"Entraîner de grands joueurs m’a permis d’évoluer sur le jeu et dans ma réflexion"

Longtemps dans l'ombre de Laurent Blanc mais loué pour son travail d'entraîneur adjoint, Jean-Louis Gasset a profité de ces dernières années où le Cévenol n'a pas exercé pour se lancer en solitaire. Après avoir réussi à l'ASSE, Jean-Louis Gasset va désormais avoir un défi de taille à la tête des Girondins de Bordeaux. Dans une interview accordée à 'L'Equipe', Jean-Louis Gasset est revenu sur son expérience en tant qu'entraîneur adjoint qui le sert grandement au quotidien dans son rôle de numéro un sur le banc de touche.
"Un regret de ne pas être devenu numéro 1 avant ? Pas du tout. Je n'aurais jamais pu connaître tout ce que j'ai connu. Le numéro 1 est dans sa bulle. Il doit parler au président, aux médias. Second, je ne m’occupais que du terrain. Entraîner de grands joueurs m’a permis d’évoluer sur le jeu et dans ma réflexion. Les joueurs acceptent plus volontiers de parler avec toi. Avec Motta, Thiago Silva, Ibrahimovic ou Maxwell, on discutait entre amis", a expliqué le technicien français.
"J’avais le temps et toutes ces anecdotes du gratin, de Mourinho à Guardiola, tu les emmagasines et tu te les appropries. Ils se confiaient à moi. Et s'ils avaient des messages à faire passer, je filtrais. Il existait une complicité et une confiance inébranlable entre Luarent Blanc et moi. C'est pareil avec Ghislain Printant (...) J'ai signé pour deux ans. On m'a dit que la première année serait difficile. Après, on espère que la formation portera ses fruits. Alain Roche a un travail monumental. Il faut créer cette famille, la sentir infaillible, et lui donner la grinta de la gagne. Mais la priorité, ce sont les pros. Il faut remettre la locomotive sur les rails, calmer tout le monde et après, on s'occupera de ce qu'il y a en dessous. J'entame un challenge de plus, peut-être le dernier", a ajouté l'ancien adjoint de Laurent Blanc.
Jean-Louis Gasset a révélé pourquoi il a décidé de venir à Bordeaux : "Déjà, le fait d'avoir retrouvé le peps. Le métier d'entraîneur est usant. J'ai fini fatigué à Saint-Etienne. Je me disais : "T'es au bout du rouleau, tu ne peux plus enchaîner les matches". Mais après une année sabbatique, je suis tout neuf. Et je ne sais faire qu'une chose dans la vie... du foot. (...) C'est la victoire qui nous fait vivre. Pour l'obtenir, il faut tout analyser, l'adversaire, le contexte, la tactique, le coaching..."
"Un entraîneur est un chercheur. Chaque match détient sa vérité. Même si tu en compte deux mille, trois mille derrière toi, celui qui arrive, tu ne l'as jamais vécu. Il te pose toujours une nouvelle équation à résoudre et c'est ça qui est magnifique. C'est ce pour quoi tu es fait. De temps en temps, tu y arrives. Parfois, tu commets des erreurs. Le but, c'est de les limiter. Il faudra s'adapter au football d'après Covid. C'est le maître mot d'un entraîneur", a conclu l'entraîneur des Girondins.