A l'approche de l'EURO, l'armada de stars tricolores guidée par Didier Deschamps fait office d'épouvantail pour ses futurs adversaires, à commencer par l'Allemagne qui la défie en ouverture du groupe F, mardi à Munich.
"Nous savons comment ils jouent et, malgré cela, ils ne sont pas prévisibles, parce qu'ils sont flexibles à l'infini. Cela vient de l'incroyable classe individuelle des joueurs. Ils sont extrêmement forts et difficilement prévisibles", a dépeint le sélectionneur Joachim Löw auprès de l'agence SID, filiale sportive de l'AFP.
Le milieu du Bayern Munich Kingsley Coman n'a pas hésité à qualifier la France de "meilleure équipe du monde", une assertion reprise par Karim Benzema. "Vu les noms, gardiens, défenseurs, milieux et attaquants, sur le papier oui on peut se permettre de le dire", a reconnu l'avant-centre du Real Madrid.
Souviens-toi... l'été 2002
Rappelé à la surprise générale pour l'Euro, le natif de Lyon vient renforcer une ligne d'attaque XXL aux côtés d'Antoine Griezmann, Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Olivier Giroud et Coman, auxquels se joignent Wissam Ben Yedder et Marcus Thuram. Il faut venir "avec beaucoup de confiance, respecter l'adversaire et jouer avec nos forces", a déclaré l'intéressé.
"On a été vice-champions d'Europe, champions du monde. Quand tu fais ce type de résultat, tu ne peux pas te cacher", a développé Mbappé dimanche en conférence de presse. "On a gagné ce respect sur le terrain et c'est sur le terrain qu'il faut continuer à le gagner", a-t-il embrayé.
Depuis leur titre mondial de 2018, les Bleus n'ont concédé que trois revers en trente matches, élargi leur palette tactique, réintégré l'ex-banni de Madrid et porté à maturation des titulaires en puissance comme Presnel Kimpembe et Adrien Rabiot.
L'histoire de la sélection tricolore invite toutefois à la prudence, avec pour exemple le plus marquant la Coupe du monde 2002 en Corée du Sud, abordée avec un excès de confiance par les champions du monde et d'Europe en titre.
Les Bleus de Roger Lemerre étaient arrivés comme des rois en Asie, gonflés par un riche casting agrémenté par les meilleurs buteurs des championnats de France (Djibril Cissé), d'Angleterre (Thierry Henry) et d'Italie (David Trezeguet). Ils étaient repartis vite fait, sans aucun but marqué, après un premier tour catastrophique.
A 34 ans, l'actuel capitaine Hugo Lloris a accumulé la sagesse nécessaire pour mettre en garde ses partenaires face à tout excès de confiance.
"Les matches ne se gagnent pas sur le papier mais sur le terrain", a rappelé le gardien de Tottenham à la veille du premier match de préparation à l'Euro contre le Pays de Galles (3-0). "Au très haut niveau, si on ne fait pas preuve d'humilité on peut le payer très cher".
"Ils sont à fond"
Depuis ses cages, l'ancien Aiglon niçois a cependant pu observer et apprécier l'application mise par ses coéquipiers durant la préparation pour l'Euro à Clairefontaine.
"Par rapport à ce que je vois aux entraînements, l'attitude, l'intensité et la concentration, il n'y a vraiment rien à reprocher, c'est très bien et il faut continuer sur cette lancée", a relevé le gardien aux 125 sélections.
De fait, les oppositions réalisées chaque jour entre les titulaires et les remplaçants français offrent un spectacle de haut niveau, à l'issue desquelles les vainqueurs ne sont pas forcément les premiers nommés.
"J'ai un groupe qui a du répondant, chasuble ou pas chasuble, ils sont à fond", a mis en avant Deschamps à la veille du deuxième et dernier match de préparation contre la Bulgarie (3-0) mardi au Stade de France.
Le sélectionneur s'était montré déçu du manque d'adversité la semaine dernière face à des Gallois (3-0) rapidement réduits à dix après un carton rouge sévère. "De par ce qu'on n'a pas eu sur le premier match, les difficultés sont plus nombreuses à l'entraînement", a-t-il reconnu.
Mardi, le choc contre la Mannschaft servira de révélateur pour jauger le niveau véritable des Bleus dans la compétition.