Il avait été la révélation anglaise en Russie, permettant à la sélection aux Trois Lions d'accéder au dernier carré avec une parade devant Carlos Bacca lors des tirs au but en huitième de finale et une prestation solide aussi contre la Suède en quarts.
Et lors de la Ligue des Nations, début juin, il a encore sorti le grand jeu pour repousser une tentative suisse, après avoir marqué la sienne comme 5e tireur, offrant une place sur le podium à l'Angleterre (0-0, 6 à 5 aux tab).
On pourrait donc penser qu'à 25 ans Pickford est solidement planté entre les perches dans l'esprit du sélectionneur Gareth Southgate, qui prépare déjà l'Euro-2020, dont la finale se tiendra à Wembley.
Mais il n'en est rien et le portier sait que chacune de ses prestations, à commencer par celles contre la Bulgarie samedi et le Kosovo mardi, seront examinées à la loupe.
Car la question des gardiens de but a souvent été épineuse en équipe d'Angleterre. C'est certainement le poste où l'afflux massif de joueurs étrangers a fait le plus de dégâts.
La saison passée, aucune des sept premières équipes du championnat n'avait de gardien anglais. La huitième était Everton, le club de Pickford.
Le "Toffee" garde, grâce à l'éxpérience internationale acquise depuis, une petite tête d'avance sur Tom Heaton (Aston Villa) ou Nick Pope (Burnley) qui sont dans les 23.
Mais Angus Gunn (Southampton), Dean Henderson (Sheffield United) ou Aaron Ramsdale (Bournemouth), soit la quasi-totalité des gardiens "made in England" sélectionnables de Premier League, voire Jack Butland, qui joue en D2 avec Stoke, ne sont pas très loin non plus.
Pickford ne vit pas mal sa place de numéro un en sursis permanent.
"Je pense que c'est bien pour tous les gardiens qu'il y ait autant de compétition", a-t-il récemment assuré.
Plus de "clean sheet" que Lloris
"Cela veut dire qu'il faut être performant en club d'abord, s'entraîner dur pour donner le meilleur de soi et ensuite cela se fera naturellement pour l'équipe nationale d')Angleterre".
L'an passé, il avait gardé sa cage inviolée 14 fois, le double de n'importe quel autre gardien anglais en Premier League et deux fois de plus qu'Hugo Lloris qui évolue à Tottenham, dans un club autrement plus huppé.
Cette saison, il est parti sur de bonnes bases avec deux "clean sheet" en 4 journées.
"Je suis en bonne forme et j'ai le sentiment de continuer sur ma lancée (...) on a bien débuté la saison et je fais de bons arrêts", a-t-il jugé.
Pour autant, s'il est certain d'être sur la pelouse au coup d'envoi samedi à Wembley, il ne se voit pas encore au même endroit le 12 juillet, date de la finale de l'Euro.
"C'est encore loin et nous devons nous qualifier d'abord", a-t-il rappelé.
"Je n'y ai pas encore trop pensé, parce que c'est dans un an (dix mois, ndlr). Quand on s'en rapprochera, je visualiserai davantage, mais pour le moment, je suis concentré sur les éliminatoires".
Avec deux victoires en deux matches, 5-0 contre leur principal adversaire tchèque et 5-1 au Monténégro, l'Angleterre serait sur une voie royale en cas de double succès lors de cette trève internationale.