Membre de l'équipe présente à l'Euro-2016, seule phase finale de l'histoire jamais atteinte par la sélection albanaise, le défenseur de Naples veut revivre cette épopée. Un rêve qui passe par des exploits après les défaites en Islande (1-0) et à domicile contre la Turquie (2-0).
Avec des succès contre les modestes andorrans et moldaves, les Aigles comptent trois points de retard sur les champions du monde français et les Turcs dans le groupe H.
Que manque-t-il à la sélection albanaise ?
Réponse: "Marquer... Juste les buts car lors des matches précédents, nous avons montré qu'on était capables de bien jouer. Nous avons réussi à nous approcher du but mais sans marquer. Les buts mais aussi la chance, je crois. Il faut les deux. Ce qui nous manque, c'est un attaquant qui marque. On a vu que nos attaquants marquent (pour leurs clubs), nous espérons qu'ils le feront aussi en sélection (ndlr: avant l'interview, Bekim Balaj a réussi un doublé avec le Sturm Graz dimanche en championnat d'Autriche). (Participer à l'Euro-2016) était une expérience inoubliable. Je ne l'ai vécue qu'une fois mais je pense vraiment qu'on le vivra de nouveau. Nous avons une bonne équipe. Les joueurs s'entraînent fort, beaucoup sont titulaires en clubs. Je crois en cette équipe. Le jour reviendra. J'en rêve."
Pourquoi y a-t-il peu d'Albanais dans les grands clubs européens, comme vous à Naples ?
"C'est difficile, car les Albanais sont extracommunautaires. C'est comme d'autres, par exemple les Africains; il faut montrer ses qualités, qu'on est de bons footballeurs, montrer ce qu'on vaut. Beaucoup de joueurs albanais ne se sont pas encore fait remarquer. Mais je pense qu'ils vont faire leurs preuves et que nous aurons beaucoup de footballeurs albanais dans les meilleurs clubs. Il y a très peu de places pour les extracommunautaires. Pour réussir, pour rejoindre une bonne équipe, il faut donner beaucoup. Mais on a de très bons joueurs, notamment parmi les Espoirs et les autres sélections de jeunes. Ils sont la promesse d'un très bel avenir."
Le duel face aux champions du monde semble déséquilibré...
R: "Nous avons déjà prouvé (à l'Euro-2016) que nous savons comment jouer contre la France (défaite 2-0). Nous avions fait un très bon match, en montrant que nous savions nous adapter. Il faut juste ne pas avoir peur, jouer notre jeu, ne pas penser qu'ils sont champions du monde et qu'ils sont de grands joueurs. Il faut les affronter en équipe (...), mettre notre cœur et voir ce qui peut se passer. Nous ferons tout ce qui est possible. Nous n'y allons pas en pensant que la France est plus forte que nous. Nous n'irons pas en promenade (....) et je crois qu'on posera quelques difficultés à la France. Nous voulons un résultat, nous ne partons pas pour perdre. La France est la France mais je suis sûr qu'avec ce groupe et cet entraîneur, nous avons les moyens de montrer notre valeur. Nous y allons avec l'idée de prendre des points, un ou trois, (...) de bien jouer, de prendre possession du terrain (...) On affrontera peut-être une équipe plus forte, mais l'Albanie peut gagner."
Propos recueillis par Briseida MEMA.