Coupe du monde des clubs nouvelle génération, la compétition de trop ?

Intégrée à un calendrier déjà saturé, cette Coupe du monde des clubs menace de pousser les joueurs à bout physiquement et mentalement. Certains, comme Vitinha, milieu portugais du PSG, ont déjà disputé plus de 60 matchs cette saison entre leur club et la sélection nationale. Avec un enchaînement jusqu’à mi-juillet, puis une reprise dès mi-août, le repos semble inexistant.
Les syndicats de joueurs, notamment FIFPro et la PFA anglaise, le syndicat des joueurs professionnels en Angleterre, alertent sur la surcharge de travail : "Le problème, c’est l’accumulation de saisons excessivement longues et intenses", déplore Maheta Molango, directeur général de la PFA.
Les critiques ne s’arrêtent pas à la question physique. La compétition risque aussi de déséquilibrer les rapports de force économiques entre clubs. Les grandes écuries européennes comme le Real Madrid, Manchester City, le PSG ou Chelsea, peuvent espérer jusqu’à 125 millions de dollars en cas de victoire finale le 13 juillet.
Des clubs comme Liverpool ou Barcelone, non qualifiés, devront se contenter du repos de leurs joueurs, ce qui, selon Thomas Tuchel, leur donnera un avantage non négligeable en championnat la saison prochaine.
De l’autre côté du spectre, des clubs comme Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud) repartiront avec au moins 10 millions de dollars, l’équivalent de neuf titres nationaux, tandis que les amateurs d’Auckland City toucheront 3,5 millions rien qu’en frais de participation. Un écart qui pourrait définitivement creuser le fossé entre les continents.
Face à cette offensive de la FIFA, les ligues nationales refusent de plier. "Le calendrier est au-delà de la saturation", critique Mathieu Moreuil de la Premier League. Javier Tebas, président de la Liga, estime quant à lui que ce modèle met en péril l’écosystème des championnats nationaux.
Même des compétitions internationales existantes, comme la Gold Cup de la CONCACAF, se retrouvent affaiblies : les meilleurs joueurs sont mobilisés par la Coupe du monde des clubs, comme Weston McKennie ou Timothy Weah, absents de la sélection américaine dirigée par Mauricio Pochettino.
Les réactions divergent selon les sensibilités. Si Pochettino reconnaît une situation difficile et appelle à s’adapter, Luis Enrique, entraîneur du PSG, voit dans ce tournoi une "compétition incroyable". Mais une chose est sûre : la Coupe du monde des clubs marque un tournant dans le football moderne, et ses conséquences pourraient résonner bien au-delà de cet été américain.