"La moralité de ce match c'est qu'au très haut niveau, il y a des fondamentaux à respecter. Ce soir, on en a oublié certains". Passablement énervé en conférence de presse samedi soir, Bruno Génésio expliquait le mauvais résultat à Caen (2-2) par un manque d'engagement et d'intensité. Des synonymes que le technicien rhodanien a souvent répété depuis la saison dernière pour analyser les revers de son équipe et qui, dans les faits, ce sont presque aussi souvent vérifiés. Pas cette fois. Du moins pas tout à fait car toutes les statistiques ne tendent pas à confirmer les propos de Bruno Génésio.
Les duels ? Les deux équipes se les sont partagés (59 duels disputés pour Caen, 61 pour l'OL) de manière quasi égale (49,2% remportés pour Caen, 50,8% pour l'OL). Les fautes ? Idem (15 côté caennais, 13 côté lyonnais). Si le combat se jouait aux points, les coéquipiers de Nabil Fekir l'auraient même remporté. Les chiffres sur lesquels les deux équipes ne s'alignent pas témoignent davantage d'une domination stérile des Gones qui ont eu le ballon (68,6% de possession) mais n'ont pas vraiment su quoi en faire. Trop exposés à la perte en seconde période, les Lyonnais ont parfois manqué d'intensité mais aussi et surtout de liant et de créativité.
Bruno Génésio cherche encore
Face à une équipe caennaise bien organisée et valeureuse, les hommes de Bruno Génésio ont eu des difficutés à faire vivre un ballon qui a presque autant visité leur surface que celle des adversaires. "Il nous a manqué de la réussite et de la finesse technique", soulignait brièvement Moussa Dembélé en zone mixte comme pour expliquer pourquoi la domination des siens ne s'était pas concrétisée. Enfermés dans l'axe, les Lyonnais n'ont jamais trouvé la solution pour sortir le ballon des zones de densité et se sont heurtés à un bloc qui n'a laissé filtré les offensives que par à-coups.
Face au manque de créativité du milieu de terrain dans son 4-2-3-1 initial, Bruno Génésio a proposé quelques minutes de 4-3-3 à la sortie de Nabil Fékir avant de terminer en 4-4-2 pour tenter d'asphyxier des adversaires en infériorité numérique. Des intentions offensives qui se sont très vite retournées au détriment de l'équilibre - et de Marcelo, pris de vitesse par Fayçal Fajr à l'origine de la faute du Brésilien et du second but normand - mais que le technicien ne voulait pas tenir pour responsables du scénario.
"J’avais choisi de jouer avec un 4-2-3-1 qui était très équilibré à la perte du ballon. Peu importe le système il y a des choses immuables au football, réfutait-il à l'évocation de ses tatônnements. On a été dominés dans la plupart des duels. Au sol, dans l’intensité des courses. Mercredi, ce sera encore trois ou quatre niveau au-dessus". Mercredi, à Manchester City, il faudra du combat. Mais certainement aussi un peu plus que ça.