Alors que Gabriele Gravina, président de la Fédération Italienne de football (FIGC), a lancé l'hypothèse d'une reprise de la Serie A le 20 mai prochain, Massimo Cellino, le président de Brescia, a de nouveau appelé à l'arrêt définitif de la saison.
"Les plans de l'UEFA sont irréalisables et irresponsables", lâche-t-il tout d'abord au quotidien.
"L'instance est prête à aller au-delà du 30 juin ? On ne peut rien décaler : la saison se termine le 30 juin, date butoir pour la présentation des bilans économiques des clubs et des contrats des joueurs. Ils (à l'UEFA) sont arrogants et ils ne pensent qu'à leurs intérêts économiques et aux Coupes", a-t-il ajouté.
Massimo Cellino a de nouveau répété son souhait de ne pas reprendre la saison italienne.
"C'est une question de santé et de sauvetage du système du football. Après avoir perdu cette saison, on va gâcher la prochaine qui sera décisive pour repartir de l'avant", estime-t-il.
"Pour reprendre, il faudra terminer avant le 30 juin. C'est une folie. Ils vont nous faire jouer tous les deux jours ? Ou bien l'UEFA a aussi le pouvoir de rallonger les journées et les faire durer 72h ? Si l'UEFA veut être utile, qu'elle envoie des bouteilles d'oxygène et des respirateurs à notre ville", assure le président du club lombard, qui explique que des "camions transportent les morts" dans sa ville.
Au 1er avril, la Lombardie comptait 7 593 morts du Covid-19.
Brescia est actuellement lanterne rouge de Serie A. "Claudio Lotito (président de la Lazio, ndlr) me l'a hurlé la dernière fois : "tu ne veux pas reprendre pour te sauver". Et ça vient de lui qui fait des pieds et des mains pour reprendre car il pense gagner le titre, ironise Cellino. Je m'en fous de descendre : on le mérite et j'ai fait des erreurs. Je parle d'intérêt général, il faut un tour de force risqué et impossible pour finir en juin. Et puis changer les règles nationales et internationales : contrats des joueurs, bilans économiques, mercato, échéances avec les banques..."
Pour Massimo Cellino, cette saison n'a donc tout simplement plus "aucun sens". Et il est prêt à transformer ses paroles en actes. "S'ils nous obligent à reprendre, je suis prêt à ne pas aligner l'équipe et perdre les matches sur tapis vert pour le respect des habitants de Brescia et de leurs proches qui ne sont plus là", conclut le patron du club lombard.