"Mon objectif ? Revenir à temps pour jouer l'Euro 2020"

Yusuf Yazici, arrivé cet été à Lille, a été victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit lors d'un match à Monaco en décembre dernier.

L'international turc se concentre désormais sur un retour avant le début de l'Euro 2020. Un tournoi auquel il compte participer comme il l'a confié à 'Goal Turquie'.

Q : Comment se passe votre traitement ? Reviendrez-vous à temps pour l'Euro 2020 ?

R : Mon traitement se déroule très bien. J'ai été opéré à Rome et je passe la première phase de mon rétablissement ici. Chaque joueur de football aimerait jouer dans ces grands tournois et mon objectif est de jouer pour la Turquie lors de l'EURO 2020. Mais mes médecins et physiothérapeutes doivent être convaincus que je suis prêt et me donner le feu vert. J'aime prendre des risques quand je sens que je suis prêt, mais parfois si vous n'êtes pas assez prêt, prendre des risques peut créer de plus gros problèmes

Q : Dans ce match contre Monaco, vous vous êtes blessé après avoir tenté de gagner le ballon contre Aguilar. Vous-êtes vous déjà dit "Et si je n'avais pas essayé de récupérer le ballon"?

R : 'Et si' est une expression intéressante. Franchement, quand on regarde le passé, il y a trop de «et si». Mais si on vous avait donné une seconde chance, vous auriez tout fait pareil... Si ce match se jouait aujourd'hui, je ferais la même chose et je me ferais les croisés à nouveau! (rires)

Q : Vous essayez d'améliorer votre anglais. Vous vous en sortez comment avec le français? Prenez-vous des leçons?

R : Pour un joueur de football, ce que vous faites hors du terrain est aussi important que ce que vous faites sur le terrain. Pour connaître un pays et sa culture, vous devez d'abord apprendre sa langue. Je prends des cours de français en plus de mes cours d'anglais.

Q : Pour des joueurs comme Eden Hazard et Pepe, Lille a été une étape importante pour aller ensuite en Premier League. Cela a-t-il influencé votre décision de signer pour le club?

R : Luis Campos a été très efficace dans ma décision de signer pour Lille. L’insistance de notre président, de mon entraîneur sur moi était aussi un facteur important. Lille a la réputation de découvrir de jeunes talents et de les développer sur la scène mondiale. La Ligue des champions a également été un facteur dans ma décision.

Q : Comment est la vie quotidienne dans la ville et les installations ? Avez-vous rencontré des difficultés?

R : Je suis une personne qui s’adapte facilement où que j'aille. La seule chose avec laquelle j'ai lutté, c'est le froid ! À Lille, il ne fait pas juste un peu froid, il fait très froid! Mais je m'y suis aussi habitué. Les gens de Lille sont très sympathiques et gentils. Idem pour les gens du club. Mes coéquipiers m'ont aussi beaucoup aidé. Je les en remercie beaucoup.

Quand je suis allé pour la première fois au centre d'entraînement, tout le monde se saluait avec des mots comme ça, « ça va ? Bonjour ». Lorsque vous entrez, dans n'importe quel endroit, dans le restaurant, chez le physio ou quand vous croisez les joueurs et entraîneurs, vous devez saluer chaque personne. C'était étrange au début, mais plus tard, j'ai réalisé que cela nous rend solidaires. Cela reflète positivement l'équipe. En disant bonjour, comment allez-vous, etc. à chacun de vos coéquipiers, cela améliore les relations humaines. J'ai pensé que c'était positif et plutôt sympa.

Q : La Turquie affrontera l'Italie pour commencer à l'EURO 2020. Considérez-vous cela comme un avantage ou un inconvénient?

R : Si vous voulez progresser dans ces tournois, vous devez battre des équipes fortes. Gagner ces matches vous permet d'évoluer. Nous devons toujours voir le côté positif de ces défis. Donc, je le vois comme un avantage.

Q : Comment voyez-vous les chances de la Turquie dans l'EURO 2020, en phase de groupes et au-delà? Pouvez-vous répéter les exploits réalisés en 2002 et 2008?

R : Nous sommes une bonne équipe, nous avons une bonne énergie. Avant tout, nous sommes une équipe «heureuse». Nous avons une bonne génération de joueurs. L’objectif de la Turquie est toujours le plus élevé. J'espère que nous pourrons répéter les performances que nous avons montrées lors des qualifications, faire même mieux et atteindre un succès historique.

Q : Trabzonspor a retiré votre numéro de maillot, le 97. Comment vous ressentez ça ?

R : Je ne peux exprimer mes sentiments qu'avec un seul mot: fierté. Il n'y a pas d'autre mot qui puisse le décrire. Tout d'abord, je voudrais remercier le président de Trabzonspor, Ahmet Agaoglu, les membres du conseil d'administration Mehmet Yigit Alp, Ertugrul Dogan et d'autres dirigeants. Je suis reconnaissant qu’ils me voient digne de ce grand honneur.

Q : Quelles sont vos qualités préférées et vos défauts que vous appréciez le moins ?

R : Ma qualité préférée est mon dévouement. Le défaut sur lequel je travaille pour le corriger est  mon intolérance à la défaite et mes normes élevées pour les choses que je considère méritent d’être appréciées. Cela peut être un peu fatigant parfois.

Q : S'il y avait une machine à remonter le temps, choisiriez-vous de remonter le temps pour changer les choses ou d'avancer dans le temps pour découvrier ce que vous avez accompli dans le futur ?

R : J'ai toujours vécu ma vie en rêvant et j'ai travaillé dur pour réaliser ces rêves. C’est pourquoi je choisirais de voyager vers le futur et de voir si je les ai atteints.

Q : Qui voyez-vous comme exemple pour vous-même dans le monde du sport?

R : Il y a beaucoup de noms. Je peux dire Federer. Je savoure toujours sa classe sur le court. Il y a [Carles] Puyol. J'adore ses qualités de leader et son engagement et esprit d'équipe. J'aime la position de Muhammad Ali contre l'injustice. Il y a d'autres noms, mais ces trois me viennent à l'esprit en première instance.

Q : Quels sont vos objectifs de carrière?

R : J'ai des objectifs à court, moyen et long terme. J'ai une équipe professionnelle qui m'accompagne dans ce voyage. Je m'occupe des choses qui sont sur le terrain et ils s'occupent des choses qui sont hors terrain. Parmi eux, il y a des psychologues du sport, des chargés de communication, des cadres de gestion de carrière… Je rêve toujours et je travaille pour réaliser mes rêves. Rêver fait se sentir vivant. Et ça me motive.