Vainqueur de la Coupe du monde 2006 avec l'Italie, il laisse la sélection chinoise à une peu reluisante 76ème place mondiale du classement Fifa, derrière l'Ouganda et le Bélarus. Intenable pour un pays dont le régime communiste et en particulier son dirigeant Xi Jinping a décrété vouloir développer le football, et dont les clubs proposent des salaires mirobolants pour attirer les stars internationales.
La dernière performance jeudi de l'équipe de Chine version Lippi s'est soldée par une lourde défaite (3-0) en Coupe d'Asie contre l'Iran, la conséquence de trois monumentales erreurs défensives.
La Fédération chinoise est désormais en quête d'un successeur à l'Italien. Il aura fort à faire: entre regagner le coeur des supporters et repenser l'équipe, voici les cinq défis qui l'attendent.
La pression du président
Le nouvel élu devra savoir gérer la pression venue du sommet du pouvoir. Le président Xi Jinping, fan de ballon rond, a plusieurs fois répété vouloir faire de la Chine un pays qui compte sur la planète football.
Le gouvernement investit d'énormes sommes d'argent pour la formation des jeunes. Mais les progrès concrets pour la sélection nationale ne sont pas pour tout de suite.
Des supporters dépités
Difficile d'imaginer à quel point les supporters chinois sont lassés de leur équipe, source d'embarras pour ses performances parfois pitoyables.
Après plusieurs 0-0 fin 2018, contre le Bahreïn puis à domicile contre l'Inde, des internautes furieux avaient demandé la dissolution de l'équipe.
La défaite de jeudi a suscité des réactions plus mesurées, l'Iran étant tout de même la première nation asiatique du classement Fifa (la Chine est septième).
Une fédération rigide
Autre cible des supporters: la Fédération, organisation étatique au fonctionnement très traditionnel. Le nouveau sélectionneur devra trouver un moyen de s'entendre avec cette instance typique des régimes communistes.
Le défi sera d'autant plus grand si l'entraîneur est étranger, donc pas habitué à négocier avec la rigide bureaucratie chinoise. En tout cas, il devra s'abstenir des coups de gueule publics, pas vraiment bienvenus en Chine.
Parmi les récentes décisions controversées de la Fédération: envoyer des joueurs suivre un entraînement militaire, ou encore leur ordonner... de recouvrir leurs tatouages.
Une équipe vieillissante
L'âge moyen du 11 titulaire contre l'Iran était de 29 ans, soit l'un des plus élevés des équipes de la Coupe d'Asie.
Un joueur résume tout: le capitaine de la sélection, Zheng Zhi. Le milieu de terrain a 38 ans mais il reste pourtant l'un des meilleurs Chinois à son poste à l'heure actuelle.
Des supporters ont accusé Lippi de ne pas faire confiance aux jeunes. D'autres pointent surtout l'absence de talents parmi la nouvelle génération.
La pénurie d'attaquants
Moyenne de buts de l'équipe de Chine sous l'ère Lippi: à peine plus d'un par match. L'Italien s'est souvent plaint d'une pénurie d'attaquants, critiquant notamment le recrutement par les clubs chinois de nombreux avant-centres étrangers, qui prennent forcément la place des locaux.
Meilleur buteur de la Super League chinoise (1re division) la saison passée avec 27 buts, Wu Lei (Shanghai SIPG) est l'exception, alors que les 16 suivants au classement... étaient tous étrangers. En l'absence de sa pépite offensive, Lippi s'est souvent retrouvé à court de solution convaincante.