Ce n'est plus un secret pour personne : Cristiano Ronaldo est l'homme des records de la ligue des champions. Il en est le meilleur buteur, mais aussi le meilleur passeur et tout un tas d'autres choses qui remplissent son palmares.
En six finales, de Moscou 2008 à Kiev 2018, le Portugais a pratiquement tout vu, tout vécu. Deux succès aux tirs aux buts, l'un en manquant sa tentative, l'autre en réussissant la frappe décisive. Une victoire inéspérée en prolongation. Une rencontre survolée, d'autres où ses coéquipiers (Di María, Ramos, Benzema, Modric, Isco, Bale...) lui volent la vedette.
Le jeu du Portugais s'est transformé, aussi. Le provocateur incessant s'est morphé en tueur de sang-froid, simplifiant son jeu quitte à devenir neutre hors de la surface pour mieux briller à la finition. Avec quatre buts et cinq couronnes, le bilan est évidemment positif, à défaut d'être uniforme.
Le Cristiano de 2008 était un provocateur insatiable, un déstabilisateur martyrisant sans relâche ses adversaires directs. La victime du jour s'appelle Michael Essien, contre-attaquant utile mais défenseur totalement perdu et désarmé face au Portugais.
Le premier duel annonce le calvaire du Ghanéen, en retard sur la prise de balle de CR7, qui lui infligera tout, mais toujours au service du jeu: passements de jambe (quasi systématiques à chaque ballon touché), accélérations, décrochages, prise de profondeur... et but de la tête, sur un centre de Wes Brown au second poteau.
Essien a mal jugé la trajectoire et n'a même pas sauté. "À dix-neuf/vingt ans, j’ai compris que le football, c’était des chiffres, des titres, des records, confia Ronaldo à 'France Football' en octobre 2019.
"Pas juste des performances sur le terrain ou des dribbles. Si tu veux réussir à remporter quelque chose, il faut que tu marques. Marquer, c’est la chose la plus importante en football, après la victoire de ton équipe. Mais les deux sont liés. J’ai donc évolué dans ma façon de jouer et de penser le foot. Au début, je dribblais, je faisais le spectacle à grands coups de passements de jambes. J’ai réalisé que ce n’était pas suffisant. Qu’il fallait que je marque des buts. J’ai eu la chance, à Manchester, d’avoir à mes côtés des grands joueurs qui me l’ont fait comprendre et m’ont aidé à améliorer ma technique."