À Rennes, le projet Gouiri-Kalimuendo bat de l'aile

Le discours positif de l'entraîneur rennais tranche pour l'heure avec la spirale négative qui tire vers le bas le Stade rennais, en déplacement à Varsovie pour défier l'équipe ukrainienne.

"Ils sont très complémentaires, ça fonctionne bien", assurait Genesio la semaine dernière, avant la déroute 3-1 à Toulouse, la sixième défaite en dix matches, toutes compétitions confondues, pour les Rouge et Noir depuis la reprise fin décembre.

Sur le podium de Ligue 1 pendant la trêve du Mondial et ambitieux sur tous les tableaux, Rennes a été éliminé en Coupe de France et a chuté hors des places européennes, à égale distance du podium comme de la dixième place.

La faute à une série de blessures qui a éloigné des cadres comme Martin Terrier, le capitaine Hamari Traoré ou le milieu défensif Xeka, à des joueurs parfois loin de leur meilleur niveau, et à une défense perdue sur les transitions rapides...

Mais aussi peut-être à l'insistance de Genesio à aligner dès qu'il le peut ce duo d'attaquants séduisant sur le papier, au risque de déplumer un milieu de terrain qui a pourtant fait la force de Rennes la saison dernière.

Ralentis par les blessures

À tous les deux, ils ont coûté près de 50 millions d'euros au dernier mercato d'été. Encore très jeunes -- Arnaud Kalimuendo a 21 ans, Amine Gouiri aura 23 ans jeudi --, les deux internationaux Espoirs représentent un potentiel important pour le club breton.

Pour pouvoir les associer en pointe, Rennes a donc changé de système, après avoir évolué avec un seul attaquant de pointe la saison dernière.

Ralentie par une première blessure de Kalimuendo en août, la mise en place du duo a semblé porter ses fruits : alors que Gouiri est clairement moins à l'aise s'il est seul en pointe, dès le retour de l'ancien Parisien début octobre à Strasbourg, ils ont marqué tous les deux.

Depuis, Gouiri a confirmé son retour en forme après une fin de mandat compliquée à Nice, atteignant un total de onze buts toutes compétitions confondues. Mais Kalimuendo, ralenti une nouvelle fois par une blessure fin janvier, stagne à quatre buts et reste plus discret sur le terrain.

Régulièrement interrogé sur le rendement de son attaquant, Genesio lui a toujours maintenu sa confiance. "Arnaud va nous amener ses qualités de buteur mais aussi de joueur qui prend beaucoup les espaces et qui les ouvre beaucoup, parfois pour lui, parfois pour d'autres", a-t-il encore insisté la semaine dernière.

"Ça va revenir"

"Je fais un énorme travail qui ne se voit pas forcément", a insisté Kalimuendo à son retour de blessure début février. "Je sais ce dont je suis capable, je ne doute pas. Je sais que ça va revenir".

Mais si le duo a fonctionné à l'automne, c'était surtout grâce au talent de Martin Terrier pour fluidifier le jeu et affoler les défenses adverses. Maintenant que l'ailier est cantonné à l'infirmerie, tout est devenu plus difficile pour tout le monde.

Dimanche à Toulouse, Gouiri et Kalimuendo ne se sont pas trouvés, alors que Rennes a eu près de 70% de possession.

"J'ai une grande confiance en leur association, en leurs qualités individuelles", a encore insisté Genesio mercredi, tout en précisant : "Et j'ai aussi une grande confiance en tout mon groupe, pas seulement en l'association de deux attaquants".

Ainsi, c'est Jérémy Doku, souvent blessé depuis deux ans puis régulièrement décevant ces dernières semaines, qui s'est montré de loin le plus dangereux dimanche. 

Rennes a en effet suffisamment de talents dans ses rangs pour inquiéter une équipe du Shakhtar privée de la plupart de ses joueurs étrangers après l'invasion russe, à cours de compétition en raison de la traditionnelle trêve hivernale du championnat ukrainien et qui a vendu cet hiver à Chelsea son meilleur buteur, Mykhailo Mudryk.

"Ils sont très forts", a déclaré l'ailier du Shaktar Oleksandr Zubkov. Mais l'Ukrainien qui a inscrit deux buts contre le Real Madrid à l'automne a aussi prévenu : "On sait qu'ils vont nous presser parce que c'est leur style mais on connaît aussi leurs faiblesses et on va tout faire pour marquer".