Certes, la saison est loin d'être finie et la 7e place actuelle avec 28 points n'a rien de déshonorant, correspondant au potentiel de l'équipe.
Mais à mi-parcours, c'est un sentiment d'inachevé qui prédomine, même si Christian Gourcuff avait d'emblée refusé tout objectif chiffré.
Le Breton était venu donner une identité de jeu à une équipe qui en manquait cruellement depuis plusieurs années, et cette mission est plutôt en bonne voie. La "patte" Gourcuff est déjà clairement reconnaissable.
Rennes a offert quelques séquences de jeu de très grande qualité lors de la phase aller, inscrivant des buts remarquables, comme celui pour ouvrir le score contre Toulouse au bout de 42 secondes, après 11 passes entre 8 joueurs différents le 25 novembre.
Malheureusement pour les Bretons, ces phases maîtrisées n'ont été qu'intermittentes, et l'irrégularité est aussi l'une des marques de fabrique rouge et noire.
Ces défaillances se traduisent d'ailleurs dans la différence de comportement entre des prestations convaincantes à domicile (23 points pris sur 30 possibles), qui le sont beaucoup moins à l'extérieur (5 sur 27).
Rennes est aussi parfois passé spectaculairement à côté de ses matches, comme lors de la défaite chez la lanterne rouge, Lorient (2-1) ou en Coupe de la Ligue à Monaco (7-0), certes avec une équipe bis.
"Ça fixe aussi nos limites", a reconnu le coach après la première défaite à domicile de Rennes contre Bastia (1-2), lors de la 18e journée.
Difficile de prédire la marge de progression de ce groupe pléthorique hérité des saisons précédentes, avec lequel il a dû composer.
Et ce n'est sans doute pas pendant le mercato d'hiver qu'il va pouvoir le refaçonner: avec ses 38 contrats pro, Rennes espère que la circulation sera dense dans le sens des départs, mais elle sera certainement inexistante ou presque dans celui des arrivées.
Une saison de transition de plus ?
Ce constat mi-figue, mi-raisin peut s'étendre à son fils, Yoann.
Côté positif: avec 13 rencontres comme titulaire, presque toutes disputées en intégralité, pour 2 buts et une passe décisive, il est largement en avance sur ses temps de passage des saisons passés.
Il pourrait même, s'il continue à ce rythme, faire sa plus grosse saison depuis 2010/2011: 27 matches, dont 22 comme titulaires pour 1801 minutes de jeu, 3 buts marqués et 5 passes décisives.
Mais au-delà des chiffres, dans le jeu, c'est plus contrasté.
Sa technique fait souvent du bien à son équipe, mais il peine à être le joueur déclencheur et décisif qu'il était à sa grande époque.
"Je suis lucide et conscient que je suis loin d'être à mon maximum", a-t-il récemment reconnu, expliquant que son physique le "limite sur (son) expression sur le terrain", notamment dans la provocation et les percussions.
"J'essaie d'être généreux dans l'effort, de courir, d'être disponible pour mes partenaires, d'essayer de combiner du mieux possible (...) Aujourd'hui, je suis plus un relais qu'autre chose. J'essaie de faire le moins de déchets possibles pour fluidifier le jeu de l'équipe", a-t-il résumé.
Avec déjà six points de retard sur la dernière place européenne, occupée par Lyon (34 points) qui compte un match en moins, l'exercice 2016/2017 semble devoir être une saison de transition, une de plus.