Bruno Genesio défend son bilan à Lyon : "Avant même mon premier match, il y a eu une pétition contre moi"

Bruno Genesio l'assure : "Je ne suis pas épuisé". Dans un long entretien accordé à 'L'Equipe', l'ex-entraîneur de l'Olympique Lyonnais a évoqué son image, non sans une pointe d'amertume. Pas épargné par les supporters, le technicien français a tenu à défendre un bilan sur le banc de l'OL qu'il juge positif.
"Je ne veux pas faire le "Calimero" mais, pendant trois saisons et demie, je n'ai pas été épargné. Je n'imaginais pas que j'étais capable de supporter tout ça en continuant à bien faire mon travail. Je me suis également prouvé que j'étais en mesure de diriger une grande équipe française et européenne en ayant un bilan plus que satisfaisant avec trois qualifications en Ligue des champions et une demi-finale de Ligue Europa. Ce parcours reste très positif. Je le termine avec beaucoup de satisfaction, de la fierté et plein d'énergie", a-t-il expliqué, avant de revenir sur l'épisode de sa prolongation, qui a provoqué une période de flottement il y a deux mois.
"Déjà, Jean-Michel Aulas a tout fait pour me garder. On était d'accord sur la prolongation. Il y a eu des faits qui ont inversé la tendance. J'ai alors senti que le contexte n'était plus propice autour de moi pour remplir les objectifs dans l'immédiat. L'équilibre sportif et financier du club était menacé. Cette atmosphère négative rejaillissait sur le comportement des joueurs. Il fallait une décision forte. C'est moi qui l'ai prise dans l'intérêt général et dans celui du club".
Bruno Genesio ne comprend pas la défiance qu'une frange de supporters a pu avoir à son égard. "C'était presque comme une corrida, où on attendait une mise à mort... Sur les réseaux sociaux, après l'élimination, il y a eu beaucoup de satisfaction chez certains pseudo-supporters. On m'a même rapporté des messages lyonnais à la gloire de Bensebaïni (le défenseur rennais qui a inscrit le but de la qualification bretonne) ... Je connaissais ce contexte, car j'ai des gens qui me remontent quand même des infos...".
"On sait bien que les minorités sont les gens qu'on entend le plus", a poursuivi le Français. "Encore aujourd'hui, je croise beaucoup, mais beaucoup plus, de gens qui me disent "bravo", "on ne comprend pas"... Alors soit ces gens sont des faux-culs, ce qui est possible, ou soit c'est vraiment la majorité. Mais malheureusement, on ne l'entend jamais. Les gens attendaient peut-être Mourinho pour l'entrée dans le grand stade... Avant même mon premier match, il y a eu une pétition contre moi. Il y avait donc déjà un a priori négatif qui se diffusait. C'est là que le club n'a peut-être pas été assez fort. C'est le seul gros reproche que j'ai à lui faire. Il aurait dû réagir plus vite, dès le début. Il a sous-estimé l'impact de ces quelques suiveurs qui ont fait beaucoup de bruit. Mais il y a eu des choses intolérables contre moi que je ne vais pas laisser passer".
Certifiant avoir "déjà engagé des procédures", Bruno Genesio, qui dit s'inspirer de techniciens comme Klopp, Tuchel ou Pochettino, est focalisé sur la suite, peut-être à l'étranger. "J'aimerais bien. Quand on a connu Lyon, il y a derrière très peu de clubs en France qui peuvent vous donner la même chose en termes de moyens et de structures. C'est donc plutôt l'étranger, avec la recherche d'un nouveau challenge, différent, et avec une remise en question personnelle. J'ai envie de reprendre tout de suite, mais je ne suis pas pressé non plus. Il me faut quelque chose où je puisse franchir un palier".