Tous deux âgés de 27 ans, comme 'Ney', anciens coéquipiers à Liverpool, Coutinho et Firmino ont connu des fortunes diverses en club cette saison.
Le premier sort d'un exercice très décevant avec le FC Barcelone, avec seulement cinq buts et deux passes décisives en Liga, trop peu pour le troisième joueur le plus cher de l'histoire.
Firmino, lui, a été une des pièces maîtresses de l'épopée de Liverpool en Ligue des Champions, même si sa fin de saison a été plombée par une blessure à une cuisse.
Diminué, il a laissé Divock Origi jouer le rôle du héros improbable, avec des buts décisifs en demi-finale contre le Barça et en finale contre Tottenham.
"Génération 92"
La Copa America est une opportunité en or pour Coutinho de sortir de l'ombre de Neymar, qu'il côtoie sous le maillot du Brésil depuis l'âge de 15 ans, au sein de la "génération 92", avec Casemiro et Alisson, également titulaires de la Seleçao actuelle.
Lors du match d'ouverture contre la Bolivie (3-0), il a tiré son épingle du jeu, avec un doublé en trois minutes juste après la pause : un but sur penalty et un autre de la tête, sur un centre de... Firmino.
Mais il ne faut pas oublier que, avant que le Barcelonais ne fasse parler la poudre, l'équipe avait été sifflée à la mi-temps en raison d'un début de match poussif, avec un manque cruel de liant en phase offensive.
Contre le Venezuela mardi (0-0), la titularisation du jeune Arthur (22 ans) au milieu de terrain a permis une meilleure circulation du ballon.
Richarlison et David Neres, 22 ans eux aussi, ont tenté de faire la différence sur les côtés, mais ils se retrouvaient souvent trop isolés, sans référence dans l'axe.
Bien muselés par une bonne défense vénézuélienne, Firmino et Coutinho n'ont pas su peser sur le match.
"Ils ont été bien marqués. La défense adverse a bien fermé l'axe et les a privés de ballons", a reconnu le sélectionneur Tite en conférence de presse. "Il faut créer des alternatives et je suis sûr qu'ils vont se reprendre", a-t-il ajouté.
Frustrés par la VAR
Parmi ces alternatives, Gabriel Jesus, concurrent de Firmino au poste d'avant-centre, dont l'entrée sur l'aile gauche à la mi-temps a permis de créer plusieurs situations dangereuses.
Le jeune Everton, attaquant de 23 ans qui avait parachevé le succès contre la Bolivie d'une splendide frappe enroulée, a une nouvelle fois joué les dynamiteurs.
À la 88e minute, il a débordé sur la gauche et servi Coutinho, qui a fait trembler les filets. Mais le but a été annulé par l'arbitrage vidéo, le ballon ayant été dévié par Firmino en position de hors-jeu.
Au total, le Brésil s'est vu refuser trois buts lors de cette rencontre et l'attaquant de Liverpool était à chaque fois impliqué. En première période, l'arbitre n'a pas eu besoin de la VAR pour refuser son but entaché d'une faute sur un défenseur.
À l'heure de jeu, l'arbitrage vidéo a montré que Firmino était bien en position irrégulière avant de transmettre le ballon à Gabriel Jesus.
Philippe Coutinho s'est bien gardé de critiquer la VAR, qui, pour lui, sert à "rendre justice", exhortant ses coéquipiers à "rester sereins et focalisés" sur leurs objectifs.
"Nous avons tout essayé depuis le début, mais aujourd'hui, ça n'a pas marché. Nous n'avons pas d'excuse. Il faut travailler pour s'améliorer", a résumé le Barcelonais après la rencontre.
Pour l'ex-défenseur Diego Lugano, capitaine de l'Uruguay vainqueur de la Copa America en 2011 et commentateur pour la chaîne brésilienne 'Sportv', la Seleção a encore les moyens de surmonter l'absence de Neymar.
"C'est un joueur unique, c'est évident qu'il manque beaucoup au Brésil, mais ça ne va pas dire que cette équipe n'est pas à la hauteur pour gagner le tournoi", a-t-il conclu.