Comme un signe du destin, ce "hat trick" contre l'Olympiakos (3-0) a eu lieu la veille d'une conférence de presse où la Fédération française de football (FFF) pourrait écarter le joueur du Real Madrid le temps de sa mise en examen, et de ses suites éventuelles, dans l'affaire du chantage à la "sex-tape" exercé sur son partenaire en Bleu Mathieu Valbuena.
De façon beaucoup plus terre à terre, cette performance sert également grandement ses intérêts chez les Gunners, où les doutes accompagnent chacun de ses pas depuis ses débuts en 2012 en raison d'absences chroniques face au but.
"Olivier Giroud, j'avais tort à ton sujet. C'est l'un des plus grands triplé de l'histoire d'Arsenal", a ainsi fait amende honorable sur twitter le célèbre animateur télé britannique Piers Morgan, supporteur bien connu d'un club au bord du chaos avant la rencontre.
Profil atypique, footballeur au parcours singulier et tardif, Giroud est autre chose qu'un serial-buteur. Taillé pour le duel aérien, précieux par son jeu en déviation, ses remises, il tire vers le haut tout un collectif.
Prompte à pointer les passages à vide face au but d'un joueur altruiste, travailleur et combattif, la presse, et notamment les tabloïds, n'est pas en reste mercredi matin.
"Le dieu grec"
"Le dieu grec", écrit ainsi The Sun, pour une fois sobre. "Notre héros, reconnaît The Mirror. Le très critiqué Giroud claque un sensationnel triplé qui envoie les Gunners au paradis".
Le Daily Mail va même jusqu'à déclarer son amour en parlant d'un "baiser de vie".
Objectivement, ce triplé n'est pourtant pas une si grande surprise, même si Giroud pointe désormais à cinq buts en cinq matches cette saison en C1, et 13 en 23 matches pour son club depuis août.
Car le Bleu aux 13 réalisations en 45 sélections traverse depuis plusieurs mois une période très faste, bénéficiant désormais à Londres de l'épanouissement de son coéquipier et passeur Mesut Özil.
En C1, il avait déjà marqué à l'aller et au retour contre le Bayern et referme idéalement une première phase qui avait commencé par une exclusion à Zagreb. Avec la sélection, il a marqué trois fois lors de ses deux dernières titularisations.
Une personnalité spéciale
Surtout, lors de ses 15 derniers matches toutes compétitions confondues il a désormais scoré 13 fois.
Or son club a toujours en tête la régularité des Ian Wright, Thierry Henry ou Robin van Persie, que les supporteurs n'hésitent jamais à rappeler quand cela va moins bien. Et mercato après mercato on prête l'intention aux Gunners de se renforcer en attaque.
"Il a parfois été dans une situation inconfortable, mais il s'est toujours battu comme un fou et montré autant de qualités que de caractère", glissait mercredi Arsène Wenger en buvant du petit lait. "J'ai toujours défendu la personnalité d'Olivier car il a quelque chose de spécial dans ce domaine. Il vient encore de le montrer."
"C'est fantastique pour moi et pour l'équipe", a simplement commenté le héros du soir sans s'appesantir sur son sort. "On est soulagé ce soir".
Avec un triplé en C1, il rejoint dans l'histoire du club l'idole Thierry Henry, qui n'a pas toujours été tendre avec son successeur ces derniers mois. Mais également les plus obscurs Danny Welbeck ou Nicklas Bendtner. Comme quoi, une performance d'un soir ne garantit rien pour la suite.