Touché à la hanche, l'ailier de 22 ans est absent jusqu'en octobre et ratera donc ses retrouvailles avec la France, où il a brillé avec les Girondins de Bordeaux entre 2016 et 2018.
En signant au Zenit Saint-Pétersbourg, Malcom devait oublier son année blanche et relancer une carrière à l'arrêt. La destination pouvait surprendre, mais l'équipe russe est une habituée de la Ligue des Champions et peu de clubs étaient de toute façon prêts à dépenser les 40 millions d'euros demandés par Barcelone.
Las, à peine arrivé, l'ailier brésilien a été pris en grippe par une frange extrémiste des supporters du Zenit. "Personne ne lui a demandé de venir, il s'est incrusté tout seul", publie dès le lendemain de sa signature sur les réseaux sociaux un influent collectif "ultra" du club, Landskrona.
La raison, énoncée dans un manifeste de 2012 : de soi-disantes "traditions" voulant que les joueurs étrangers, surtout quand ils sont africains ou sud-américains, ne sont pas les bienvenus au Zenit Saint-Pétersbourg pour des raisons de climat et d'incompatibilité de caractère avec l'état d'esprit russe. Ce n'est pas du racisme, assurent-ils.
Pour la première entrée en jeu de Malcom en championnat face à Krasnodar, une banderole "Merci à la direction pour sa fidélité à la tradition" a été brièvement déployée dans la Gazprom Arena.
Sur le moment, la banderole est passée inaperçue mais elle a déclenché rapidement une polémique que le Zenit a tenté d'éteindre, assurant que la banderole n'avait rien d'ironique et publiant une vidéo de l'entrée en jeu du Brésilien, où il est acclamé par le public.
Reste que le joueur, dans ses premières interview à la presse russe, a été contraint de démentir des rumeurs assurant que son club cherchait à le revendre pour s'éviter d'autres controverses. "Je veux marquer l'histoire ici", a ajouté l'ex-ailier bordelais, bon élève.
Retour en sélection
Pour l'instant, c'est mal parti. Le Brésilien, joueur le plus cher du championnat de Russie, n'a joué que 60 minutes et s'est blessé dès son deuxième match.
Discret en dehors des terrains, il peine à tenir la comparaison avec l'autre recrue star d'un été qui a vu les clubs russes battre leurs records de dépenses de transfert, l'Allemand André Schürrle, déjà plusieurs fois décisif avec le Spartak Moscou.
Dans les médias russes, le doute commence à poindre et la comparaison entre Malcom et le défenseur Douglas Santos, arrivé cet été de Hambourg, n'est pas à son avantage. "On a l'impression que Douglas Santos est un joueur sérieux et Malcom un adolescent qui comprend pas encore ce qu'il fait là", écrit le site internet 'Sportsdaily.ru'.
"C'est un joueur ambitieux. Il est venu en Russie montrer qu'il peut être un leader, jouer tout le temps et bien sûr, revenir en sélection brésilienne. Et pour l'instant, la seule chose dont il se soit plaint, c'est les embouteillages", nuance l'entraîneur-adjoint brésilien du Zenit Saint-Pétersbourg, William Oliveira.
Dans le club russe, avec lequel il a signé un contrat de cinq ans, Malcom bénéficie aussi de ce qui lui a manqué à Barcelone : du temps, et la patience de ses dirigeants et de son entraîneur, Sergueï Semak, qui a pris sa défense dans le quotidien 'Rossiskaïa Gazeta'.
"On verra quand tout sera en ordre (...) C'est un des joueurs les plus talentueux de sa génération mais il ne faut pas oublier qu'il est encore jeune. Il peut avoir besoin d'un peu de temps d'adaptation".