Quand Lille est sorti au tirage, le défenseur, né à Montauban et passé par le centre de formation du FC Sochaux, avoue avoir ressenti une forme de "déception".
"Forcément. C'est une équipe que j'ai déjà jouée et quand on arrive à ce stade de la compétition, j'aurais préféré affronter une autre équipe" comme une grosse cylindrée du genre PSG ou Monaco. "Ca sert à ça, la Coupe de France !", confie-t-il à 'l'AFP'.
Pourtant, Lille réussit plutôt bien à Gérard, 28 ans, capitaine la saison dernière de Trélissac, club de CFA situé près de Périgueux qui avait créé la surprise en éliminant le Losc (1-1 a.p., 4-2 t.a.b) avant de se faire sortir par Marseille en 8e (0-2).
"C'était l'euphorie, le public avait envahi le terrain. On ne savait pas où on était, on ne réalisait pas trop, c'était tellement incroyable, on se disait 'Waouh, on vient de sortir une Ligue 1' !", se souvient-il.
"Mais même si on les a battus, je me rappelle surtout que c'était dans la douleur. Ce n'était pas l'équipe type mais il y avait de grands joueurs comme Sébastien Corchia, Djibril Sidibé, Yassine Benzia même si contre nous, il a loupé deux pénalties !", ajoute-t-il.
Parti à l'intersaison à une cinquantaine de kilomètres tenter un nouveau challenge à Bergerac, le défenseur, qui rêve de jouer au moins en National avant d'arrêter le foot, ne s'imaginait pas forcément revivre une épopée en Coupe de France. Et encore moins une aventure qui repasserait par la case Lille.
'Pousser des ailes'
"Pour moi, cette histoire est énorme, faire deux huitièmes de finale deux fois d'affilée... Et quand on goûte à tout ça, on a envie d'aller plus loin. On les reçoit, on a l'équipe pour pouvoir rivaliser et sur un match, tout est possible", veut croire Gérard.
Et pour le joueur, qui a commencé à préparer sa reconversion et travaille à côté du foot pour une association d'aide aux personnes handicapées, la formule est toujours la même pour les Petits Poucets de la Coupe de France.
"On sait qu'on n'a rien à perdre. On est décomplexés, on joue plus lâchés, on a une plus grosse prise de risques. Il y a l'adrénaline, on se sent pousser des ailes, on va plus vite, on saute plus haut, on est plus solides, on ne ressent pas la fatigue", énumère-t-il.
"Mais après, on ne fait pas n'importe quoi. Contre Lens (équipe de L2 battue 2-0 en 16e de finale, ndlr), le staff avait mis un cadre en place qui a très bien fonctionné. Les deux buts qu'on a marqués, c'est exactement comme ça qu'on voulait les amener", poursuit-il.
"C'est tout ça qui fait qu'on crée des exploits". Et Gérard espère suivre la même recette face à Lille.