Il est coutume de dire qu’être le « fils de » est une étiquette difficile à porter et qu’il est souvent compliqué de suivre les traces du paternel. Marcus Thuram est en train de prouver le contraire. Après des débuts timides à Sochaux, l’ailier français a grimpé une première marche à Guingamp avant de définitivement exploser au Borussia Mönchengladbach depuis deux saisons.
Des performances remarquées qui ont attiré l’oeil de Didier Deschamps, sélectionneur et ancien coéquipier de son père Lilian chez les Bleus. Ayant connu ses premières sélections lors du rassemblement d’octobre, Marcus Thuram a rapidement fait l’unanimité et où sa discrétion et son bonne éducation ont été mise en avant.
Mais tout a failli basculer le 19 décembre 2020 face à Hoffeinheim. Ayant désormais un nouveau statut avec son club, l’international français va craquer et faire un geste qui lui coûtera très cher. Bousculé par un adversaire, il ne va pas hésiter à lui cracher dessus, en signe de protestation.
Si le geste est répréhensible en tout temps, il l’est d’autant plus dans cette période de pandémie mondiale. La commission de discipline allemande ainsi que le Borussia Mönchengladbach auront d’ailleurs la main lourde avec cinq matches de suspension et 40 000 euros d’amende.
Un comportement inapproprié qui aurait pu d’ailleurs lui coûté sa place en équipe de France, Deschamps étant très à cheval sur la discipline. Il n’avait d’ailleurs pas été convoqué pour le rassemblement de mars, censé être décisif pour la liste de l’Euro 2021.
"À l'époque, je me trouve dans la période la plus forte émotionnellement depuis que je joue au foot. Je joue bien en Ligue des Champions, je débute en équipe de France... Sans que je sache pourquoi, je commence à changer, à ne plus accepter certaines choses. Du genre : "Toi, tu ne vas pas me parler comme ça." Quand je fais ce geste, je rentre directement dans le vestiaire et j'appelle Khephren en espérant qu'il n'a pas vu les images", confie-t-il dans une interview croisée avec son père dans L'Equipe.
"J'ai mis plusieurs jours avant de parler à mon père. Au risque de paraître bizarre, je trouve bien qu'il se soit passé quelque chose. Pas le crachat, ni le carton rouge, évidemment. Mais sans cet événement, peut-être que les choses auraient empiré pour moi, que je serais devenu une autre personne. C'est une cassure dont j'ai assumé les conséquences. Maintenant, j'ai compris."