Son entrée en jeu samedi contre Angers (2-1) a fait bouger les choses. Junior Sambia, 21 ans, s'affirme match après match comme un élément fort de Montpellier. Une courbe ascendante pour le milieu de terrain polyvalent, prêté par Niort avec obligation d'achat, et qui découvre la Ligue 1 cette saison. "Au départ, il a quand même fait quelques bancs, rappelle Teddy Morinière, le coordinateur de la cellule de recrutement des Chamois Niortais. Il a fallu quelques semaines pour qu'il se remette de son départ. Son mois de septembre a été moyen, puis il a connu plusieurs titularisations. Et là, il joue, il est performant." Des prestations en accord avec les attentes de son entraîneur, Michel Der Zakarian. "Il possède un gros potentiel. Il doit encore étoffer son volume de jeu et être plus costaud dans les duels. Mais il est en nette progression", disait le coach montpelliérain en conférence de presse.
Junior Sambia se révèle en Ligue 1 plusieurs années après son départ de l'Olympique Lyonnais, à 15 ans. "J'étais déçu de partir, j'ai grandi là-bas, c'est ma ville, mon club, confait-il devant les journalistes avant la réception de Lorient en Coupe de France. Ce fut une étape difficile à franchir, mais cela m'a permis de rebondir ailleurs. Si je peux leur montrer qu'ils se sont trompés, tant mieux, mais je veux d'abord réussir pour moi-même." Avant de rejoindre Niort en 2013, c'est à Caluire en U15, puis à Mâcon qu'il a fait ses gammes, devenant l'un des cadres de l'équipe entraînée par Jérémy Chavany en U17 nationaux. "J'ai été frappé par sa polyvalence, aussi bien en terme de postes que de pieds. C'était déjà un joueur complet, avec des qualités athlétiques et de vitesse. Je le faisais jouer en relayeur, dans un rôle de box-to-box", rappelait son ancien entraîneur sur Goal le 25 août dernier.
"Junior, c'est un peu un couteau suisse"
À Niort, et maintenant à Montpellier, sa polyvalence a toujours été un atout. "Junior, c'est un peu un couteau suisse. Chez nous, il a joué au milieu, latéral gauche et latéral droit. À Montpellier, il joue dans un système atypique à trois milieux. On le retrouve même parfois totalement dans le couloir", analyse Teddy Morinière. Une capacité à s'adapter à plusieurs systèmes et à plusieurs postes qui en dit long sur son état d'esprit au sein d'un groupe. "On en a déjà parlé ensemble, reprend Teddy Morinière. Peu importe le poste, il se mettra au service de l'équipe." S'ajoute à cela sa capacité à frapper les coups de pied arrêtés, à l'image de son premier but en Ligue 1 d'un coup-franc direct contre Toulouse (2-1).
"J'ai connu très peu de joueurs avec une qualité de frappe comme la sienne, à la fois puissante et flottante, nous disait le gardien niortais et ancien Lyonnais Alexandre Bouchard. Juninho, avec lequel j'ai eu la chance de m'entraîner, c'était le top mondial. Mais mis à part lui, Junior sur les coups francs c'est assez impressionnant." Une frappe "pure et limpide" déjà remarquée par Jérémy Chavany à Mâcon : "Sur sa deuxième année avec nous, c'est quelque chose qui m'a marqué. Il tentait plus de l'extérieur de la surface et je pense que c'est ce qu'il a gagné avec le temps, la confiance en lui et en sa frappe de balle." Une confiance à mettre à profit pour améliorer des statistiques perfectibles, avec 1 but et 2 passes décisives seulement en Ligue 1. Et peut-être jouer un vilain tour au club de sa ville natale, l'OL, qu'il retrouve ce mercredi (21h) à l'occasion des huitièmes de finale de la Coupe de France.