"Clermont, c'est le football que j'aime regarder et pratiquer"

Prêté au Mans en fin de saison dernière, Lorenzo Rajot est de retour à Clermont cet été. Formé au club, le joueur âge de 22 ans espère parvenir à s'imposer dans l'équipe entraînée par Pascal Gastien, lui qui disposait d'un temps de jeu conséquent dans la Sarthe, avant l'arrêt du championnat de Ligue 2. Ce samedi (19h00), Clermont affronte Caen lors de la 1ère journée de championnat. Avant ce rendez-vous, le milieu de terrain s'est confié à Goal.
Cet été, de nombreux supporters du Mans ont manifesté leur souhait de vous voir prolonger l'aventure. Finalement, c'est bien sous les couleurs de Clermont que vous débutez cette nouvelle saison. Le Mans, est-ce définitivement derrière vous ?
Lorenzo Rajot : Je pense que oui. Eux, ils ont terminé leur recrutement au milieu de terrain donc on peut dire que c'est terminé. Après, moi j'ai passé deux très bons mois là-bas. Ça m'a permis de jouer. De découvrir une ville, un stade et un public extraordinaires donc je ne regrette pas du tout mon aventure au Mans et je remercie toutes les personnes au club qui m'ont bien accueilli et les supporters.
Malgré la relégation du club en National au terme de la saison, quel regard portez-vous sur cette expérience ?
On est descendu... Je ne peux donc pas être 100% satisfait de ce prêt. C'est un peu un échec d'un point de vue collectif, même si la saison s'est arrêtée plus tôt que prévu. Dans mon contrat, il y avait une option d'achat automatique en cas de maintien, donc moi, à la base, j'étais parti pour rester au Mans. D'un point de vue personnel, je pense que j'ai eu raison de faire ce choix de rejoindre ce club-là, ça m'a permis de jouer et de montrer un peu plus qu'à Clermont.
"Je n'ai jamais pu faire une saison pleine, entre les blessures et ce virus... Maintenant, moi j'ai vraiment envie de jouer un maximum" Dans la Sarthe, avec 605 minutes jouées (7 titularisations en 8 journées), vous avez presque doublé votre temps de jeu par rapport à celui qui était le vôtre à Clermont (313 minutes). Avez-vous eu le sentiment d'avoir progressé durant cette période ?
Oui, car quand on enchaîne les matches, forcément on prend de la confiance, on progresse. Et puis ça m'a permis de découvrir deux autres coachs, d'autres manières de travailler, c'est toujours enrichissant de ce point de vue-là. Apprendre de nouvelles choses, avec de nouveaux coéquipiers, ça m'a fait du bien, oui.
Au moment de votre prêt au Mans, Pascal Gastien s'était ouvertement félicité que votre prêt ne soit pas assorti d'une option d'achat. Sept mois plus tard, alors que votre prêt s'est avéré sportivement fructueux, quel est le discours du coach à votre égard ?
Le discours est sensiblement le même qu'avant mon départ en prêt. Il sait qu'il peut compter sur moi. On se connaît depuis longtemps, c'était aussi mon entraîneur au centre de formation. Il connaît mes qualités. Mais il m'a dit aussi que les autres joueurs à mon poste venaient de faire une bonne saison, donc c'est normal qu'ils partent prioritaires sur ce début de saison.
Personnellement, vous n'avez pas été titularisé lors des récents matches amicaux. Votre volonté est-elle de rester à Clermont et de tenter de grapiller du temps de jeu, ou l'idée d'un départ d'ici la fin du mercato fait son chemin ?
Non, je ne suis pas totalement fermé à l'idée d'un départ. L'idée c'est toujours la même, c'est de jouer un maximum et de viser le plus haut possible. Après, je ne suis pas du tout contre le fait de rester à Clermont. Bien au contraire. Mais si un projet intéressant se manifeste, le club et moi-même, nous ne serons pas fermés à ça.
Freiné par de graves blessures en début de carrière, stoppé par un virus après avoir retrouvé des sensations dans une équipe luttant pour sa survie, et enfin de retour à Clermont cet été... Comment gérer cette instabilité chronique, à seulement 22 ans ?
C'est clair que ça a été assez compliqué à gérer. Je n'ai jamais pu faire une saison pleine, entre les blessures et ce virus... Maintenant, moi j'ai vraiment envie de jouer un maximum. J'essaye de donner mon maximum dès que j'ai la possibilité de jouer pour pouvoir rester dans l'équipe et réussir à enchaîner les matches.
"En venant à Clermont, chaque joueur sait qu'il va retrouver une qualité de jeu" D'un point de vous collectif, vous retrouvez un groupe qui, sans arrêt forcé lié à la crise sanitaire, aurait pu prétendre à une montée. Comment cet arrêt forcé a été digéré ?
Je pense que pour eux ça a été une décision très difficile à accepter. Ils étaient très bien placés pour monter, même directement. Leur objectif ce n'était même plus de disputer les plays-off, c'était de monter directement. Mais maintenant on est reparti sur une nouvelle saison et tout le monde veut se servir de la fin de saison dernière pour directement être dans une dynamique positive afin de jouer les premiers rôles.
Malgré le départ du meilleur buteur du club, en la personne d'Adrian Grbic, lequel s'est engagé à Lorient, les ambitions du Clermont Foot sont-elles intactes ? Quels sont les objectifs qui ont été fixés ?
La direction n'a pas encore donné d'objectifs précis. Clermont reste un club avec un budget moyen de Ligue 2, donc j'ai envie de dire que quoiqu'il arrive, l'objectif c'est d'abord d'essayer de se maintenir. Le championnat de Ligue 2 reste un championnat compliqué. Là, il y a beaucoup d'équipes qui vont tenter de jouer les premiers rôles. Après, chez les joueurs, oui, tout le monde a envie de jouer les plays-off. Mais ce ne sera pas forcément facile, on vient de perdre deux cadres avec les départs de Maxime Dupé et d'Adrian Grbic. Mais ils ont été remplacés, et le club a fait selon moi un bon mercato cet été pour compenser. Je pense qu'on peut prétendre à jouer le haut de tableau.
À quelles équipes pensez-vous quand vous évoquez les candidats à la montée ?
Par exemple à des équipes qui ont raté leur objectif l'an dernier. Je pense donc à Guingamp, à Caen... Là en plus Toulouse et Amiens vont vouloir remonter directement. Ajaccio n'est pas passé loin l'an dernier, Troyes veut remonter, Valenciennes et Le Havre veulent aussi jouer les premiers rôles. Il y a presque une quinzaine d'équipes qui veulent se mêler à la lutte, donc il y aura une très grosse concurrence. Il ne faudra pas faire de séries négatives...
En parlant d'Adrian Grbic, nombreux sont ceux qui, ces dernières années, ont quitté Clermont et se sont directement imposés à l'étage supérieur. Voir le tremplin opérer chaque été, ça vous donne des idées ?
Bien sûr. Après, ce sont principalement des joueurs offensifs qui sont mis en valeur, et notamment des attaquants. C'est la conséquence du jeu prôné par le coach. En venant à Clermont, chaque joueur sait qu'il va retrouver une qualité de jeu, un projet de jeu commun, donc il vient avec des garanties. C'est clair que ce n'est pas un club avec un grand stade, de grosses infrastructures ou encore un gros budget. Mais dans le jeu, les garanties existent. C'est un atout. Je pense par exemple que Jordan Tell avait sûrement des clubs plus huppés intéressés, mais il savait en venant ici qu'il serait mis dans de bonnes conditions.
"Clermont, c'est le football que j'aime regarder et que j'aime pratiquer" Ces dernières années, Clermont est considéré comme l'une des équipes qui pratique le jeu le plus séduisant en Ligue 2. Personnellement, c'est un football dans lequel vous vous reconnaissez ?
Franchement oui, c'est le football que j'aime regarder et que j'aime pratiquer. Pour moi c'est essentiel qu'un joueur se sente concerné par le projet de jeu et que l'ensemble des éléments qui composent l'effectif parlent le même langage sur le terrain. C'est ce qui fait notre force, et c'est la force du coach qui arrive à transmettre ça à tout le monde. Après, tout devient beaucoup plus facile sur le terrain. Tout est rôdé et avec le ballon on a toujours des solutions. C'est beaucoup plus facile.
Samedi soir, la saison 2020-21 débute par la réception du Stade Malherbe Caen, 14ème lors du dernier exercice. Comment abordez-vous ce grand retour à la compétition ?
Tout le monde a hâte que la compétition reprenne. Ça fait un long moment... La préparation a été plus longue que d'habitude donc tout le monde a envie de reprendre en faisait un bon match. On sait que ce ne sera pas facile contre une belle équipe de Caen, qui vient de faire une plutôt bonne préparation. Après on sait qu'on est capable de gagner et ça va bien sûr être l'objectif. On a aussi hâte de retrouver du monde au stade, et de passer une belle soirée.
Les journées suivantes opposeront Clermont à Dunkerque (J2), Auxerre (J3), Toulouse (J4) et Troyes (J5)...
C'est un gros début de saison... Il ne faudra pas louper le train. C'est sûr que si on arrive à la fin du mois de septembre avec peu de victoires et peu de points pris, ça va être compliqué par la suite de rattraper les équipes de devant. Comme je disais, il y a tellement de bonnes équipes que chaque match sera difficile.
Le fait de jouer des candidats à la montée en début de saison peut-il être un avantage pour savoir où vous en êtes ?
Si on arrive à la fin du mois de septembre devant, je pense que la suite du championnat devrait bien se passer. L'an dernier, on a réalisé un bon départ, et ce bon départ a permis d'amortir quelque peu notre coup de mou par la suite et de rester dans le coup. Nous avons terminé cinquième. Donc c'est très important de bien démarrer. Surtout face à de grosses écuries. Ce sera de bons matches, et on verra où on en est.