Ceux qui s'attendaient à voir un bras de fer disputé entre le leader de la Bundesliga et son dauphin ont vite dû déchanter. Comme la saison dernière à pareille époque, il n'y a pas eu de match entre les deux rivaux. Devant ses supporters, le Bayern a plié les débats dès le premier acte, trouvant la faille à quatre reprises. La deuxième période fut moins enlevée, mais il n'y a pas eu besoin de pousser davantage face à un Borussia Dortmund meurtri et qui a certainement perdu bien plus que la tête du championnat.
Le calvaire de Dortmund a commencé dès la 10e minute, et ce sont les anciens joueurs qui ont été les premiers à le punir. A la 10e minute, Mats Hummels s'est élevé plus haut que tout le monde dans la surface pour reprendre avec succès un corner de la tête. Puis, Robert Lewandowski a fait apprécier toutes ses qualités de buteur sur une action où il a quasiment tout fait : interception d'une passe adverse, lob sur le gardien et conclusion d'une volée.
Les visiteurs étaient au plus mal avec cette entame de match manquée, mais ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Car le Bayern, déchainé, a continué à appuyer là où ça faisait mal. Thomas Muller (20e et 40e) n'a pas réussi à transformer ses occasions, mais Javi Martinez, lui, ne s'est pas raté quand il a eu à convertir une frappe de loin à la 41e. Ça faisait 3-0 puis 4-0 quelques instants plus tard avec une tête de Serge Gnabry. À défaut de marquer, Muller s'était transformé en passeur décisif sur ce coup.
Une manita à la sauce allemande
En seconde période, le carnage a cessé. Mais c'est autant dû au fait que le BVB a fermé le verrou derrière qu'à la volonté du Bayern de gérer le résultat. Les spectateurs de l'Allianz Arena n'ont ainsi plus eu à s'enflammer jusqu'à la 89e minute. Tout en levant le pied, les Bavarois ayant réussi à aggraver la marque sur le fil par le biais de Lewandowski. Servi par Gnabry, le Polonais signait son 201e but en Bundesliga et clôturait le remarquable festival des siens.
Avec cette victoire, le Bayern Munich repasse devant son adversaire du jour au classement. À six journées de l'épilogue de l'exercice, l'équipe de Kovac semble avoir pris les reines au meilleur moment. Toutefois, Ribéry et consorts seraient bien inspirés de ne pas se relâcher et terminer le travail. Après tout, il n'y a qu'un seul petit point d'accord sur l'ennemi juré. Et il faut remonter à 2002 pour trouver la trace d'une marge aussi mince entre le 1er et le 2e Bundesliga. Et cette année-là, c'est le Borussia qui avait été couronné champion. Alors, la méfiance reste de mise.