Arsenal-CSKA Moscou : Un match sous surveillance

"J'espère que cela ne va pas affecter les deux rencontres, ni les supporters. Ni pour les Russes qui vont venir ici, ni pour les Anglais qui vont vouloir aller là-bas", au match retour le 12 avril, a déclaré mercredi l'entraîneur français en conférence de presse.

La situation n'a en tout cas pas été un sujet de discussion au sein de l'encadrement sportif ni entre les joueurs, a expliqué Wenger.

"Personne ne sait vraiment de quoi il en retourne. Il s'agit de relations diplomatiques un peu compliquées entre l'Angleterre et la Russie", a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni a en effet suspendu ses relations diplomatiques avec la Russie, après l'empoisonnement de l'ancien espion russe Sergei Skripal et de sa fille Yulia, à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre le 4 mars.

Selon les autorités britanniques, il est "hautement probable" que les deux victimes aient été contaminées par l'agent neuro-chimique Novichok sur l'ordre du gouvernement de Moscou.

La situation a mené à une détérioration des relations déjà tendues entre Russie et pays de l'Ouest, les deux parties se livrant à une expulsion massive de diplomates.

La crise a soulevé de nouvelles craintes sur la sécurité des supporters anglais en Russie, qui organisera la Coupe du monde du 14 juin au 15 juillet.

Des inquiétudes n'ont pas été levées après les propos du ministre anglais des Affaires étrangères le mois dernier.

Boris Johnson avait comparé le Mondial russe aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, arguant que la Russie de Vladimir Poutine utiliserait la Coupe du monde à des fins de propagande, de la même manière que les JO pour l'Allemagne d'Adolf Hitler.

Le Kremlin avait réagi durement, jugeant les propos de Johnson "insultants et inacceptables".

Dispositif "approprié"

Déjà pendant l'Euro-2016 en France, des hooligans russes s'en étaient pris à des fans anglais, notamment à Marseille, faisant de nombreux blessés. L'année dernière, dans une vidéo, un groupe violent avait menacé les supporters anglais, promettant "un festival de violence pendant la Coupe du monde".  

Les supporters anglais n'étaient pas non plus passés inaperçus durant la compétition, étant impliqués dans de nombreux incidents. Plus récemment, une centaine d'entre eux ont été arrêtés à Amsterdam début mars, en marge d'un match amical disputé par l'Angleterre aux Pays-Bas.  

Pour assurer la sécurité des supporteurs qui se rendront en Russie cet été, les autorités russes ont annoncé lundi la création d'une "police touristique", avec des unités spécialement formées et maîtrisant plusieurs langues, une façon aussi pour le pays de soigner son image dans le contexte de tensions diplomatiques. 

En attendant, le match de l'Emirates Stadium jeudi soir sera placé sous surveillance. 

"Comme lors de tous les matches européens importants, les policiers sont à la recherche de tous les renseignements sur le match et des ressources appropriées seront déployées en fonction de l'évaluation du risque", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Metropolitan Police.

Mi-septembre, les très nombreux supporters du FC Cologne avaient causé des dégâts autour de l'enceinte londonienne. Le match avait dû être retardé d'une heure pour "raisons de sécurité", notamment à cause du nombre important de supporters allemands présents.

Si Cologne avait été condamné par l'UEFA à une amende, le club avait notamment critiqué organisateurs londoniens et police, les accusant de n'avoir "pas  suffisamment préparé l'événement" et déployé un "nombre de policiers trop faible".