Christopher Jullien a été une des révélations de la saison dernière. À 24 ans, le défenseur central français a décidé de prolonger son aventure avec le Téfécé afin de confirmer les promesses. Il espère désormais s'investir dans son tout nouveau rôle de Capitaine et guider ses coéquipiers. Après sa défaite inaugurale face à Monaco, il espère bien lancer sa saison samedi face au voisin montpelliérain.
Comment va votre genou depuis votre intervention chirurgicale (cartilage du genou droit) ?
CJ’ai été opéré il y a maintenant plus de trois semaines. J’avoue que ce n’était pas facile au début. C’était la première fois que je subissais une opération du genou donc c’était compliqué mais le staff médical et le groupe ont fait en sorte que je sois toujours impliqué dans la préparation. Je ne me suis quand même pas arrêté tant que ça donc j’ai eu la chance de bien revenir. Mon corps a bien accepté la transition, tout s’est bien passé, donc j’ai pu jouer le premier match. Je continue toujours les soins pour que tout redevienne comme avant. Mais je me sens déjà à 100% en ce début de saison.
Vous avez accroché et fait douter Monaco, champion de France en titre, le week-end dernier. Ce match vous a-t-il laissé des regrets ?
On a effectivement eu beaucoup de regrets parce qu’on a fait un match très cohérent dans l’ensemble (défaite 3-2, ndlr). On sait que Monaco a une grosse équipe. Mais, mon sentiment personnel et je pense qu’il est partagé par tout le groupe, c’est qu’elle était prenable ce soir-là. On a fait des erreurs bêtes, moi le premier sur deux des trois buts. C’est des petites choses qu’il faudra régler parce que ça ne nous arrivait pas l’année dernière puisqu’on a été l’une des meilleures défenses. Il faudra retrouver cette assise défensive pour ne pas que cela se reproduise. C’est comme ça qu’on retient la leçon, qu’on apprend et avance. On va servir de ce match là, même si c’est une défaite, pour s’améliorer.
Ce week-end, vous vivrez un choc pour la première au Stadium cette saison. Vous recevez Montpellier pour le derby...
On ne s’est pas trop focalisé sur l’adversaire cette semaine. On a plus travaillé sur nous, sur les erreurs faites face à Monaco, ce qu’il faut régler et corriger. La semaine s’est très bien passée, il y a une très bonne ambiance dans le groupe. Comme le dit le coach, on doit rester serein, travailler dans la joie et la bonne humeur et le reste suivra. On reste positif. Pour l’instant, la semaine se passe très bien. J’espère que le stade sera bondé parce que, même si on est au mois d’août, ça reste un derby. J’espère que ce sera une très belle soirée pour nous.
Vous avez porté le brassard de capitaine lors de la première journée. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
L’année dernière, j’essayais déjà d’aider mes coéquipiers. Que j’ai le brassard ou pas, j’aurais essayé de me faire plus entendre, de plus discuter sur le terrain. J’avais prévu de travailler sur mon implication dans le groupe. Je devais progresser sur ce point l’année dernière, pour être un leader pour mes coéquipiers et pour moi-même. Je prenais ce rôle au sérieux l’année dernière déjà lorsque Martin (Braithwaite) était notre capitaine. C’est important et il faut être quelqu’un d’exemplaire. J’essaie de l’être. Mais comme je l’ai dit à mes coéquipiers, ça ne change rien à ma relation avec eux. Maintenant que le coach me l’a donné, il me tient vraiment à cœur. Quand il m’en a parlé, je l’ai remercié parce que pour moi c’est un signe de confiance, surtout que je ne suis ici que depuis un an. J’essaie de lui rendre cette confiance sur le terrain en étant un peu son porte parole. C’est enrichissant donc je vais essayer de respecter pleinement ce brassard et prendre les responsabilités qui vont avec. Depuis que je suis arrivé ici, tout se passe très bien. C’est du bonus. La seule chose qui change vraiment, c’est que je serre la main des arbitres au début du match (rires).
Comment ça se passe au quotidien avec Pascal Dupraz ?
Le coach, c’est un personnage pour vous (rires). Pour nous, c’est quelqu’un d’exigeant qui nous dit les choses quand elles vont bien, quand elles vont mal. Il aime bien nous critiquer et nous rentrer dedans quand ça ne va pas. C’est un peu comme un père pour nous. Il nous répète à chaque fois qu’on est comme ses fils et qu’il nous aime comme ses fils. C’est quelqu’un qui prend soin de nous et qui se charge de nous donner confiance. On essaie de lui rendre au maximum. Jusqu’à présent, tout s’est très bien passé.
La saison dernière, vous avez inscrit 4 buts. Cela fait de vous le 2e défenseur de Ligue 1 ayant marqué le plus de buts la saison dernière derrière Kamil Glik. Vous êtes un défenseur-buteur ?
Ce n’est pas un objectif en soi. C’est plutôt un objectif s’il me permet d’aider l’équipe. C’est une qualité que j’ai, un point fort. J’essaie de l’utiliser au maximum. Je ne le travaille pas beaucoup à l’entraînement, peut-être un quart d’heure par semaine, notamment avec des reprises de centres et de corners, devant le but. Marquer des buts, ça reste vraiment un plus pour moi. J’ai plus en tête de soulager l’équipe en marquant le plus possible. Ma fonction première est d’être défenseur. Mais si je peux aider mon équipe, je signe tout de suite.
Vous avez réalisé une saison pleine la saison dernière. Quels sont vos objectifs cette saison ?
J’aimerais vraiment emmener cette équipe dans le top 10, c’est l’objectif fixé par le club. Moi personnellement, j’ai envie d’accrocher la 8e place parce que je sais que la saison dernière, on aurait pu grignoter un peu plus. La Ligue 1 est de plus en plus relevée avec de très bonnes équipes, de très bons joueurs et de très bons entraîneurs qui arrivent. Si on continue d’être costaud défensivement, on peut espérer… L’année dernière, on a fini 4e meilleure défense. J’aimerais qu’on puisse finir parmi les trois meilleures cette saison. Ça, c’est un vrai objectif. Si on y parvient, ça voudra dire qu’on a déjà fait une saison correcte. Être défenseur, c’est différent d’être milieu ou attaquant dans le sens où on ne peut pas chiffrer nos objectifs.
Que pensez-vous du recrutement du TFC cet été ? Yaya Sanogo peut être un joueur capable de vous faire passer un cap ?
On a fait un recrutement de qualité. Chaque joueur sera un joueur clé cette saison. On a une équipe très jeune. Par rapport à l’année dernière déjà, on sent qu’on a progressé. Chaque joueur aura son mot à dire. Yaya, c’est un joueur qui a appris dans un grand club (Arsenal), qui a joué la Ligue des Champions. Je suis persuadé qu’il va nous apporter une plus-value. Steven (Fortes), même s’il est blessé, il va aussi apporter sa touche, c’est certain. Yannick (Cahuzac) aussi, va solidifier le milieu de terrain, ce qui pouvait nous faire défaut face à des plus petites équipes. On avait du mal face à elles la saison dernière, Yann va nous apporter cette grinta et les points qu’on avait pu perdre. Je fais confiance au club et je suis sûr qu’il va nous apporter de la qualité s’il y a d’autres arrivées.
Pourquoi avoir décidé de prolonger votre contrat avec Toulouse ?
Rester, ça a été comme une reconnaissance pour moi, pour le club. On m’a toujours appris à rendre comme il se doit. Je remercie encore le coach pour la confiance qu’il m’a témoigné, encore une fois, en voulant me faire prolonger d’une saison. Je travaille tous les jours pour la rendre. J’ai encore beaucoup à apprendre, j’ai encore une marge de progression. Je ne voulais pas brûler les étapes. J’ai cette envie de devenir un leader plus affirmé. Physiquement aussi, il y a encore beaucoup à améliorer, notamment parce que j’ai passé deux années sans jouer (lorsqu’il était à Fribourg, ndlr). Il est temps pour moi de me poser, d’enchaîner les matches. Je commence une deuxième saison que j’espère complète. J’ai envie de continuer. Cette prolongation, c’était vraiment une suite logique. Je ne me voyais pas partir du TFC après ma première année, ça, c’est sûr et certain. Je suis vraiment content d’être là et j’espère qu’on fera une très grosse saison.
Neymar a rejoint la Ligue 1 et pourrait jouer contre vous la semaine prochaine au Parc des Princes. Appréhendez-vous de vous frotter à ce type de joueurs ?
Je n’ai pas encore pensé au match face au PSG. Il y a Montpellier avant et je me concentre dessus. Neymar, c’est un très bon joueur. Tout le monde le sait, je ne vais pas surenchérir. Avant même que Neymar arrive, l’équipe était incroyable. Je ne vais pas me focaliser sur lui. Si je le fais, ça signifie que j’oublie les autres joueurs et ce serait une erreur. Je devrai déjà me concentrer sur Cavani, ses appels… C’est une équipe de stars. Il faut vraiment la prendre collectivement car il y a une qualité incroyable. Comme la saison dernière, je suis sûr qu’on aura quelque chose à faire. On les a battus au Stadium (2-0) et on leur avait posé problème au Parc mais on n’avait pas réussi à marquer (1-0). Je vais être gentil avec Neymar… Mais j’avoue que, je m’en fous un peu de Neymar. Je ne vais pas me focaliser sur lui.