Comme chaque année depuis 1990, l'UNFP met en place pour l'intersaison une équipe de joueurs sans contrat, accompagnés d'un staff complet pour les aider dans leur envie de retrouver un nouveau défi. Pour diriger cette équipe spéciale, Éric Garcin, ancien entraîneur de Rouen et Grenoble, a été nommé pour préparer et diriger les neuf matches amicaux au programme. Pour Goal, il raconte son quotidien et son plaisir d'être avec des joueurs motivés pour cet été.
Après dix jours de préparation, vous avez remporté votre premier match amical contre Chambly (1-0). Quel est votre sentiment sur ces premiers pas ?
Le résultat n’est pas le plus important car nous n'étions ensemble que depuis 10 jours. Nous avons fait un premier stage de cohésion pour créer des affinités. Il faut le retranscrire sur le terrain, s’aider les uns et les autres. En match, il faut d’abord mettre en place une assise défensive, on l’a bien appliqué et les joueurs ont très très bien réagi.
Comment s’est déroulé ce stage de cohésion ?
On est parti un jour et demi avec l’armée à Paris. On a fait de petits groupes pour des exercices dans le noir, dans des tunnels… On a dormi ensemble à la belle étoile, sans se connaître énormément, on a développé des liens. Je m’étais dit qu’avant le terrain, c’était déjà une belle réussite.
Comment jugez-vous le potentiel du groupe cette année ?
C’est un groupe qui est intéressant. Ce n’est pas simple car tout le monde n’est pas au même niveau physique. On se dit tout et les joueurs sont contents car on s’occupe vraiment d’eux, on essaye de les mettre dans les meilleures conditions. Les joueurs sont très très réceptifs. Nous sommes là, à leur écoute. Dans leurs têtes ils savent qu’ils doivent cravacher à l’entraînement, on bosse car ils doivent prouver qu’ils méritent de s’en sortir.
Jour de match pour la #teamUNFP
— UNFP (@UNFP) 3 juillet 2019
@FCCOISE @DominosLigue2
1er match de préparation
Stade Des Marais
⌚ 17h
22 joueurs dans le groupe#FCCOUNFP pic.twitter.com/xXy9DS9nkg
Le nombre de joueurs est d’ailleurs amené à bouger…
Il y a une liste d’attente de joueurs qui veulent venir ici, on a plus de joueurs que prévu pour cette édition 2019. On ne peut pas faire plus que ce que l’on a car si on étend trop le groupe, on ne pourra pas voir tout le monde à l’entraînement.
En tant qu’entraîneur, quelles sont les consignes ? Que les joueurs prennent le plus de plaisir aussi ?
Le plaisir n’est là que si tu te donnes à 100%. Je voulais mettre en place d’abord le projet défensif car tous viennent de différentes écoles, il fallait quelque chose de commun. On veut proposer de la cohérence. Défendre ensemble permet de voir qui répond à ce projet collectif aussi, et pour ça, tout le monde est impliqué.
Vous avez encore huit matches amicaux jusqu’à début août, ce sera très intense
On a eu 8/10 jours pour se préparer alors qu’une pré-saison dans un club professionnel, c’est quatre à cinq semaines. Il faut aller à l’essentiel et écouter les joueurs. On a un bon groupe pour enchaîner les matches, avec un plan de travail précis.
"Je leur ai dit ce que je voulais : qu'on vive une aventure humaine." Comment les joueurs ont digéré la préparation depuis dix jours ?
On leur a fait rapidement des tests, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même panier donc on s’adapte. Je leur ai dit que je voulais : qu’on vive une aventure humaine donc tout le monde va jouer le même temps de jeu, pour ce qui est des joueurs de champ.
Vous êtes très bien organisés avec un staff de 10 personnes, comment ça se passe au quotidien ?
C’est comme un club professionnel, il y a deux kinés, un préparateur physique, un adjoint un entraîneur spécifique aux gardiens… tout est bien fait. L’osmose est importante, on sait ce que chacun doit faire et l’important, c’est de communiquer. Il faut qu’il existe une accroche naturelle, pour cette aventure humaine.
Êtes-vous étonné de voir certains de ces joueurs "libres" à ce jour ?
Oui, on se demande pourquoi ces joueurs en sont là, sans club mais si je les vois partir, je serais le plus heureux possible. Ils sont à 30/40% de leurs possibilités ce qui laisse présager de belles choses. Ce groupe a un vrai bon potentiel. On doit s’adapter au quotidien car on sait que les joueurs sont amenés à partir. Les joueurs viennent nous voir en disant qu’ils sont ravis de notre travail et de notre organisation. Ça, c’est une vraie victoire.
De votre côté, vous cherchez également un nouveau défi ?
Exactement. Je suis dans la même position que les joueurs, je voudrais retrouver un nouveau challenge après mon expérience à l'étranger (deux ans en Chine, ndlr.). Je suis à l'écoute de toute proposition mais je me concentre avant tout sur mon travail avec l'UNFP. On verra pour la suite.
Propos recueillis par Adrien Mathieu