Fernando Da Cruz possède une double casquette au sein du LOSC. Entraîneur de l’équipe B qui évolue en Nationale 2, il est également directeur du développement pour la formation lilloise. Avant l’entrée en lice des U19 en Youth League ce mardi contre l’Ajax Amsterdam, le dirigeant de 47 ans a pris le temps de nous dévoiler le projet de son club pour les jeunes joueurs, avec une certaine humilité et l'envie d'apprendre avant tout/
En tant que directeur du développement pour le centre de formation du LOSC, quelle est votre mission principale ?
Je dois m’assurer du bon fonctionnement du centre de formation dans toutes ses composantes, à savoir sportives mais aussi scolaires. Il y a un double projet avec le sport et la volonté de vouloir développer des hommes à travers l’école. On a l’ambition de faire ça depuis plusieurs mois. On sait tous que tout le monde ne deviendra pas professionnel ici. On veut former ces jeunes pour au minimum qu’ils aient leurs chances dans la vie.
Le club débute son aventure en Youth League ce mardi, que représente cette compétition pour vous ?
Pour nous c’est une super aventure car on va jouer des matches de très haut niveau. C’est la meilleure compétition européenne dans cette catégorie, c’est un accélérateur de formation. C’est aussi l’occasion pour nos entraîneurs et éducateurs de se frotter à l’excellence. C’est un axe de progression, tout le monde va apprendre. Ça va permettre aussi de mettre en lumière le bon travail du club. On va essayer d’être ambitieux dans cette compétition.
Justement, un objectif a-t-il été fixé ? Sortir du groupe ?
Pas d’objectif pour l’instant car ça reste une découverte. Malheureusement le niveau de la compétition fait que les jeunes peuvent faire le match dans leur tête la veille. Dans notre groupe, on sait que ça sera très difficile. L’Ajax est une référence et Chelsea a déjà remporté l’épreuve. Valence sort régulièrement de bons jeunes. On veut profiter et jouer notre chance à fond.
Vous commencez par un gros morceau avec l’Ajax : est-ce un club modèle à suivre pour vous chez les jeunes ?
C’est un vrai modèle à suivre car pour nous c’est une vraie sensibilité. Il y a plusieurs chemins pour gagner une compétition : il ne faut pas opposer la possession et le jeu de contre mais l’Ajax a sa philosophie depuis 40 ans. Ils ont eu des trous générationnels mais ils ont gardé cette ligne de conduite, surtout chez les jeunes. Ça peut nous inspirer clairement. On va pouvoir voir ce qui nous manque pour arriver à leur niveau.
Ferhat Colagan est présenté comme le grand espoir du LOSC pour les années à venir. Où en est-il un an après son arrivée en provenance de Valence ?
Ça avance bien mais des jeunes comme lui, il faut les évaluer pour son âge et pas comme un joueur de 25 ans. De notre côté, on le considère comme un autre joueur. Il peut avoir des trous dans la saison mais on ne veut surtout pas lui mettre trop de pression. Il faut lui laisser le temps. Quand on sentira qu’il ira chez les professionnels, il fera le grand saut.
Quels sont les liens entre l’équipe première dirigée par Christophe Galtier et votre staff ? Les échanges sont-ils nombreux ?
Je suis au contact permanent avec le staff de Christophe (Galtier), avec des joueurs qui montent et qui descendent en permanence au sein de la réserve. Nos joueurs sont habitués au rythme des professionnels, on suit la même ligne que les pros : on veut créer une identité unique au club. En haut, on a des dirigeants de qualité qui vont dans ce sens.
Cette vision est intéressante. Quelle est selon vous l’identité du LOSC en 2019 ?
Jouer les matches pour les gagner. Aujourd’hui l’équipe première est ambitieuse, on essaye de l’être aussi chez les jeunes, ce n’est pas toujours évident car il y a beaucoup de joueurs surclassés et à leur âge ce n’est pas évident de démarrer en réserve. Ces grandes lignes doivent être notre socle au niveau de la formation. Nous avons les mêmes dynamiques.
Vous avez été international français au futsal (55 sélections). Donnez-vous des conseils en lien avec cette discipline aux jeunes du LOSC ?
Ce sont deux sports différents mais ça peut se rejoindre. La qualité du futsal de haut niveau, c’est avoir un bon jeu de corps pour protéger son vallon. Ça peut se retrouver dans le football à 11. C’est aussi un jeu de passes courtes et de mouvements. Il y peut y avoir des passerelles. Au LOSC, on est dans le Top 30 des équipes aux passes les plus courtes (étude du CIES). On met en place une séquence par semaine de Futsal pour avoir des aptitudes dès l’école de foot. Ça servira les jeunes de 5 à 11 ans, j’en suis persuadé.
En novembre 2017, vous aviez été nommé par le club au sein d’un quatuor après le départ de Marcelo Bielsa. Que gardez-vous comme souvenir de cette période de transition ?
C'était une expérience très enrichissante car c’était un contexte très difficile au niveau des supporters et des résultats. Personnellement c’était mon 2e passage dans un staff professionnel après Mouscron, en Belgique. On a eu le sentiment d’avoir fait du bon travail avec ce quatuor (Franck Mantaux, Benoît Delaval, João Sacramento et lui-même). On a gagné à Lyon et remporté sept points. Si mes calculs sont bons, ce bilan comptable a servi au maintien du club. Le petit bémol pour moi, ça reste la défaite à Dijon où on avait fait un non-match. Sinon je n’en retiens que du positif.