Les entraîneurs se succèdent au FC Nantes mais le mal perdure. Si Antoine Kombouaré a réussi ses débuts à la tête des Canaris, le chemin est encore long pour le FC Nantes afin d'assurer son maintien en Ligue 1 cette saison. Le FCNA en est déjà à son troisième entraîneur cette saison, un chiffre impressionnant d'autant plus que Raymond Domenech n'a pas fait long feu sur le banc des Canaris. Après tout, il faut dire que Waldemar Kita s'est forgé une réputation et use les entraîneurs rapidement.
Le dernier en date à être resté en poste presqu'une saison entière fut Vahid Halilhodzic mais ce dernier a claqué la porte en juillet 2019. Actuellement sélectionneur du Maroc, l'ancien entraîneur de Lille et du PSG a accordé une interview à L'Equipe dans laquelle il a totalement dézingué la gestion du FC Nantes visant indirectement son ancien président, Waldemar Kita : "Je suis parti car je n'étais pas d'accord avec la politique sportive du club. La tête haute".
"Quand l'entraîneur n'a aucune influence... Ce n'est quand même pas au club de décider qui va jouer ou qui va partir. Je n'étais pas d'accord. Ce qui ressortait, c'était de l'improvisation et de l'incompétence à tous les niveaux. Tu découvres des situations particulières. Par exemple, un joueur qui est là, avec un bon salaire, qui avait signé cinq ans, mais qui s'entraînait quand il voulait, sans jouer", a ajouté le sélectionneur du Maroc.
Vahid Halilhodzic en a remis une couche égratignant au passage Mogi Bayat, directeur sportif officieux du FC Nantes : "On avait formé une cellule, on avait travaillé pour la saison suivante. Je voulais vraiment aider, reconstruire quelque chose de durable. Je voulais qu’on puisse envisager l’Europe. On avait établi une liste de 55 joueurs. Mais on n'a pas pu en engager un, même pas un joueur en fin de contrat. Derrière, il y a un business qui se fait".
"J'ai compris les choses, comment ça se passe, et je suis parti. J'avais contacté plusieurs joueurs en fin de contrat, des joueurs mis de côté. Mais un jour, on vous dit : "Oui, oui, on va le faire" ; puis un autre, que c'est cher. Quand, pour un joueur à 90 ou 100 000 brut, on commence par proposer 25 000 ou 30 000, c'est sûr, il ne viendra pas. Que quelqu'un de l'extérieur au club amène des joueurs, ça, je ne pouvais pas l'accepter", a ajouté l'ancien entraîneur du PSG.
Le Bosnien regrette que son aventure au FC Nantes se soit conclu de cette façon : "En arrivant, je pensais pourtant travailler sur la durée, finir ma carrière à Nantes. (...) Je suis vraiment parti déçu. Maintenant, c'est son club (à Kita), il a investi. Mais sportivement, ça ne peut pas être comme ça (...) Je suis triste pour le FC Nantes et tous ses supporters. C'est un monument et c'est incompréhensible. Quel gâchis. Ce club avait une telle réputation, une telle crédibilité, il a été aimé un peu partout en France".
Vahid Halilhodzic a eu un mot pour Antoine Kombouaré : "Je souhaite à Antoine beaucoup de courage, qu'il fasse du mieux possible pour sauver le club. Parce que sinon, ça peut être une catastrophe sur tous les plans. Un club comme Nantes ne peut pas se battre pour le maintien, c'est un grand club. Je souhaite de tout mon coeur qu'ils se sauvent. J'ai écouté Antoine, il est aussi amoureux de ce club. Car Nantes, c'était une grande famille, ce n'était pas facile d'y entrer mais une fois dedans, tu lui appartiens toujours. Après, parfois, tu récoltes ce que tu sèmes. Ce qui arrive, on savait que ça pouvait arriver".