Il faut remonter à 2011 et une sortie de route prématurée de Marseille et Lyon en Ligue des champions, de Paris en Ligue Europa, pour retrouver un zéro pointé dès les quarts de finale. Pareil scénario a été évité la saison passée uniquement grâce à l'OM, finaliste malheureux en C3.
"C'est préjudiciable par rapport au football français parce qu'on a besoin de locomotives. Je ne suis pas là pour expliquer le pourquoi du comment, le constat malheureusement est négatif", a commenté jeudi le sélectionneur des Bleus, interrogé sur les éliminations de Paris et Lyon en C1.
Depuis, Rennes s'est fait sortir en 8e de finale retour de Ligue Europa sur le terrain d'Arsenal (0-3), poids-lourd du foot anglais, malgré l'avantage acquis à l'aller (3-1) en Bretagne. Paris et Lyon s'étaient aussi montrés solides à l'aller, avec respectivement une victoire 2-0 à Old Trafford et un match nul 0-0 au Groupama Stadium, avant de s'écrouler au retour.
Alors, c'est grave docteur ?
Le diagnostic posé par Rolland Courbis, ancien entraîneur de Marseille et Rennes notamment, n'est pas alarmant: l'élimination de Paris est une "anomalie", celles de Lyon et Rennes sont dues à la qualité de l'adversaire... et à un arbitrage défaillant, dit-il à l'AFP.
Paris, "un truc invraisemblable"
"Le cauchemar, c'est le Paris Saint-Germain qui subit un truc invraisemblable" au retour face à Manchester United, avec un penalty fatal dans le temps additionnel (1-3), selon lui. "Je ne me rappelle pas avoir vu un scénario comme ça avec une équipe à qui il manque plein de joueurs et qui marque trois buts sans attaquer".
Pour les deux autres clubs tricolores, il y a "une certaine logique avec une malchance au tirage au sort", surtout pour Lyon qui a hérité du grand FC Barcelone (0-0 puis défaite 5-1 en Espagne).
L'OL a dû batailler contre "trois adversaires : le Barça, le contexte et l'arbitre", glisse-t-il en référence au penalty litigieux accordé aux Espagnols en début de match.
Quant à Rennes, il a été désavantagé par l'UEFA qui a inversé l'ordre des matches (les Bretons devaient recevoir au retour initialement) puis annulé la suspension du 'Gunner' Alexandre Lacazette au retour, "quelque chose de très rare et inhabituel", selon Courbis.
En attendant, cela ne fait pas les affaires de l'indice français au classement UEFA, qui détermine le nombre de clubs qualifiés par pays en Coupe d'Europe.
La France, cinquième en début de saison, était déjà décrochée du "Big Four" constituée de l'Espagne, l'Angleterre, l'Italie et l'Allemagne (qui ont chacun quatre places assurées en groupes). Mais elle voit se rapprocher la menace de la Russie (6e) et surtout du Portugal (7e), qui compte un représentant en quart de finale de C1 (Porto) et un autre en C3 (Benfica Lisbonne).
Devant leur télé, les dirigeants du foot français vont croiser les doigts pour que Liverpool surclasse Porto, tout en ayant un oeil attentif à la suite de la Ligue Europa.
Une victoire d'un club anglais (Arsenal, Chelsea) ou de Naples, par exemple, offrirait en effet à la France un troisième billet direct pour la phase de groupe de Ligue des champions 2019/2020, à condition que le lauréat termine dans les quatre premiers de son championnat.