Claudio Ranieri (66 ans) s'apprête à retrouver l'AS Monaco ce mercredi en Ligue 1 (19h). Il aura passé deux saisons sur le Rocher. Dennis Appiah, qui a travaillé à ses côtés en Ligue 2 (2012-2013), et Jessy Pi, lancé en Ligue 1 par le "Mister" lors de la saison 2013-2014, racontent leurs souvenirs de celui qui est revenu en France, à Nantes (5e) l'été dernier.
[Ligue 2] Le Ranieri de 2012-13 vu par DENNIS APPIAH
"Je n'ai pas beaucoup joué avec lui, mais j'en garde de très bons souvenirs." Aligné neuf fois toutes compétitions confondues par Claudio Ranieri, Dennis Appiah se souvient. "Je crois qu'on était parmi les meilleures défenses de Ligue 2 (33 buts contre, ndlr). Dès le départ, il avait mis l'accent sur cette notion de bloc et l'importance d'avoir une bonne assise défensive. C'est sa base de travail. Il mise vraiment sur ça", explique pour 'Goal' le latéral droit d'Anderlecht. "Andrea Raggi était son relais dans le vestiaire parce qu'il était Italien. Il avait donné le brassard à Valère Germain et il y avait aussi Gary Coulibaly, son vice-capitaine. Il parlait Anglais, Italien voire Espagnol avec certains, mais toutes ses causeries étaient en Français", raconte-t-il.
"Quand on ne le connait pas, on peut avoir l'impression qu'il est un peu froid, mais c'est tout le contraire. C'est le premier à pousser ses joueurs à chambrer dans le vestiaire. Il chambrait aussi, il aimait rigoler et ça m'arrivait de le taquiner quand il me demandait s'il parlait bien français", rappelle Dennis Appiah, qui a eu l'occasion de revoir Claudio Ranieri lors d'un stage en Autriche alors que l'Italien coachait Leicester. L'ancien Caennais précise que "ses causeries n'étaient pas très longues" et décrit un entraîneur qui "avait déjà une grande capacité à jauger les forces de chacun de ses joueurs et d'en tirer le maximum". Il ajoute également qu'il ne sait pas si sa méthode peut marcher pendant deux ou trois ans. "Mais avec nous, ça a fonctionné".
Avec 21 victoires, 13 nuls et 4 défaites en championnat, Monaco a terminé champion de Ligue 2 pour la première saison de Claudio Ranieri à la tête de l'équipe, validant ainsi sa montée dans l'élite. Le début d'une nouvelle ère avec les renforts de Radamel Falcao, James Rodriguez, Joao Moutinho ou d'Éric Abidal. Dennis Appiah, lui, a été transféré à Caen.
[Ligue 1] Le Ranieri de 2013-14 vu par JESSY PI
Si Dennis Appiah a quitté Monaco après la saison 2012-2013, Jessy Pi a intégré l'équipe première, jouant cinq matches de championnat pour sa première saison en professionnel. "Claudio Ranieri, c'est celui qui m'a lancé en Ligue 1. Il n'a pas hésité à donner sa chance aux jeunes. Je me suis régalé avec lui même si j'ai peu joué, raconte le milieu de terrain du Stade Brestois. Il y avait Toulalan, Abidal, Falcao, James Rodriguez, Moutinho et consorts. Forcément, quand je les ai vu arriver, je me suis dis que ça allait être compliqué, mais le coach m'a fait confiance". L'ancien Monégasque parle d'un "entraîneur rigoureux défensivement, à l'italienne" qui n'était "pas du genre à regarder l'adversaire pendant une heure et demie en vidéo".
"Avec Ranieri, il fallait d'abord se regarder soi-même, penser à son football. Des fois, on travaillait toute une matinée avec des mannequins. On organisait le placement défensif et la manière de ressortir la balle. Tout le monde devait travailler et être là pour le collectif." Une rigueur défensive qui n'a pas empêché Monaco de terminer deuxième meilleure attaque de Ligue 1 derrière le PSG. "On avait des atouts offensifs et ça ne nous a pas empêché d'être libres offensivement, de marquer beaucoup de buts (63) et d'être vice-champion de France", confirme l'ex-Troyen qui, comme Dennis Appiah, a le souvenir d'un entraîneur chambreur qui avait ramené à ses joueurs une clochette après Noël pour ceux qui n'étaient pas réveillés le matin.
"Il y a autre chose qui m'a marqué avec lui, conclut Jessy Pi. C'est sa manière d'aborder les 'petits' matches. Cette année-là, on joue Valenciennes à domicile. On perd 2-1 et il nous dit que c'est sur ce genre de match qu'on perd le titre." Une défaite qui d'un point de vue comptable n'aurait pas suffi pour titiller Paris, mais qui a sûrement pesé dans la balance.