Après les violences autour de Russie-Angleterre et les échauffourées avant Islande-Hongrie, le stade Vélodrome et Marseille voient arriver un des matches classés à risques dans ce tournoi, décidément pollué par les incidents.
La rivalité entre les durs des deux camps de supporters "bialy czerwony" (blancs et rouges) et "zhovtyy i syniy" (jaune et bleus) avait incité l'UEFA à le classer "niveau 3" avant la compétition. Les événements des deux premières semaines de l'Euro ont également alerté les forces de l'ordre.
Au total "un millier de policiers et de gendarmes" seront mobilisés, a expliqué le préfet de police, Laurent Nunez. Le dispositif a évolué par rapport à Russie-Angleterre et des forces de l'ordre sont en place dès lundi soir.
Les autorités ont travaillé de conserve, également avec les consulats locaux, et des policiers venus de Pologne et d'Ukraine viennent en renfort pour aider "à détecter la présence de supporters ultras", a ajouté le préfet.
M. Nuñez a aussi demandé à l'UEFA "d'être encore plus vigilante sur les fouilles" pour éviter que des fumigènes ne soient craqués dans le stade, comme lors de Hongrie-Islande.
Dès le 14 juin, le préfet a également publié un arrêté limitant la consommation d'alcool et la vente dans des contenants en verre dans un périmètre beaucoup plus large autour du stade et du centre-ville.
De nombreuses bouteilles de bière ont servi de projectiles lors des heurts entre Russes, Anglais et policiers.
Ce jour-là, où les incidents ont fait 35 blessés entre le Vieux-Port et le Vélodrome, des supporters avaient pu acheter des packs de bières en bouteilles à quelques centaines de mètres du stade.
- "Marseille a été un peu sonnée"
"Il faut le reconnaître, Marseille a été un peu sonnée", a expliqué à l'AFP l'adjointe à la sécurité, Caroline Pozmentier. "Depuis dans la ville, on a reçu les supporters de deux matches dans des conditions satisfaisantes. Il faut continuer dans ce sens et qu'on ne revienne pas toujours" aux violences d'Angleterre-Russie.
La fête de la musique a même été décalée au 23 juin. "On peut toujours faire mieux, mais Marseille a fait la preuve de sa capacité à accueillir des grands événements, a-t-elle conclu, on joue en première division".
Heureusement il sera aussi question de football, et les yeux seront braqués sur l'idole de la Pologne, Robert Lewandowski, toujours à sec depuis ce début d'Euro.
La Pologne n'est pas en danger. Avec 4 points sa qualification est virtuellement assurée parmi les meilleurs troisièmes. Elle peut même faire mieux, voire lorgner sur la première place puisqu'elle a tenu en échec l'ogre allemand (0-0).
Sa défense n'a pas encaissé le moindre but depuis le début du tournoi, et Arkadiusz Milik, l'autre attaquant, a bien travaillé pour sa réputation naissante en marquant le but libérateur contre l'Irlande du Nord (1-0).
Mais c'est de Robert Lewandowski, meilleur buteur des qualifications (13 buts), que les Polonais attendent monts et merveilles. La complicité avec Milik a bien fonctionné, mais un premier but ferait du bien à l'attaquant du Bayern Munich.
Il a failli marquer contre l'Allemagne, où jouent nombre de ses coéquipiers, mais ne s'est pas encore libéré. Lewandowski est précieux pour son jeu en remise, son rôle de leader, et celui d'aimant à défenseurs adverses. Mais rien ne vaut un but.