
"On va se renforcer dans le secteur du recrutement afin qu'il soit plus performant", a-t-il expliqué.
"On prendra des gens compétents qui pourront apporter au FC Nantes". Voilà qui serait effectivement une révolution.